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Natia est accoudée à la fenêtre du musée Staline. La jeune femme est guide depuis quatre ans dans cet établissement d'un autre âge. Elle récite, à longueur de journée et dans un anglais mécanique, l'histoire choisie du Petit père des peuples. Entièrement à la gloire de Staline, l'établissement regroupe tout et n'importe quoi, pourvu que le dirigeant l'ait touché. Cigares, stylo qu'il a utilisé pour la conférence de Postdam ou extraits de poèmes adolescents, l'exposition est restée la même depuis 1979. Évidemment, nulle mention n'est faite des goulags, des camps de travaux forcés, des déplacements de population ou simplement du caractère irascible de « l'homme d'acier ». Alors forcément, devant ce monument de propagande, une immense statue serait idéale pour couronner les collections. À un moment, tout le monde pensait que c'était fait. Après la chute du Président Mikheil Saakashvili, en 2013, le gouvernement a fait machine arrière et annoncé la réinstallation du colosse de fer. À l'époque, même le New York TImes s'était fendu d'un article pour annoncer l'événement. Mais depuis, silence radio. Rien sur le site Internet du ministère. « Je n'ai aucune idée d'où elle peut bien être, reconnaît Natia. Mais elle est gardée en lieu sûr. »Je remarque qu'une petite femme me suit depuis le début de la visite. Elle avait l'air d'être là pour surveiller le discours des employés du musée face à des journalistes un peu trop curieux.
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