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Les minéraux du sang

Nos téléphones et ordinateurs contiennent pour la plupart différents minéraux rares – dont certains peuvent être originaires de mines contrôlées par des chefs de guerre.

Coltan/tantale en République démocratique du Congo. Photo par l'utilisateur Flickr Responsible Sourcing Network

Cet article est extrait du numéro « Enflammé » de VICE

Nos téléphones et ordinateurs contiennent pour la plupart différents minéraux rares – dont certains peuvent être originaires de mines contrôlées par des chefs de guerre. Ainsi, pendant des décennies, de nombreux Occidentaux ont financé indirectement diverses milices qui ont ravagé la République démocratique du Congo. Mais en 2010, aux États-Unis, une disposition de loi a promis de mettre fin au problème en exigeant auprès des sociétés américaines de tracer l'origine de leur or, coltan, étain et tungstène, connus pour être des « minéraux des conflits ». La mesure demandait aussi à ces entreprises d'étiqueter leurs produits pour mettre en avant l'absence de tels minéraux.

Si l'idée initiale semblait audacieuse, l'été dernier, la justice a affirmé que cette solution pourrait en partie violer les normes juridiques américaines et a mis fin à l'étiquetage obligatoire, arguant que le choix d'utilisation de « minéraux des conflits » relevait plutôt de la responsabilité morale des entreprises.

Aussi, alors que les documents fournis par les entreprises afin de prouver qu'elles se conformaient à la législation étaient disponibles sur le site de la Securities and Exchange Commission, ils étaient bien souvent peu compréhensibles pour les consommateurs. En constatant le faible nombre de rapports déposés, les activistes favorables à la mesure ont longtemps craint que le relâchement des entreprises à ce sujet compromette cette loi – pourtant, certaines compagnies auraient permis à la situation en RDC de s'améliorer.

Selon Dynda Thomas, avocate spécialisée dans les minéraux des conflits, alors que les ONG impliquées dans ce combat publient leurs conclusions sur les actions de ces entreprises, elles vont tenter de proposer des mesures qui vont au-delà des exigences actuelles – ce qui pourrait faire du simple étiquetage une option attrayante pour les entreprises.

« Tout ce dont nous avons besoin est de davantage de transparence », poursuit Thomas. Ainsi, si la décision contre l'étiquetage obligatoire n'a pas d'impact majeur sur les autres mesures prises, elle reste problématique et montre à quel point il est difficile pour l'État de contraindre les entreprises à se conformer à certaines décisions. Encore une triste façon de se souvenir que l'écart entre la réalité et les normes juridiques est souvent énorme.