FYI.

This story is over 5 years old.

Food

Des vertus du LSD au petit déjeuner

Pour faire le plein d’énergie et rester concentré tout au long de la journée, une communauté de scientifiques et de psychonautes vantent les mérites de la consommation d'acide à très faibles doses.
Foto: imago | United Archives International

Oubliez les céréales, les œufs au plat ou même les tartines de beurre-confiture. Pour faire le plein d'énergie et pour rester bien concentré tout au long de la journée, il suffit peut-être simplement de s'envoyer des drogues psychoactives dans les dents dès le petit-déjeuner.

Enfin, c'est si on prend le risque de s'en remettre aux conseils d'un petit groupe de scientifiques et de psychonautes qui vantent à qui veut l'entendre les bienfaits du microdosage, comprendre la consommation par petites quantités de LSD tout au long de la journée.

Publicité

LIRE AUSSI : On a rencontré le plus gros dealer de champignons sauvages des États-Unis

C'est dans un très long article publié récemment, qu'un certain Phillip Smith aborde la question du microdosage et remet au goût du jour le travail du Dr. James Fadiman, « chercheur psychédlique », qui a le premier évoqué cette pratique dans son livre sorti en 2011, The Psychedelic Explorer's Guide: Safe, Therapeutic, and Sacred Journeys.

Phillip Smith explique : « le microdosage, ça veut dire prendre des quantités extrêmement faibles de drogues psychédéliques ; les effets (sic) habituels de ces drogues deviennent si faibles et imperceptibles qu'ils peuvent accompagner l'usager dans ses activités quotidiennes. Tout le monde le fait : des cadres dynamiques stressés aux athlètes de sport extrême en passant par les femmes d'affaires expérimentées et tous affirment que cette pratique est très bénéfique pour eux. »

Une dose d'acide comme en prenait Hunter S. Thompson tourne autour 400 microgrammes de LSD pur — le genre de trip qui vous envoie illico taper la discute avec des chouettes mutantes sur la planète Arrakis. Mais Phillip affirme qu'avec une dose de 10 à 15 microgrammes, les effets sont beaucoup moindres et autrement plus profitables : les sujets font preuve « d'une concentration accrue, d'une plus grande lucidité et d'une créativité plus féconde ». On est très loin du simple « buzz » provoqué par une tasse de café.

Publicité

L'avantage avec les petites doses, c'est qu'on est moins exposé aux hallus. Peu de chances, donc, de se retrouver nez à nez en plein après-midi avec une paire d'yeux cachée dans votre boîte à gant et qui se mettent soudain à vous crier dessus.

Au cours d'un discours prononcé à l'occasion de la conférence « Horizons : Perspectives on Psychedelics », qui s'est tenue à New York City en 2011, James Fadiman a expliqué qu'avec les micro-doses de LSD, « les matières organiques ne se déforment pas, même pas un tout petit peu. En revanche, beaucoup de gens disent avoir passé « une bonne journée ». Vous savez, ce genre de jour où tout va bien, où vous faites quelque chose que d'habitude vous ne supportez pas faire plus de deux heures d'affilée, où vous mangez correctement et où vous pourriez même envisager de faire des heures supplémentaires. Une bonne journée, quoi. »

Pour les besoins de son article, Phillip Smith a discuté avec une femme âgée de 65 ans, habituée aux micro-doses de psylos (des champignons hallucinogènes) depuis 35 ans : « J'en pris une toute petite dose un jour et je me suis rendu compte que j'étais soudain plus alerte et que je débordais d'énergie pendant plusieurs heures. Je n'étais pas en train de tripper ou quoi que ce soit, c'était plus comme si j'avais bu du café mais avec un effet qui dure toute la journée. »

Certains partisans du microdosage, comme James Oroc, vantent les mérites de cette pratique chez les athlètes de sports extrêmes qui trouveraient là un moyen de booster leurs performances : « le LSD peut contribuer à accroître la vitesse de réaction, à renforcer le sens de l'équilibre et enfin, à augmenter la capacité de concentration jusqu'à se retrouver dans un état de « vision tunnel » et rendre tout individu insensible à la douleur ou la faiblesse. »

Avec tout ça, on oublie le trou normand au saut du lit : 15 microgrammes de LSD sur une tartine au beurre, ça devrait pouvoir le faire.