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Crime

Kim Jong-un déteste les gâteaux fourrés à la guimauve

Pyongyang a interdit les gâteaux sud-coréens Choco Pies parce que sa population les utilisait comme une monnaie parallèle.
Photo de Sharon Hahn Darlin

En Corée du Nord, le gouvernement considère les produits étrangers comme potentiellement dangereux. Plus particulièrement, ce sont les biscuits Sud-Coréens, les Choco Pie, qui inquiètent Kim Jong-un.

L'entreprise de confiserie Orion, basée à Séoul a commencé à produire des Choco Pie en 1974 - un plagiat flagrant du biscuit américain Moon Pie. 30 ans plus tard, durant une maigre période de coopération entre le sud et le nord, des entreprises Sud-Coréennes se sont implantées à Kaesong, à la frontière de la Corée du Nord. Aujourd'hui, 125 compagnies du sud de emploient 52 000 travailleurs du nord. Pour chacun d'entre eux, le régime Nord-Coréen touche une centaine de dollars par mois (environ 75 euros), dont il reverse à peu près 67 dollars aux travailleurs (51 euros). Pyongyang refuse catégoriquement que les managers Sud-Coréens de Kaesong distribuent des bonus en liquide. C'est ainsi que les travailleurs Nord-Coréens ont commencé à être récompensés en Choco Pies.

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Les Choco Pies sont utilisés en Corée du Nord comme une monnaie d'échange, un peu comme les cigarettes en prison.

Curtis Melvin, chercheur à l'université américano-coréenne Johns Hopkins School of Advanced International Studies, estime que même si les Choco Pies sont loin d'égaler en goût les Moon Pies, ils sont utilisés comme une monnaie d'échange, un peu comme les cigarettes en prison. Les Coréens du Nord revendent les Choco Pies entre 80 centimes et 10 dollars (7 euros), une fortune en République populaire démocratique de Corée (RPDC), certains travailleurs de Kaesong pouvant toucher jusqu'à 20 Choco Pies par jour.

Cela déplaît fortement au régime de Pyongyang, qui a ainsi entamé une campagne de propagande contre les Choco Pies, disant que « si les produits des ''voisins du dessous'' sont tant apprécié, et bien leur idéologie pourrait elle aussi flétrir à tout moment ». Mais à présent, la presse Sud-Coréenne rapporte que Pyongyang a tout bonnement interdit les gâteaux à Kaesong. Les travailleurs peuvent être rémunérés en saucisses, en nouilles, en café et en barres chocolatées, mais plaus en Choco Pies.

Un homme d'affaires qui voyage régulièrement en Corée du Nord (il a demandé de rester anonyme pour que son témoignage n'atteigne pas ses affaires), a confié à VICE News n'avoir vu aucun Choco Pie à Kaesong. « On voyait souvent des emballages vides de Choco Pie à Kaesong », dit-il. « Cette fois-ci, je n'en ai pas vu ».

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Bien que cela puisse paraître contre-intuitif au « royaume des ermites », il y a en réalité en Corée du Nord une grande connaissance des marques étrangères. Christopher Graper, qui travaille avec des spécialistes de la Corée du Nord Koryo Tours, et qui collectionne énormément d'images historiques et d'artefacts du pays pour son projet RetroDPRK (lien en anglais) affirme « qu'il est très courant de trouver des images de marque étrangère même en remontant jusque dans les années soixante, et même dans les images de propagande ».

Christopher Graper explique que ces produits ont « sans doute été offerts par des Coréens immigrés, ou échangés avec d'autres pays étrangers ». Il note aussi que la Mercedes noire de Kim Jong-il's black Mercedes est immortalisée chaque automne lors des jeux de Pyongyang.

Bien que Kim Jong-un paraisse extrêmement sévère à l'égard d'une possible influence capitaliste, fut-elle véhiculée par des biscuits, ce combat ne présente que peu d'intérêt pour les organisations chargées de désarmer le régime.

Suivez Justin Rohrlich sur Twitter: @JustinRohrlich

Photo via Flickr