Tout ce qu’il faut savoir sur Alexandre Bissonnette, le présumé auteur de l’attentat dans la grande mosquée de Québec

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Tout ce qu’il faut savoir sur Alexandre Bissonnette, le présumé auteur de l’attentat dans la grande mosquée de Québec

On ne connaît pas encore les motifs de cette attaque, même si la théorie du crime haineux et islamophobe est sur toutes les lèvres.

L'auteur présumé de l'attaque terroriste qui a fait six morts dimanche soir dans une mosquée de Québec a comparu lundi. Alexandre Bissonnette, un homme blanc de 27 ans, fait face à 11 chefs d'accusation, soit six pour meurtre prémédité et cinq pour tentative de meurtre.

La suite de l'enquête pourrait mener à d'autres accusations concernant le terrorisme et la sécurité nationale, a affirmé la GRC en conférence de presse. Des perquisitions et des prises de déclarations étaient toujours en cours, a-t-on précisé.

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Bissonnette aurait abattu six hommes musulmans âgés de 39 et 60 ans, et aurait fait 19 blessés, dont cinq gravement. Les 39 autres personnes qui se trouvaient au Centre culturel islamique de Québec s'en sont sorties indemnes.

On ne connaît pas encore les motifs de cette attaque, même si la théorie du crime haineux et islamophobe est sur toutes les lèvres.

Selon les policiers, l'accusé a lui-même téléphoné à la police vers 20h10 pour se rendre, dimanche soir. Il a averti les autorités qu'il était armé, et a signalé son emplacement, soit tout près du pont menant à l'île d'Orléans. Il y a été arrêté à 21h.

Qui est Alexandre Bissonnette?

D'après sa page Facebook - depuis retirée des internets - Alexandre Bissonnette a étudié l'anthropologie et la science politique à l'Université Laval. Il vient de Cap-Rouge, un quartier de la Ville de Québec. Il n'était auparavant pas connu des policiers.

Antoine Charland-Simard a connu l'accusé au cégep Garneau par le biais d'un autre ami.  Il dit se souvenir de l'accusé comme un homme « pas marginal », mais « politiquement à droite » et « pro-Israélien ». « Dans un party, nous avions eu une longue discussion politique, raconte-t-il à VICE. Selon mes souvenirs, c'était de la droite modérée et un soutien à Israël dans ses opérations, mais rien d'extrême. »

Dans Le Journal de Montréal, on brosse un portrait un peu plus sombre de Bissonnette, qui aurait été rejeté et intimidé à son école secondaire. Une connaissance, Éric Debroise, le décrit comme « très à [droite] et ultra nationaliste, suprématiste blanc », et témoigne que l'homme ne répondait plus à ses messages Facebook et à son téléphone depuis un mois.

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Un collègue d'université est également cité. Jean-Michel Allard-Prus fait état d'un homme timide, aux opinions tranchées. « Il a des idées politiques à droite, pro-Israël, anti-immigration. J'ai eu de nombreux débats avec lui concernant Trump. Il était évidemment pro-Trump. »

Dans La Presse, Marius Valentino, qui fréquentait Bissonnette à l'occasion, le décrit plutôt comme « un gars tranquille, pas du tout violent. »

« Je l'ai vu il y a deux semaines environ. On a pris une bière ensemble. Il aimait parler de politique, mais n'a jamais eu de propos déplacés. Il n'a jamais manifesté d'admiration pour des politiciens extrémistes. »

Un faux départ

Les autorités ont procédé à deux arrestations en soirée dimanche. En plus d'Alexandre Bissonnette, ils ont appréhendé Mohamed Belkhadir, un homme d'origine marocaine, sur les lieux de l'attaque.

Les deux hommes ont été présentés comme les deux suspects dans plusieurs médias en début de journée, mais finalement Belkhadir n'avait rien à voir avec l'attentat.

Il aurait plutôt été pris pour un des suspects alors qu'il venait d'appeler la police.

« J'étais entré pour essayer de faire les premiers soins à mon ami, par terre, et j'ai vu quelqu'un avec une arme. Je ne savais pas que c'était un policier, je croyais que c'était quelqu'un qui revenait pour tirer. Alors j'ai fui à l'extérieur, du côté du stationnement », a-t-il raconté en entrevue à La Presse.

« Je comprends, je respecte qu'ils m'ont attrapé. Ils m'ont vu fuir, ils ont pensé que j'étais suspect, c'est normal. Pour eux, quelqu'un qui fuit, c'est un suspect. »