Ce n’est pas encore fait, mais ça s’en vient : le gouvernement provincial est en train de mettre en place des mesures pour faire face à une éventuelle crise des opioïdes au Québec, a-t-on assuré mercredi.
L’accès à la naloxone, l’antidote aux surdoses d’opioïdes, est au centre de cette lutte.
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Le gouvernement avait commencé à ouvrir les valves en avril, en l’offrant gratuitement à une certaine partie de la population au moyen d’une ordonnance collective. Les personnes « utilisatrices d’opioïdes qui présentent un risque de surdose » pouvaient ainsi se procurer l’antidote sans débourser un sou. Les autres devaient payer 50 $ pour deux petites fioles du produit.
Maintenant, on va rendre la naloxone gratuite pour tous grâce à un programme d’accès universel géré par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ).
Autre annonce concernant la naloxone : tout le monde pourra l’administrer, y compris les policiers et les pompiers.
Pour l’instant, ce ne sont que les ambulanciers qui peuvent légalement administrer la naloxone en cas d’urgence. Une modification du règlement de l’Office des professions du Québec permettra aux pompiers et aux policiers de faire de même. Le maire de Montréal, Denis Coderre, avait laissé flotter l’idée il y a deux semaines; maintenant, c’est un peu plus officiel.
Une surveillance accrue des prescriptions
Il serait erroné de croire que la crise des opioïdes se limite aux consommateurs de drogues illégales ou aux junkies de fond de ruelle. Les médicaments d’ordonnance peuvent aussi faire des ravages : que ce soit pour un patient sombrant dans la dépendance ou décédant en prenant une trop forte dose.
Ça fait des années que le Collège des médecins réclame un programme de contrôle des prescriptions d’opioïdes et de narcotiques dans la province. Actuellement, il leur est impossible de savoir en temps réel quel médecin prescrit des opioïdes, en quelle quantité et avec quel niveau de suivi.
« Le programme de surveillance en temps réel permettra enfin au Collège d’intervenir en amont auprès des médecins qui présentent un profil déviant de prescription de narcotiques », a déclaré par voie de communiqué le Dr Charles Bernard, président-directeur général du Collège des médecins.
Avec ces multiples annonces, le gouvernement semble faire un pas – ou plutôt trois pas – dans la bonne direction, mais on n’a précisé ni les coûts ni les échéanciers associés à la mise en place de ces mesures. C’est donc à suivre.