Culture

R.E.D : l’oeuvre épidermique de Selma Lepart au MAC de Créteil

350 x 350 cm, Selma Lepart 

Installée dernièrement dans le cadre du festival EXIT au Mac Créteil, R.E.D est une “matière-peau” sensible à son espace, à son public. Délicatement, les triangles positionnés sur la surface se soulèvent, se courbent, s’apaisent. Subtile interaction. Épiderme émotif. Selma Lepart interroge la machine, la vie, le physique. R.E.D sont d’ailleurs les initiales de “réponses électrodermales”. L’installation est dotée d’un rythme biologique et réagit aux stimuli extérieurs, aux mouvements des visiteurs, pouvant ainsi leur répondre par des états affectifs artificiels.

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“On est ici dans une œuvre qui n’est pas en position de servitude avec le public”, explique Selma Lepart lors de son interview avec le Mac Créteil. “Quand il y a du public devant l’installation, elle réagit différemment, comme s’il venait parasiter son droit serein ou que la pièce voulait communiquer avec le public”. 

Ce n’est pas la première fois que Selma Lepart brouille les frontières du somatique, du technologique et de l’humain. Ses précédentes installations “Mercure Noir” et “Esquive” avaient déjà amorcé ses travaux sur la machine sensible et la substance organique. Comme une récurrence, en somme, qui ondule et varie en fonction des pièces de l’artiste. Les Barbelés d’Eden, par exemple, s’orientent plutôt vers la différence entre un utilisateur humain et une machine basée sur le code CAPTCHA (oui, ces lettres déformées que l’on doit souvent remplir après des formulaires sur le web). Ou encore Opus Magnum 2.0 qui s’intéresse à la transmutation des métaux et des corps. Une manière, pour Michael Verger Laurent, d’interroger ce “sol sur lequel l’homme se tient et la façon dont sa curiosité́ se tarie”. 

Retrouvez le site de l’artiste pour ses prochaines expositions et installations.