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Comment les plantes mobilisent des armées d'insectes pour se défendre des prédateurs

La douce odeur de la victoire.

Une équipe internationale de chercheurs vient de découvrir que les plantes sont capables de déterminer quel type de prédateur est en train de les attaquer (les arbres sont même capables d'identifier les cerfs grâce à leur salive), et conséquemment de libérer un cocktail d'odeurs très spécifique pour attirer des ennemis dudit prédateur. Ce qui est encore plus surprenant, c'est que les plantes que les chercheurs ont étudiées sont même capables de faire la différence entre leurs prédateurs locaux et des prédateurs plus exotiques introduits artificiellement. Les résultats de l'étude ont été publiés mardi dans New Phytologist.

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Les scientifiques ont étudié la façon dont des plants de Brassica rapa réagissaient face à 12 assaillants différents. Des chenilles, pucerons et autres limaces ont donc été lancés à l'assaut des plantes, découpant et dévorant leurs feuilles. Face à chaque agresseur, les plantes ont libéré un bouquet d'odeurs bien spécifique destiné à attirer l'attention des insectes ennemis de l'assaillant.

Les insectes en question ont appris au fil du temps que ces odeurs signalaient la présence de nourriture ou de couveuses vivantes pour leurs larves. Quand des guêpes parasites détectent certaines odeurs, par exemple, elles volent en vitesse vers la plante assiégée et s'empressent d'injecter leurs oeufs dans des chenilles qui deviendront rapidement des zombies.

"Les plantes n'ont peut-être pas de système nerveux, d'yeux, d'oreilles ou de bouche, mais elles sont capables de déterminer qui les attaque", explique la directrice de l'étude Nicole van Dam, du Centre allemand de recherche intégrée sur la biodiversité.

Le plus étonnant, c'est que les chercheurs ont aussi découvert que les plantes qu'ils ont étudiées sont capables de reconnaître des espèces exotiques et invasives comme des ennemis, et de créer de nouvelles odeurs pour s'en débarrasser. "Ce que je trouve vraiment incroyable, c'est qu'elles sont même capables de distinguer entre un herbivore local et un herbivore exotique", dit encore van Dam.

Mais si l'agresseur invasif n'a pas encore de prédateurs naturels dans son nouvel environnement, hélas, ça ne sert pas à grand-chose.