Range Tes Disques est une rubrique dans laquelle nous demandons à un groupe ou un artiste de classer ses disques par ordre de préférence. Après Korn, Slipknot, Lagwagon, Hot Chip, Manic Street Preachers, Primus, Burning Heads, Fat Wreck Chords et New Order, nous avons soumis Jean-Michel Jarre à l’exercice.
A l’occasion de la sortie dans deux semaines du nouvel album de Jean Michel Jarre, Electronica (qui contient 16 invités, de Moby à Gesaffelstein en passant par John Carpenter), le pionnier de la musique électronique en France nous a reçu dans son studio-labo de Bougival (sur l’île des impressionnistes) pour remonter le temps et revenir sur 20 années de sa discographie. Nous n’avons pas eu le temps d’évoquer ce qu’il a fait pour la variété ou le glam rock français, ni sa passion pour les chaussures Reebok (partie remise) mais on s’est chargé de ranger ses 11 premiers albums, de Deserted Palace (1972) à Chronologie (1993).
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Noisey : C’est parti.
Jean-Michel Jarre : Bon, je pense que l’idée du classement est au départ une mauvaise idée. Dans l’absolu, les classements, les prix, ça marche dans le sport, mais ça ne marche pas pour le cinéma, la musique, le livre, enfin de moins en moins je trouve. Ca ne veut pas dire grand-chose. Par rapport à son propre travail en plus c’est extrêmement difficile comme exercice. Dans chaque album, il y a des choses qu’on peut aimer plus que d’autres… C’est pareil pour n’importe quel artiste, et ça dépend des périodes. Ceci étant dit, aujourd’hui, je commencerais peut-être par Révolutions…
11. Révolutions (1988)
Pourquoi celui-là en dernier ?
Parce que c’est un album auquel j’ai très peu pensé en faisant Electronica. Souvent, quand on travaille sur un nouveau projet, inconsciemment, on fait des références à ce qu’on a déjà fait. Révolutions est un amalgame de différentes choses. À la fois la volonté d’introduire le monde arabe musicalement, c’est d’ailleurs un des premiers albums électroniques avec autant de chant arabe, à tel point qu’il a reçu des plaintes de l’extrême-droite pour cette raison-là, on ne s’en souvient plus mais il est passé en radio à l’époque. Ca a bien changé depuis ce temps-là et heureusement.
C’est une période qui était un peu étrange pour moi, et puis c’est un album embryonnaire. Il était aussi lié au projet de concert des Docklands à Londres, je l’ai composé au même moment, c’était un projet assez pharaonique et très compliqué à monter. J’ai de l’affection pour cet album, comme tous les autres, mais je pense effectivement qu’il a été une sorte de brouillon. C’est sur cet album-là qu’est née aussi l’idée du concert que j’ai fait pour l’an 2000 aux Pyramides de Gizeh. Pour moi la musique électronique est quelque chose de tout à fait organique, qu’on retrouve dans la musique arabe, ce côté très sensuel, qui me touche beaucoup.
10. En attendant Cousteau (1990)
On reste dans le 100 % organique.
Ce disque est à nouveau un échantillon de différentes choses. Encore une fois un mélange de ce côté ethnique avec les steel bands, un truc qui m’a complètement frappé quand je les ai rencontré. Y’avait un côté presque Metallica [rires]. Ils jouaient des morceaux avec des bidons en ferraille et ça donnait un son incroyable. J’avais envie de mêler ça au son électronique, de sampler ce côté métallique des steel drums. Et puis il y a aussi un titre qui est devenu emblématique de mes concerts, la deuxième face du vinyle, ce long morceau qui s’appelle donc « En attendant Cousteau ». J’ai beaucoup de mal à écouter de la musique quand je travaille, j’avais envie de faire une musique pour moi, que je puisse écouter en faisant autre chose. Donc j’ai fait ça. Depuis, je l’utilise systématiquement avant mes concerts. Ce morceau me suit en fait.
Et puis, c’est lié aussi à l’époque, j’avais envie d’exprimer mon lien avec l’environnement, l’écologie, avec Cousteau lui-même et lui rendre une sorte de tribute. Depuis Oxygène, c’est quelque chose qui m’accompagne, l’idée que la musique est très liée à la nature et à l’espace puisqu’au fond, nous les musiciens, on fait rien. Dans le sens où ce qu’on fait est invisible. Notre travail c’est de faire bouger l’air. Et suivant comment on le fait bouger, on peut éventuellement toucher quelqu’un, on peut l’emmerder, lui donner envie de bouger, lui donner envie de sexe, de manger, de rêver… Tout ça en faisant simplement vibrer l’air d’une façon ou d’une autre.
9. Les Chants magnétiques (1981)
Déjà Les Chants ?
Les Chants magnétiques
le Fairlight
Ahah !
Ce n’était pas une obsession hein, c’est ce qu’on fait aujourd’hui communément mais à l’époque c’était une manière complètement différente de faire de la musique. Et donc ce disque est un mélange entre les sons purement électroniques issus d’oscillateurs, de synthés, et les samples.
8. Deserted Palace (1972)
La date de sortie de celui-ci est plus ou moins vague.
Ce n’est pas mon premier disque, j’avais déjà sorti un single avant qui s’appelait « La Cage» à l’époque où j’étais étudiant. On m’avait demandé, aux Etats-Unis, de sortir un album de musiques de film et j’avais proposé des noms de morceaux assez délirants, j’ai toujours trouvé que donner des titres à de la musique instrumentale a ce côté un peu artificiel, « celui-là on va l’appeler ‘Monolithe 443’ », on ne sait pas trop pourquoi et c’est un peu gratuit ! Donc c’était un album délire, totalement artisanal, avec des rythmiques que je faisais dans ma chambre d’étudiants, avec un minimum d’équipement et en même temps des sons électroniques que je piquais au GRM où j’allais la nuit après avoir volé les clés des studio. C’est un disque pirate, en tous les sens du terme, dans lequel on retrouve ce que j’ai fait ensuite.
Est-ce qu’il a vraiment été utilisé dans des films ?
Il a beaucoup été utilisé au cinéma, à la télé aussi, aux Etats-Unis, en Angleterre, en France aussi, dans des documentaires. C’est amusant parce que le titre, « Deserted Palace », avec cette pochette architecturale à la Corbusier me ramène à mon obsession de l’époque : Brasilia. Une ville sans habitants, bâtie par Oscar Niemeyer, que je trouvais incroyable, il y avait un côté Metropolis et futuriste. Je voulais livrer une sorte de soundtrack à ces espaces désertés.
7. Rendez-Vous (1986)
Je pensais que Rendez-Vous serait plus loin devant, vu ses circonstances d’enregistrement.
C’est un album très particulier en effet. Un des morceaux est devenu une rengaine, « Rendez-vous IV » qui avait ce côté très 80 alors que comme souvent, j’avais ce morceau en stock depuis longtemps, il était sur une vieille cassette qui traînait. Un ingénieur du son qui travaillait avec moi a un jour trouvé cette cassette par hasard en me disant « mais dis-donc cette maquette-là tu pourrais en faire quelque chose » et cette démo est devenue une sorte d’hymne. Pourtant, l’album dans son ensemble est assez dark, comme pas mal de mes albums. Un morceau se détache, et donne une idée joyeuse et positive du disque alors que le reste est souvent sombre. J’ai toujours été très inspiré par Walter Carlos et la bande-son d’Orange Mécanique, ce côté néo-classique mais déliquescent, à la fois électronique et symphonique, façon opéra-rock avec des synthés. Notamment sur « Rendez-vous II », cette espèce de grande plage structurée et compliquée à la base mais que j’ai fait ensuite évoluer sur scène.
Cet album est évidemment lié au concert que j’ai fait à Houston pour la NASA et lié à vie à ce projet qui était de jouer avec un astronaute, Ron McNeil (très bon saxophoniste par ailleurs), sur scène et dans l’espace, ce qui ne s’est toujours pas fait d’ailleurs. Tout était prêt, ça devait se faire sur le morceau « Last Rendez-Vous » et puis il y a eu la tragédie du Challenger. Comme on le sait, la navette a explosé au décollage, tout le monde pleurait, moi j’ai voulu tout arrêter, et puis les astronautes m’ont appelé, « il faut que tu fasses ce concert ». Et ça a été incroyable. Ca reste le concert qui a réuni le plus de monde aux Etats-Unis. Ce qui est paradoxal et très touchant, c’est que la rythmique est faite avec son propre battement de cœur. Je m’étais dit que, dans le silence de l’espace, la seule chose qu’on pouvait entendre devait être le battement de son cœur. C’était intéressant de l’avoir. Après ce qui s’est passé, ça a eu encore plus de sens et d’impact.
En effet. Il nous en reste 6.
Ok, alors allons-y pour Musique pour supermarché.
6. Musique pour supermarché (1983)
C’est un album qui a été fait en un seul exemplaire. L’idée était de pointer du doigt ce qu’était en train de devenir l’industrie de la musique, qui avait décidé de vendre des disques dans les supermarchés, comme des pots de yaourt ou du dentifrice, que tout ça allait faire mourir les disquaires, qu’on présentait le CD comme le Graal du son alors que dès le départ, on avait bien senti que même si on rêvait de ce concept idéal du numérique, lié à la science-fiction, le CD était finalement bien moins bon que le vinyle, on l’a vu après. Il était présenté comme un objet intemporel, éternel, alors qu’on sait aujourd’hui qu’un CD de l’époque ne peut même plus être lu. Alors qu’un vinyle, on peut toujours l’écouter. Je voulais aussi montrer que l’artisanat de la musique devenait une industrie et commençait à perdre son âme. Ce qui était malheureusement prémonitoire avec l’arrivée d’Internet et la manière dont on considère la musique aujourd’hui.
Vous aviez 20 ans d’avance en fait.
Voilà. On a sorti cet album en un seul exemplaire, comme un réflexe provocateur, en réaction totale à l’époque. Je me suis fait insulter par tous les patrons de maisons de disque, la mienne en particulier… Je l’avais fait jouer une seule fois à la radio, en disant aux gens « piratez-moi à cette heure-là ! » Donc rien n’était politiquement correct dans ce projet. Le but était de dire « on va droit dans le mur », et l’avenir nous a plutôt donné raison.
Et il a été détruit cet album, c’est ça ?
Oui, c’est ça qui était marrant, on a détruit les matrices, des mecs sont venus au moment des enchères [l’unique exemplaire a été vendu aux enchères le 6 juillet 1983 à l’hôtel Drouot pour la somme de 69 000 F] avec des trucs pour souder et détruire les outils métalliques en live. L’idée était qu’il n’existe vraiment qu’un seul exemplaire.
5. Zoolook (1984)
« Zoolookologie » est un tube incroyable.
Là ça devient plus compliqué, j’aime beaucoup ce disque. Le concept était de faire un album vocal mais sans paroles, sans chanteur, tout avec le Fairlight, où les voix, un peu à la manière du beatbox, rempliraient le rôle des instruments, au niveau des rythmiques, des basses et des arrangements habituels. Donc je me suis pas mal baladé dans le monde pour récolter des tas de sons, aucun des mots n’étaient pris pour leur sens mais pour leur qualité phonétique.
Je vois.
J’ai pris aussi bien des sons du Burundi, d’Afrique, que des sons piqués à la radio russe, aux discours politiques chinois ou américains, et puis aussi dans les pubs, avec quelques invités, comme Laurie Anderson, que j’aime beaucoup et qui participe d’ailleurs à mon dernier album, Electronica. Elle a fait énormément de recherches et ouvert plein de portes sur la manière de trafiquer le son, c’est une grande innovatrice donc elle y avait sa place ; Adrian Belew aussi, qui a joué avec des tas de gens, comme King Crimson, Brian Eno, David Bowie, très axé recherche sonore à la guitare ; et puis Marcus Miller, le bassiste de jazz, dont j’ai resamplé tout le jeu, et il a accepté. D’habitude, on travaille avec Marcus Miller parce qu’il a un son incroyable…
Et il ne l’a pas mal pris ?
Non non, il le savait dès le départ, ça l’a fait marrer et il a bien aimé. C’est probablement l’album qui contient le plus de samples. Il est sorti en même temps que My Life in the Bush of Ghosts de Brian Eno et David Byrne, ce sont deux disques charniers dans la musique électronique, qui a ensuite évolué vers le sampling, le trafic des voix, qu’on a retrouvé plus tard dans le hip-hop et l’electro.
4. Chronologie (1993)
Sur celui-ci aussi, il y a un morceau qui est passé beaucoup à la radio, la partie 4 de Chronologie, mais c’est aussi un album très fouillé. J’ai passé beaucoup de temps sur ce disque. Avec le recul, c’était vraiment les années 90 avec ce qu’il y avait de pire au niveau du son numérique ! Si j’avais à le remixer, je le remixerais complètement différemment. Aujourd’hui, avec les outils qu’on a, je pourrais le faire sonner beaucoup mieux qu’à l’époque, mais la musique en elle-même, les sons et les compositions, m’étonne toujours. Il contient des choses que j’aime beaucoup. Il y a un travail sur les séquences, les textures. J’aimerais bien le remixer un jour.
C’était une période difficile les années 90 ?
Pour la musique électronique oui, pour moi en tous cas. On est partis d’un son analogique extrêmement chaud pour arriver à l’ère du CD, qui était un peu la VHS du numérique. On avait un son qui était étroit, ça a donné des choses super intéressantes c’est vrai, mais ce son très médium ne s’appliquait pas tellement au genre de musique que j’avais envie de faire et pour moi, c’est vraiment depuis 5/6 ans que le numérique peut vraiment rivaliser avec l’analogique. Un peu comme dans le cinéma d’ailleurs. Aujourd’hui, les caméras numériques peuvent enfin se rapprocher du 35mm, même si des gens ne sont pas d’accord, c’est bien mieux qu’il y a une dizaine d’années.
Dans Chronologie, il y avait aussi toute cette réflexion sur le temps, ce partenariat avec la marque Swatch et cette complicité avec leur patron, Nicolas Hayerk, qui est un fou complet. Je suis allé sampler les usines de montres en Suisse pour avoir tous ces petits sons robotiques. Il me reste encore des banques de sons que je n’ai jamais utilisé, peut-être un jour. C’était une sorte de Terminator miniature.
3. Oxygène (1976)
La pièce maîtresse.
C’est le premier album qui m’a fait connaître au public, il répondait à mon obsession de créer un pont entre la musique électronique expérimentale et la pop. J’en parlais avec M83 l’autre jour, qui est lui aussi présent sur Electronica, de la manière dont la musique électronique est souvent associée au beat tandis que pour nous, que ce soit moi, Air, Massive Attack ou Vince Clark, la mélodie est à la limite aussi importante que le beat. Et il ne faut pas oublier que la musique électronique est issue de l’Europe continentale, essentiellement la France et l’Allemagne. Stockhausen, Pierre Henry, Pierre Schaeffer. Aussi Art Of Noise et Russolo en Italie, Leon Theremin en Russie. C’est vraiment une musique qui n’a rien à voir avec les Etats-Unis, le jazz, le rock ou le blues. Elle est fondamentalement issue de la musique classique avec ces longues plages instrumentales qui n’ont rien à voir avec la pop. Et Oxygène procède de cette idée.
Comme Moby le raconte dans un documentaire qu’on a tourné, la première fois qu’il a entendu ça, ça n’avait rien à voir avec sa culture. En tant que jeune banlieusard américain, il était en face d’une certaine idée de la beauté impressionniste, de la science-fiction, et d’une idée du futur. Il y avait également un côté très dark, sur la pochette déjà, avec ce skull qui enveloppe la Terre [une peinture signée Michel Granger]. C’était fondamentalement non-américain.
Il y a aussi le fait que je n’ai jamais mis la technologie en avant. Plein de gens ne savaient pas que cet album était entièrement fait avec des instruments électroniques et non des instruments connus. L’album avait été refusé par toutes les maisons de disque, je ne parle même pas des pays anglo-saxons vu que c’était français, donc c’était encore plus compliqué…
J’imagine !
Et finalement, ce sont les Disques Dreyfus qui ont décidé de le sortir, et il a eu le succès qu’on a connu ensuite. Le disque a fortement contribué à populariser la musique électronique. Après Oxygène, le genre n’était plus considéré comme un truc fait par une poignée d’allumés dans leur laboratoire.
Comment vous expliquez qu’un disque si peu commercial ait autant marché [plus grosse vente française à ce jour] ?
Je me souviens déjà de ma mère qui me disait à l’époque « mais pourquoi tu appelles ton album avec le nom d’un gaz et pourquoi tu mets un squelette sur la pochette ? » ! Effectivement, je n’avais mis aucune chance de mon côté pour que ça fonctionne. Mais je pense que c’était inconsciemment en phase avec l’époque, avec les gens, et une vision poétique du futur. Après l’an 2000, ça a été l’inverse, on est devenus orphelins de notre futur. Aujourd’hui, les héros de science-fiction sont des héros des années 40, Marvel, etc, on recycle, on regarde dans le rétroviseur. Désormais, on vit dans l’angoisse du futur.
2. Les Granges brûlées (1973)
Etonnant ce choix en numéro 2.
Aphex Twin a dit un jour que c’était du Aphex Twin 20 ans avant. C’était une musique de film complètement incongrue. Les producteurs l’ont seulement entendu une fois le film terminé. Parce que le réalisateur [Jean Chapot] et la monteuse aimaient beaucoup. C’est un polar rural qui se passe dans les Vosges avec Simone Signoret et Alain Delon, ce qui n’a absolument rien à voir avec la musique électronique (rires). Et cette bande-son donne un côté complètement décalé au film. À l’époque, c’était aux antipodes de tout ce qui faisait dans la bande-originale. C’est certainement une des musiques les plus en avance par rapport au contexte d’un film de facture très classique, c’est vraiment le film français par définition. Et la bande-son vient exploser tout ça. C’est assez intéressant de voir qu’aujourd’hui ça fonctionne toujours très bien, c’est à la fois mélodique, et très hardcore sur le plan rythmique et sonore.
1. Equinoxe (1978)
Je gardais Equinoxe en dernier, mais le classement aurait pu être différent, peu importe. C’est probablement mon album le plus abouti vis-à-vis de ce que j’avais envie d’exprimer à l’époque, ce mélange entre le côté expérimental, impressionniste de la musique électronique, et mélodique. La grande différence que je ferais entre la musique allemande et française c’est qu’eux ont toujours eu cette approche froide et robotique à la Kraftwerk, faisant l’apologie des machines. Tangerine Dream à l’époque quittaient la scène pendant leurs concerts et laissaient les séquenceurs tourner pour montrer, dans une idée pré-Terminator, que les machines dominaient le monde. Metropolis, le Bauhaus et tout cette culture-là.
Alors qu’en France, on a une approche beaucoup plus impressionniste du son, la mienne se révèle encore. Air a ensuite eu cette même approche, qui n’a rien avoir avec celle de Paul Kalkbrenner par exemple, de Sven Väth ou de la scène techno berlinoise. On voit que cet héritage français perdure aujourd’hui avec des artistes comme Rone, ou même Gesaffelstein qui a ce côté très hard, mais un travail impressionniste dans les textures. Et tout ça est très présent dans Equinoxe.
En France on a toujours mis l’homme au centre de l’univers, c’est sûrement pour ça.
Oui, voilà, à l’image de la philosophie, qui n’a rien à voir entre nos deux pays. Et ça se retrouve aussi dans la littérature, dans le cinéma et dans la musique. La musique électronique comporte ces deux facettes, et chacun des deux mouvements poursuit parallèlement et indépendamment sa route.
Electronica vol.1 – The Time Machine sortira le 16 octobre. La suite au printemps 2016.
Rod Glacial hésite encore entre l’homme ou la machine. Il est sur Twitter.