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D'étranges signaux radio ont été détectés au centre de la galaxie

« Cela semble différent de tout ce que nous connaissons en matière . Il pourrait s'agir d'un nouveau type d'objet spatial. »
groupe d'ondes radio​
Vue d'artiste du groupe d'ondes radio. Image : Université de Sydney

Des astronomes de l’université de Sydney ont découvert un nouveau groupe d'ondes radio inconnues émanant du centre de notre galaxie. Selon eux, ces signaux ne correspondent à aucun objet spatial connu.

Comme le détaille leur article publié mardi 11 octobre dans l'American Astronomical Society, les chercheurs ont localisé une formation lumineuse au centre de la Voie lactée à six reprises entre janvier et septembre 2020. À chaque fois, elle avait une taille différente, ce qui signifie qu'elle tourne en une sorte de tire-bouchon à rythme régulier. Ces observations pourraient indiquer l’existence d'une nouvelle classe d'objets cosmiques, comme un nouveau type d'étoile. 

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« Cela semble différent de tous les types d'objets astronomiques que nous connaissons, il pourrait s'agir d'un nouveau type d'objet, explique Ziteng Wang, auteur principal de l'étude et chercheur en physique à l’université de Sydney. Si cette source est un exemple d'une classe d'objets jusqu’alors inconnue, il serait intéressant d'étudier ces types de sources pour mieux comprendre leur origine. »

L'équipe a baptisé la formation lumineuse ASKAP J173608.2-321635, en référence aux coordonnées de l'objet dans l'espace et au télescope utilisé pour l’observer : l'Australian Square Kilometre Array Pathfinder Variables and Slow Transients (ASKAP VAST). Doté de 36 antennes paraboliques, l'appareil, situé dans l'ouest de l'Australie, utilise des vitesses de sondage élevées conçues pour identifier une grande variété d'ondes radio, idéales pour capter un objet dont les ondes ont des fréquences variables comme celui que Wang et son équipe ont identifié. 

« Notre œil ne peut pas distinguer la lumière polarisée circulairement de celle qui n'est pas polarisée, mais l’ASKAP possède l'équivalent de lunettes de soleil polarisées pour la filtrer, explique Wang. Ces types de sources sont vraiment rares, d'habitude nous n’observons que dix sources polarisées sur des milliers. »

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Les chercheurs ont également utilisé le télescope sud-africain MeerKAT, doté de 64 antennes, pour identifier le signal une fois qu'ils l'avaient repéré via l'ASKAP. Grâce à une fréquence légèrement différente et à une meilleure capacité de détection des ondes radio pulsées, le second appareil a permis aux chercheurs de jeter un second coup d'œil au signal, ce qui a été crucial pour trouver quelques explications possibles sur ce que l'objet pourrait être. 

« Nous avons commencé nos observations à l’aide de MeerKAT à partir de novembre 2020, et nous n'avons rien détecté jusqu'en février 2021, dit Wang. Sans une autre détection, il serait difficile de connaître d'autres détails du signal. Nous étions vraiment excités à ce moment-là. » 

Ces images ne ressemblent à rien de connu dans la communauté scientifique. En fait, Wang et son équipe n'ont pas pu se mettre d'accord sur ce que l’objet pourrait être précisément. Il pourrait s'agir d'une étoile de faible masse ou de faible luminosité, d'un pulsar, d'un magnétar ou d’une activité radio inconnue émanant du centre de la galaxie. 

Pourtant, aucune de ces hypothèses ne correspond tout à fait à ce que Wang et son équipe ont observé : l’objet ne présente pas les longueurs d'onde infrarouge d'une étoile de faible masse, ni les pulsations régulières d'un pulsar, ni les ondes de rayons X d'un magnétar. Il pourrait s’agir d’un GCRT, autrement dit d’un signal transitoire en provenance du centre de la galaxie, mais ces caractéristiques « sont encore un mystère », selon Wang. « Nous ne savons même pas si tous les GCRT ont une origine commune, c'est difficile à dire. »

Bien que cela soit encore incertain, les auteurs pensent que l'étoile pourrait représenter une nouvelle classe d'objets galactiques que l'on ne peut découvrir qu'au moyen de relevés d'imagerie radio, qui captent spécifiquement les ondes radio. Si c'est vrai, cela pourrait ouvrir un nouveau domaine de l'astronomie, ou un nouveau segment de la Voie lactée, à la recherche.

« Nous devons faire des recherches plus approfondies, dit Wang. Nous pourrions être en mesure d'utiliser ce type de source comme un indice pour collecter des informations sur quelque chose de passionnant, comme l'expansion de l'univers ou le destin des étoiles. »

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