Bruxelles reste en alerte maximale

Mise à jour, à 13h : Ce lundi matin, cinq nouvelles arrestations ont eu lieu dans les régions bruxelloise et liégeoise. Ces arrestations ont été réalisées lors de sept nouvelles perquisitions, qui ont aussi permis la saisie de 26 000 euros, selon un communiqué du parquet fédéral belge à la mi-journée. Au total, 21 personnes ont été arrêtées depuis dimanche.

La police belge a arrêté 16 personnes durant les opérations qui ont suivi les attentats du 13 novembre, mais n'ont pas trouvé Salah Abdeslam, l'homme suspecté d'avoir joué un rôle clé dans ces attaques, a déclaré un procureur tôt ce lundi.

Durant l'un des 19 raids menés ce dimanche dans la capitale belge, Bruxelles, la police a fait feu sur un véhicule. On ne sait pas si les personnes à l'intérieur du véhicule étaient liées à celles recherchées, a dit le procureur lors d'une brève conférence de presse. Trois maisons ont également été fouillées à Charleroi, dans le sud de Bruxelles.

« Nous pouvons souligner qu'aucune arme ou explosif n'ont été retrouvés. Abdeslam Salah n'a pas été trouvé pendant les raids », a déclaré le procureur Eric Van Der Sypt.

« Seize personnes sont détenues. Le juge décidera demain si elles doivent être retenues plus longtemps », a-t-il ajouté.

Lors des opérations de police, les autorités ont demandé de ne pas diffuser d'images pouvant nuire à leur déroulé. La plupart des médias ont alors suspendu leur direct. Sous le hashtag #BruxellesLockDown, des images de chats ont alors envahi les réseaux sociaux.

Bon, sont où ces terroriss ??? — Olivier Saintelet (@dibatch)22 Novembre 2015

Ils ont terminé? — Younes (@YoU__NeS)22 Novembre 2015

Menace « sérieuse et imminente »

Dimanche, à l'issue d'une réunion avec les responsables de la sécurité du pays, le Premier ministre Charles Michel a annoncé que le niveau d'alerte maximal était maintenu, considérant comme une menace « sérieuse et imminente » une « attaque similaire à Paris en région bruxelloise, avec plusieurs individus qui lancent des offensives à plusieurs endroits en même temps. »

La capitale de la Belgique reste donc confinée ce lundi, le Premier ministre ayant annoncé que le métro, les universités et les écoles resteraient fermées.

Pour le reste du pays, un niveau d'alerte de trois sur une échelle de quatre reste en place, a annoncé Michel. La ville de Bruxelles est à un niveau de quatre sur quatre depuis samedi, ce qui signifie qu'une attaque peut être imminente.

Les cibles possibles sont les centres commerciaux, les rues commerçantes et les transports publics, a dit Charles Michel, en ajoutant que le gouvernement allait accroître la présence policière et celle de l'armée dans la capitale.

Le Premier ministre a annoncé qu'une nouvelle évaluation de la situation serait réalisée lundi après-midi et que tout était fait pour que la ville retrouve sa vie normale aussi vite que possible.

Salah Abdeslam toujours recherché

La Belgique est au coeur des enquêtes sur les attentats du 13 novembre à Paris, qui ont causé la mort de 130 personnes.

Deux des kamikazes, Bilal Hadfi et Brahim Abdeslam ont vécu en Belgique. Le frère de ce dernier et terroriste présumé Salah Abdeslam, 26 ans et toujours en fuite, pourrait être retourné à Bruxelles ,depuis Paris, peu après les attaques.

Un peu plus tôt, le ministre belge de l'Intérieur Jan Jambon a toutefois indiqué que Salah Abdeslam n'était pas la seule menace pour la sécurité. « C'est une menace qui va au-delà d'une seule personne », a-t-il dit au média VRT. « Nous nous intéressons à plus de choses, c'est pourquoi nous avons mis en place une telle concentration de ressources. »

Bernard Clerfayt, le maire du district de Schaerbeek à Bruxelles, a été cité par la RTBF : il aurait affirmé que « deux terroristes » étaient prêts à se livrer à des actes de violence dans la région bruxelloise.

Mohamed Abdeslam, l'un des frères de Brahim et Salah, a exhorté sont frère à se rendre dans une interview sur la chaîne de télévision de la RTBF, en ajoutant qu'il pensait que Salah était toujours vivant parce qu'il avait dû changer d'avis au dernier moment.

En France, l'enquête se poursuit

En France, les enquêteurs gardent en détention pour le sixième jour consécutif un homme arrêté mercredi, qui aurait fourni un appartement à Saint-Denis dans lequel l'un des organisateurs présumé des attentats de Paris, Abdelhamid Abaaoud, a été tué lors d'un raid de la police.

La police française a également publié un troisième appel à témoin, concernant celui qui serait le troisième kamikaze qui s'est fait exploser lors des attaques près du Stade de France à Saint-Denis.

La #PJ cherche à identifier le 3ème auteur d'un des attentats du 13/11 #StadeDeFrance #ParisAttacks pic.twitter.com/TZxieSUlyY" byline="— Police Nationale (@PNationale)" user_id="PNationale" tweet_id="668478128579325952" tweet_visual_time="22 Novembre 2015"]

Musées, cinéma et centres commerciaux fermés

Le gouvernement belge a conseillé au public de rester vigilant plutôt que de se laisser gagner par la panique. Les gens ont été incités à éviter les foules dans la capitale, alors que les autorités ont fermé les musées, les cinémas et les centres commerciaux. Les clubs et les salles de concert ont annulé leurs événements.

Les personnes habitant en banlieue souffriront de retards à cause de la fermeture du métro, même si certaines entreprises avaient déjà dit dimanche qu'elles acceptaient que les employés travaillent depuis chez eux.

Le Grand rabbin de Bruxelles Albert Gigi a dit sur une radio israélienne dimanche que les synagogues de la ville avaient été fermées ce week-end pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale.

Des soldats montent la garde dans certaines parties de Bruxelles, une ville de 1,2 million d'habitants qui abrite les institutions de l'Union européenne et le quartier général de l'OTAN.

Les mesures prises par gouvernement belge depuis samedi vont bien au-delà de celles prises la dernière fois que Bruxelles s'est retrouvée à un niveau d'alerte de quatre sur quatre, durant un mois, fin 2007 et début 2008, lorsque la police avait intercepté un plan visant à libérer le Tunisien Nizar Trabelsi, condamné pour tentative d'attentat, d'une prison belge. La ville avait alors fermé les marchés de Noël et annulé le feu d'artifice prévu pour le Nouvel an.

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