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Boko Haram

Près d’un an après « Bring Back our Girls » l’ONU se réunit pour condamner les crimes de Boko Haram

Alors que le groupe subit une série de défaites militaires au Nigeria, le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU est réuni à Genève pour voter une résolution qui condamnerait l’organisation extrémiste pour ses crimes.
Image via Wikimedia Commons / United States Mission Geneva

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU tient, ce mercredi, à Genève, pour la première fois, une session extraordinaire consacrée aux crimes commis par l'organisation extrémiste Boko Haram.

Une résolution a été déposée lors de cette session, par les pays africains, appelant « la communauté internationale à fournir un soutien actif et multiforme au Cameroun, au Tchad, au Niger, au Nigeria et à tout autre pays affecté par les actions du groupe terroriste Boko Haram, à leur demande, et en collaboration étroite avec leurs gouvernements respectifs ».

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Conseil des — UN Geneva (@UNGeneva)April 1, 2015

La représentation française auprès de l'ONU à Genève écrivait mardi dans un communiqué que cette résolution « devrait être adoptée ». Deux jours avant le vote, la résolution a reçu le soutien de 20 États sur les 47 membres du Conseil : l'Afrique du Sud, le Botswana, l'Éthiopie, le Congo, la Côte d'Ivoire, le Gabon, le Ghana, le Kenya, le Maroc, la Namibie, le Nigeria, la Sierra Leone, le Pakistan, Cuba, le Brésil, le Paraguay, la Russie, la France et le Venezuela.

Une « résolution est définie » par l'ONU comme « l'expression formelle de l'opinion ou de la volonté " de l'un de ses organes et se compose d'un préambule (qui énumère les principes qui fondent la décision) et d'un dispositif (qui énonce l'opinion ou les mesures à prendre). Au sein des Nations Unies, les résolutions sont contraignantes seulement quand elles émanent du Conseil de sécurité de l'ONU.

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Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a ouvert la session en rappelant que « depuis 2009, lorsque le groupe Boko Haram s'est livré de manière massive à la violence, au moins 15.000 personnes sont mortes ». Évoquant de possibles crimes de guerre et contre l'humanité, il a affirmé que « d'innombrables enfants, femmes et hommes ont été enlevés, victimes de sévices et recrutés de force. Des femmes et filles ont été visées par des abus particulièrement terrifiants, des villages et villes entiers ont été rasés, détruits. »

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Une diffusion live de la session de Genève est disponible en ligne.

Cette réponse diplomatique, de la part du Conseil des droits de l'Homme, est mise sur la table alors que Boko Haram connaît l'une de ses plus grandes séries de défaites sur le terrain. Mardi, les soldats nigériens et tchadiens ont repris la ville stratégique de Malam Fatori au groupe islamiste. Boko Haram s'était replié dans cette localité après une série de défaites dans d'autres villes du Nord-Est du Nigeria, face à la coalition régionale.

Le ministre tchadien de la Communication, Hassan Sylla Bakari, s'est réjoui de cette « victoire importante ». Le Niger annonce quant à lui qu'au moins 40 membres de Boko Haram ont été tués lors de ces combats.

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Zeid Ra'ad Al Hussein a précisé que le groupe djihadiste a, dans sa retraite, assassiné des femmes et des jeunes filles qu'il retenait en captivité.

Il y a près d'un an, le 14 avril 2014, Boko Haram kidnappait 276 lycéennes de l'école de Chibok, au Nigeria, créant un élan de mobilisation international sous le slogan « Bring Back Our Girls » (« Ramenez-nous nos filles »). La plupart d'entre elles sont encore les otages de la secte djihadiste, qui a depuis acquis une notoriété internationale. Des dizaines d'autres jeunes filles ont également été kidnappées par la suite.

La session du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU devait se terminer ce mercredi soir, avec de grandes chances de se terminer sur la signature de la résolution.

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Image via Wikimedia Commons / United States Mission Geneva