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Culture

Hokusai pour un visa

En 2019, les passeports japonais seront décorés des célèbres “Trente-six vues du Mont Fuji” du maître de l’estampe.

Même projetées depuis le fond d’un amphi miteux de fac littéraire, les Trente-six vues du Mont Fuji font toujours leur petit effet. Je ne me souviens pas exactement quand j’ai découvert Katsushika Hokusai pour la première fois mais la passion avec laquelle mon prof d’art japonais en licence d’histoire de l’art nous en parlait n’est sans doute pas étrangère à la profonde admiration que je nourris pour le « maître de l’estampe » — comme on l’aime à l’appeler —, figure majeure du mouvement artistique dit ukiyo-e.

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Ses sortes de saynètes de la vie traditionnelle japonaise érigent le paysage comme sujet à part entière, faisant prendre conscience de la beauté de la nature et de son importance — le tout avec un sens de la composition, du trait et des couleurs incroyablement harmonieux et poétique. Ce n’est donc pas pour rien qu’il a inspiré un bon paquet d’artistes européens au XIXe siècle avec l’ouverture du Japon sur le reste du monde et l’apparition de ce qu’on appellera le « japonisme ».

Au Japon, comme dans le reste du monde, Hokusai est ainsi considéré comme l’un des plus grand artistes de l’archipel. C’est donc assez naturellement que le Ministère des Affaires étrangères du Japon a décidé que les prochains passeports japonais comporteraient 24 des fameuses vues du Mont Fuji sur les pages réservées aux visas — dont la fameuse estampe Sous la vague au large de Kanagawa. La couverture reste, quant à elle, inchangée, déclinée sobrement en rouge ou noire.

Les passeports japonais, actuellement ornés de fleurs de cerisier, n’avaient pas été mis à jour depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Comme l’a annoncé le Ministère le 18 mai dernier, il est prévu que les nouveaux entrent en circulation d’ici 2019.