Mon job ? Voyant pour les traders français

David Mocq est voyant depuis 1990. Longtemps, comme la plupart de ses coreligionnaires, il a prodigué des conseils à nombre de gens normaux qui cherchaient à en savoir plus sur l’avenir de leur couple, de leurs proches ou de leur boulot. Mais il y a dix ans, en 2005, David s’est spécialisé dans un segment à part de la voyance traditionnelle. Il donne désormais l’avenir à des gens pour qui la spéculation est également un métier : les traders pour des banques et des fonds d’investissement.

Depuis lors, David travaille régulièrement avec, selon ses dires, une quinzaine de traders différents. Ces derniers, affairés et rigoureux, ont recours à son expertise et sa connaissance de la voyance pour mieux placer, vendre, acheter et consolider leur enviable position de maître du monde. Pour faire de bons choix en bourse, il faut évidemment un sens mathématique poussé, de la rapidité et une excellente connaissance des marchés financiers – soit. Le truc, c’est qu’il faut également maîtriser autant que possible le facteur le plus random et variable au monde, celui de la chance pure et simple. C’est là que David et sa science de l’avenir entrent en ligne de compte.

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Grâce à son sixième sens inné et difficilement vérifiable objectivement, couplé à sa solide connaissance des affaires, il arrive à appréhender les fluctuations économiques aussi bien qu’un économiste averti. J’ai discuté de tout ça et d’autres choses avec cet homme sur lequel repose une micropartie de la finance internationale.

VICE : Avez-vous passé une formation pour devenir médium spécialisé dans le trading ?
David Mocq :
Il existe des techniques qui développent le sens de l’écoute, oui. Il faut être attentif aux sensations, se livrer à de bons exercices de méditation. Grâce à cela, nous pouvons être plus en adéquation avec nous-même. La connaissance de soi représente un atout fort, comme peut l’être l’intuition. Rien de particulier, aucune règle réelle ne peut alimenter les talents dont ont besoin les médiums pour travailler. C’est une question de perception. Bien sûr, j’ai un sens assez clair de la voyance, telle que le définit le dictionnaire Larousse. Mais, je m’efforce surtout d’être extralucide.

Justement, qu’est-ce qui vous différencie précisément d’un conseiller classique ?
Eh bien, j’ai beaucoup d’expériences dans la finance sans pour autant avoir de formation dite classique. Pour l’exercice de mon métier, je me fie à mes sentiments qui sont le fruit d’une expérience ; celle-ci devient peu à peu mon expertise, ce pourquoi l’on convoque mes impressions avant de prendre une décision d’ordre financier. Aussi, dans ce métier, il y a l’aspect communication qui importe beaucoup. Or, mon expérience me permet d’avoir le « verbe ». Finalement, il n’y a pas de différences avec un conseiller financier classique, mis à part le mode d’obtention du diplôme.

Depuis quand ce métier de voyant pour traders existe-t-il ?
Finance et voyance ne forment pas un tandem très courant, en effet ! Les applications ont été différentes en fonction des époques. Certains raisonnements ou « grammaires » tirés de la voyance traditionnelle nous permettent de déchiffrer le monde. La voyance en fait partie mais elle n’est pas dans l’air du temps. Pourtant, c’était un système très utilisé et reconnu il y a des siècles.

Personnellement, que pensez-vous du trading en général ? Votre corps de métier est-il soumis à des lois de quelque sorte ?
Je l’accepte et manifestement, les marchés financiers l’acceptent également ! Un client particulier est en effet libre de faire ce qu’il veut. Cependant pour pratiquer le trading, il faut respecter certaines règles. Comme dans tout métier, il existe des charlatans et d’autres qui ne le sont pas.

De mon côté, je n’impose rien – sinon je serai effectivement en infraction. J’agis avec douceur. Mes consultations sont dédiées seulement au conseil. En partageant avec mon client mes sentiments au sujet d’une situation, je lui offre un éclairage supplémentaire, qui rejoint le cortège des autres analyses qu’il a emmagasinées, celles soumises à des déductions économiques ou mathématiques. Finalement j’agis comme si j’étais moi-même trader. Le milieu a l’habitude de dire à mon sujet : « sans lui on gagne de l’argent, mais avec lui on gagne encore plus d’argent ».

Mes impressions peuvent s’assimiler à des images ou si l’on veut, des morceaux de films qui viennent à moi. L’olfactif perçu par le cerveau donne vie à une quantité de petites ou grandes vérités dont mes clients peuvent profiter.

Je vois. Avec quels outils travaillez-vous ?
Pour faire mon métier, je n’ai pas recours à la numérologie ou au tarot. Pour ainsi dire, je suis mon seul outil. Les cinq sens ne sont pas plus sollicités que dans d’autres métiers. Mes impressions peuvent s’assimiler à des images ou si l’on veut, des morceaux de films qui viennent à moi. L’olfactif perçu par le cerveau donne vie à une quantité de petites ou grandes vérités dont mes clients peuvent profiter.

Quels sont vos coups d’éclats concernant le trading ?
J’ai réussi à aider mes clients, et évité des catastrophes grâce à des conseils qui se sont avérés judicieux. Les investissements de mes clients ont été plus fructueux grâce à mes analyses. Aussi, au niveau sociétal mon métier m’a offert d’autres perspectives de réflexion : l’argent numérique prend une importance énorme ! Ce qui, hélas, ne changera pas, à mon avis. L’humain ne pourra pas prendre le dessus. Je demeure pourtant optimiste puisque l’homme est génétiquement capable de prendre le contrôle de ce qui se produit autour de lui. Pour moi, il n’y a pas de scénario catastrophe. Je ne fais pas partie de ces médiums qui prévoient la fin du monde. Les informations avec lesquelles je travaille sont chiffrées. Voilà pourquoi j’aime, en partie, travailler dans ce milieu et faire du trading.

Mmh, OK. Le fait qu’il y ait de l’argent en jeu n’est-il pas un frein pour le développement libre de votre intuition ?
Absolument pas – c’est une vision ringarde des choses. Je travaille avec honnêteté, sans oublier l’éthique et le droit. Les cours financiers suscitent en moi des perceptions claires. Grâce à ce talent que je développe un peu plus chaque jour, je peux livrer des informations utiles aux analyses des financiers qui incluent le monde des affaires et le trading.

Vous vous intéressez à quoi dans la vie ?
Je suis curieux de tout. Tous les domaines m’intéressent. J’emmagasine toutes sortes d’informations. Tout est susceptible de me faire réfléchir et faire fructifier ma sensibilité analytique. La culture générale ne pourrait pas suffire si je n’étais pas structuré ou carré. Je suis assez rationnel même si je suis plus orienté sur la littérature que les mathématiques. Comme beaucoup de littéraires, j’ai ma petite propension au « doute » ! Il me permet de me recentrer sur moi-même. Il est effectivement très important d’éviter de penser que l’on est infaillible.