
Returnal, le dernier album d’Oneohtrix Point Never, est une immersion en apnée dans un monde de scintillements analogiques aux reflets argentés, assortie de références à la déchetterie audiovisuelle des années 1980 et aux prémices de la computer music. Quand notre ami se met à chanter sous hélium dans un vocoder, ça donne un truc new wave assez resplendissant, comme une polyphonie gothique jouée au fond d’un abysse subaquatique. Ça plane sévère aussi pour Emeralds, qui revisite la kosmische muzik à coup d’oscillations sans fin, de guitares diluées dans le delay et de coulées de lave analogique émanant d’un brouillard phosphorescent. C’est officiel : la béatitude new age est passée decheesyàarty.Pour ceux qui l’ignoreraient encore, Refused est un groupe mythique de punk hardcore suédois qui a traversé les années 1990 comme une flèche : sec comme une trique, pêchu comme un coup de savate, romantique comme un jet de pavé. Victimes de leur succès commercial – inconciliable avec leurs idéaux anarchistes –, ils finirent par splitter en pleine heure de gloire. Leur album-testamentThe Shape of Punk to Come, sorti en 1998, vient d’être réédité avec en bonus un documentaire DVD sur leurs huit années d’existence. On en verserait presque une larme de nostalgie tant cette bombe en puissance n’a pas pris une ride. Un manifeste punk moderne, synthèse entre Fugazi, Born Against et Nation of Ulysses, émaillé de breaks électroniques et d’élans mélodiques brisés net par des riffs de métal hargneux et des braillements vindicatifs.
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