Rien ne définit mieux le fait d’« être connecté » que d’utiliser un routeur wifi pour se branler devant une webcam et être vu par quelqu’un qui se trouve à 300 kilomètres de là. Les merveilles du sexe virtuel. Mais même si Internet est un outil nécessaire à notre époque, il n’est pas toujours utilisé à bon escient.
Par exemple, je me souviens qu’il y a quelques années, je discutais avec un type sur Bumble qui semblait tout à fait normal. Nous avons parlé un moment, et comme j’étais excitée et lui aussi, la conversation a migré vers FaceTime pour devenir chaude. Avant que je ne m’en rende compte, je portais un minuscule short en jean et je faisais un strip-tease pour un homme que je n’avais jamais rencontré. J’ai lentement glissé mon short pour la grande révélation, et je l’ai vu commencer à se branler. L’appel s’est terminé et l’écran est devenu noir. Un an plus tard, il m’a envoyé un WhatsApp en me disant : « Qui es-tu ? J’ai enregistré ton numéro sans ton nom. »
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Ce que j’ai appris de cette situation, c’est qu’il ne faut pas se déshabiller devant des étrangers à moins d’être payé. Cette semaine, j’ai découvert que ce genre de mésaventure est le prix à payer pour quiconque veut profiter d’une libération sexuelle numérique. Quatre personnes m’ont raconté leur expérience.
Katy*, 22 ans
Cela fait maintenant quatre ans que je suis travailleuse du sexe, et si j’ai vu beaucoup de choses étranges. Je suis spécialisée dans les fétichismes hardcore comme les golden showers et le BDSM, mais la scatologie, c’est trop pour moi. Une fois, un type m’a demandé une session Skype, je lui ai dit d’accord et je lui ai transmis mes tarifs et mes limites. Je suis une soumise professionnelle, donc généralement, pendant les sessions Skype, le client me dit quoi faire. J’ai accepté l’appel, mais il faisait trop sombre, je ne voyais pas bien. Je lui ai demandé d’augmenter la luminosité et j’ai vu qu’il avait zoomé sur une couche pour adulte très sale. Il jouait avec ce qu’il y avait à l’intérieur. Je n’ai jamais bloqué quelqu’un aussi rapidement de ma vie.
Emily, 31 ans
Un soir, quand j’étais encore étudiante en art, j’étais à une fête et j’étais vraiment défoncée. Moi et une autre fille sommes allées dans une pièce et avons trouvé une caméra. Nous avons pensé que ce serait amusant de nous filmer en train de faire l’amour, alors nous l’avons fait. Je ne sais toujours pas pourquoi nous avons trouvé cela si drôle à l’époque. Mais trois ou quatre ans plus tard, quelqu’un m’a envoyé une capture d’écran de la vidéo avec en légende : « Je sais ce que tu as fait. » C’était comme dans un film d’horreur. J’ai eu tellement peur qu’elle soit publiée sur Internet… Au final, il ne s’est rien passé. Mais à ce jour, je ne sais toujours pas qui m’a envoyé ce message.
Nicole*, 25 ans
En 2014, je sortais avec un mec mignon. On se voyait environ trois fois par semaine, mais faire l’amour trois fois par semaine n’était pas suffisant pour moi. Je vivais seule, alors je me masturbais régulièrement avec des vibromasseurs bruyants et j’envoyais beaucoup de sextos. Mais il me fallait plus. Ses dick pics me chauffaient moyennement. Je voulais l’appeler, mais il vivait toujours chez ses parents. Après que je l’ai convaincu, il m’a appelée. Tout se passait bien. Quand j’ai commencé à avoir un orgasme, j’ai entendu quelqu’un crier ; c’était sa mère. Sa mère ultra catholique, qui venait d’entrer dans la pièce. C’était le début de notre relation cybersexuelle et la fin de notre relation réelle. Il était toujours dépendant de ses parents et sa mère pensait maintenant que j’étais un monstre.
James, 27 ans
Quand j’étais adolescent, j’étais une vraie bête de sexe. Je le suis toujours. C’était à l’époque du réseau social Bebo. Les femmes et les hommes bavardaient et s’échangeaient leur pseudo MSN pour les discussions par webcam. Parfois, c’était juste moi et une femme au hasard qui se masturbait. D’autres fois, on me demandait d’envoyer des photos. Et moi, un jeune adolescent naïf, dépourvu de bon sens et atteint de TDAH, je tombais dans le panneau, dans le seul espoir de recevoir en retour un bout de téton. Maintenant que je suis adulte, je me demande qui a vraiment mis la main sur toutes ces photos. J’imagine que des pédophiles ont des photos de ma bite d’enfant sur leur disque dur. Mais bon, c’est fait. Et ça ne me dérange pas vraiment, je crois.
*Les prénoms ont été modifiés.
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