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choix de vie

On le sait que vous ne tiendrez pas vos résolutions

Près d'un Québécois sur deux abandonne son objectif du Nouvel An par manque de motivation ou de temps.

Décembre vient de mourir, de concert avec ce qui vous restait de retenue devant le plateau de sucre à la crème, la trempette au queso et le bar open de votre oncle (qui vous a permis de tester ce que ça donne de boire en une soirée ce qu'Éduc'alcool déconseille pour une semaine). Mais qui blâmer? Ce sont les fêtes. LES FÊTES!

Cette divine période de l'année où, tels des grecs de l'Antiquité s'adonnant aux Bacchanales, on se noie dans le vin et les excès parce que c'est la tradition, parce qu'on le mérite, parce 2016 a été ardue, parce que les calories ingérées chez votre grand-mère ne sont pas comptabilisées par votre organisme, parce que votre jugement a été altéré par les 6 verres précédents…

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Vous vous réveillez le lendemain, couverts de miettes de bûche et de honte. Après deux Advil, un grand verre d'eau et deux siestes, vous rampez vers le frigo manger des restants de dinde froide.

Vous ne vous souvenez plus de la dernière fois que vous avez mangé un légume.

Mais ce n'est pas grave. Parce que cette épave qui mange à même le Ziploc que votre grand-mère a glissé dans votre sac à dos, ce n'est pas vous. Ou plutôt, ce n'est plus vous. Parce que 2017 sera différente. Vous le savez. Vous le sentez. En pyjama, les cheveux sales, les cernes mauves et le teint gris, vous profitez de vos derniers moments de déchet humain devant Netflix. Vous ressentez une grande satisfaction doublée de certitude : vous vivrez la prochaine année à la hauteur de vos attentes. En 2017, vous mangerez des légumes. Vous vous préparerez des lunchs. Vous pratiquerez des sports d'hiver. Vous réduirez votre niveau de stress. Vous ne fumerez plus. Vous dormirez mieux. (NDLR : C'est avec une légère gêne que j'avoue qu'il s'agit là de mes vrais objectifs. Quelle naïveté.)

Des résolutions non tenues

D'après un sondage mené par le Regroupement pour un Québec en santé (RQS), il n'est pas très surprenant que les salles de gyms soient prises d'assaut à l'aube d'une nouvelle année : faire plus d'exercice se trouve en tête des résolutions les plus populaires (51 %). Cet objectif est suivi de près par manger sainement (29 %) et prendre plus de temps pour soi (23 %). Du côté du tabac noyé dans le goudron, ce sont 69 % des fumeurs qui veulent écraser pour de bon lorsqu'arrive la nouvelle année. Ce souhait est également exprimé par 32 % des fumeurs occasionnels. En bref, les Québécois veulent être heureux comme une pub de yogourt. Toutefois, seulement une personne sur deux tient sa résolution. Les autres abandonnent par manque de temps ou de motivation. (On demande une minute de silence pour tous les tapis de yoga, souliers de course et guitares remisés au bout de trois semaines de fausse bonne volonté.) Selon le sondage du RQS, « plus de la moitié des Québécois (53 %) estiment que la société ne favorise pas les saines habitudes de vie ». La société serait-elle un frein aux résolutions du Nouvel An?, questionne le Regroupement.

Peut-être. L'énoncé est tout de même vague. Notre mode de vie est certes sédentaire, mais affirmer que « les saines habitudes de vie » dans leur ensemble ne sont pas favorisées par la société me paraît plutôt hardi pour un avant-midi de janvier. Reste que je serai ravie d'avoir une excuse de plus pour me déresponsabiliser de mon manque de volonté – ce n'est pas moi qui ne veut pas jogger! C'est la société qui m'encourage à ne pas le faire.

À noter que ce ne sont pas tous les Québécois qui s'adonnent au rite de la résolution du Nouvel An; deux personnes sur trois ne le font pas. J'imagine qu'on exclut de ce calcul les personnes hilarantes qui répètent à chaque année : « J'ai pris la résolution de ne pas prendre de résolution. Comme ça, je vais la tenir! HA! HA! »

Ha. Ha.