Drogue

Québec vous interdit de faire pousser votre propre weed

C’est officiel : on confie la vente du cannabis à une société d’État. Ainsi sera créée la Société québécoise du cannabis (SQC), une filiale de la SAQ qui sera responsable de mettre en marché le pot au Québec.

Il faudra être âgé d’au moins 18 ans pour s’en procurer et en consommer.

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Après des mois de consultations publiques et de préparation derrière des portes closes, le gouvernement du Québec a rempli jeudi sa promesse de déposer son projet de loi sur l’encadrement du cannabis à l’automne.

Seulement 15 boutiques de la SQC seront ouvertes aux consommateurs à la grandeur de la province, lorsque le cannabis sera officiellement légalisé par le Canada, ce qui devrait arriver au mois de juillet 2018.

Il devrait y en avoir 150, deux ans après la légalisation, quoique le ministre des Finances Carlos Leitao n’a pas voulu confirmer cette information en point de presse, disant attendre de voir de quelle manière le marché va évoluer.

Une quinzaine de boutiques donc, c’est peu, mais les Québécois pourront aussi s’approvisionner en ligne, toujours auprès de la SQC.

Les employés de cette filiale devront suivre une formation spécialisée en vente de cannabis, et les produits ne pourront pas être visibles de l’extérieur des boutiques.

Où fumer?

En règle générale, il sera possible de fumer là où il est possible de fumer la cigarette, soit à plus de neuf mètres d’un établissement. La loi va un peu plus loin que celle sur le tabac : il serait interdit de consommer sur le terrain d’un cégep ou d’une université, par exemple.

Plusieurs autres endroits sont proscrits, dont les terrains de jeu, de camp de jour ou de camp de vacances, les terrains d’établissements de santé ou de services sociaux, les terrasses… Le gouvernement se réserve le droit d’allonger la liste, au besoin.

À noter que par fumer, on inclut tous les moyens : joint, pipe, bong ou cigarette électronique.

Jusqu’à 150 grammes, dans le confort de votre maison

Chez eux, les Québécois pourront posséder jusqu’à 150 grammes de cannabis. Le weed devra être conservé dans un endroit difficilement accessible aux mineurs.

En public, il faudra se restreindre à 30 grammes, soit le maximum qui sera possible d’acheter en une visite à la SQC. La possession serait toutefois interdite sur les terrains et dans les établissements d’enseignement préscolaire, primaire et secondaire, de même que les garderies, les services de formation professionnelle et les services éducatifs pour les adultes en formation générale.

Là encore, le gouvernement se réserve le droit de prévoir d’autres lieux où il serait interdit d’avoir en sa possession du cannabis.

À quel prix?

Le prix n’est pas fixé encore, mais on compte s’entendre avec les autres provinces pour fixer des prix semblables. Il se situerait quelque part entre 7 et 10 $ le gramme.

Pas question de vous laisser cultiver vos propres plants

Le projet de loi fédéral prévoit que les citoyens puissent faire pousser un maximum de quatre plants par logement. Mais ça n’arrivera pas au Québec. Le gouvernement provincial refuse que les Québécois fassent pousser leur propre cannabis.

« Ça serait un cauchemar à faire appliquer », s’est justifié Carlos Leitao. La ministre Charlebois a ajouté que le choix avait été influencé par ce que la majorité des personnes, experts et organismes consultés ont réclamé.

Toutefois, la population consultée voulait avoir la possibilité de faire pousser son propre weed. Les 273 citoyens qui se sont rendus aux consultations étaient à 84 % favorables à la légalisation de la culture personnelle; lors du sondage auquel 12 600 citoyen ont répondu en ligne, ils l’étaient à 61 %.

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Tolérance zéro sur la route

D’après le projet de loi, aucune trace de cannabis ne sera acceptée chez les conducteurs. Si un policier soupçonne un conducteur d’être sous l’effet du cannabis ou de toute autre drogue, il pourra lui ordonner de fournir immédiatement un échantillon de salive.

Si la moindre trace de marijuana ou d’une autre drogue est détectée, le conducteur verrait son permis lui être retiré pour 90 jours.

Justine de l’Église est sur Twitter.