
Et ça a toujours été comme ça. Pendant la Grande Dépression, la mafia italo-américaine, qui avait déjà tiré le meilleur de la prohibition, a vu ses affaires grossir d'autant plus. La consommation d'alcool et de drogue a explosé. Nombreux sont ceux qui y ont trouvé refuge devant l'angoisse d'un futur incertain. Les sans-le-sou et les indigents se sont tournés vers les usuriers. Le désespoir généralisé a donné un coup de fouet à des activités contrôlées par la mafia comme les paris sportifs ou les loteries illégales.La mafia a également tiré profit de ces moments de déclin afin de structurer son organisation et s'imposer comme un rouage utile à la société. Après l'effondrement des marchés en 1929, Al Capone a décidé de mobiliser ses restaurants et ses magasins de vêtements afin de distribuer vivres et habits à tous les pauvres de Chicago.Au moment même où les hommes politiques s'inquiétaient de savoir comment mettre fin à la Dépression, les patrons de la mafia italo-américaine se frottaient les mains. C'est à cette période que The Outfit, la mafia de Chicago, s'est structurée. C'est aussi à la fin des années 1920 que Lucky Luciano a compris l'importance du trafic d'héroïne. Et c'est en 1931 que le Nevada a légalisé les paris et que les bosses ont aussitôt pris le contrôle de Las Vegas.Ce n'est qu'au milieu des années 1930, lorsque l'Amérique a aperçu la fin de la crise, que les autorités du pays se sont concentrées pour de bon sur la lutte antimafia. Les premières arrestations ont eu lieu. Lucky Luciano et Al Capone ont fini en prison. Mais les bosses de la mafia italo-américaine avaient déjà gagné tellement de pouvoir que les services secrets américains ont dû faire appel à eux pour s'assurer d'une partie de la sécurité du pays au cours de la Seconde Guerre mondiale, en échange de nombreuses réductions de peines.
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