Oubliez Nusret Gökçe, le chef turc qui a érigé le salage de viande au rang d’art, oubliez les Championnats du Monde de Barbecue, oubliez tous les « suppléments viande, steuplait chef ! » que vous avez un jour entendu dans la file d’attente du Grec… car le game de la bidoche grillée vient d’être chamboulé à jamais.
Les amateurs de viande qui tourne sur des broches ont trouvé leur nouveau boss : il s’appelle Suley, il est Australien, il tient un snack dans la banlieue de Sydney, en Australie, et dans sa dernière vidéo, il redéfinit les limites de l’humainement acceptable en même temps qu’il propose une version XXL du concept de gastronomie turque.
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Dans une vidéo publiée sur la page Facebook de Kebab Nation, le snack dans lequel il officie à Lidcombe, on le découvre, stupéfaits, en pleine préparation de ce qu’il nomme lui-même : le « Monster Snack Pack». Trois mots inoffensifs en apparence mais qui claquent et résonnent désormais dans les têtes de ceux qui ont vu cette vidéo comme le plat de street-food le plus décadent et le plus insolent des années 2010.
On tente une description de l’objet culinaire non identifié. Au commencement, il y a une broche qui tourne avec de la viande, beaucoup de viande. Ensuite il y a un homme, Suley, qui s’adresse à la caméra en même temps qu’il fait revenir ce qu’i s’apparente – sans déconner – à environ 2 kg de viande grillée sur une plaque de cuisson. Puis, après avoir trituré, malaxé, et fait revenir non sans une certaine maestria les morceaux de kebabs croustillants, vient le moment de grâce (ou de gênance, c’est selon) : celui où Suley se saisit d’un grand saladier et s’apprête, sous les yeux des spectateurs ébahis, à transférer le matos encore fumant sur une montagne de frites. Le tout est recouvert d’une bonne couche de fromage râpé et, puisque la vie n’est décidément qu’une succession de moments où l’homme dit juste « va te faire foutre » à son cholesterol, d’un océan de sauces (blanche, barbecue et piquante).
Le « monstre » ainsi créé est enfin servi à une horde de clients affamés à qui Suley souhaite un bon appétit. Et puis plus rien. Un grand vide. On ferme son ordinateur et on reste blême, le défibrillateur et le numéro du Samu tous deux à portée de main.
Sur un site de livraison de bouffe à domicile local, on découvre le prix de ce combo poulet-bœuf-frites indécent : 45 dollars australiens (soit environ 30 euros). En cherchant l’adresse du restaurant, on découvre qu’il est situé à moins d’un kilomètre du Cimetière de Rookwood, aussi connu pour être la plus grande nécropole de l’hémisphère sud.
Hasard ? Coïncidence ? Il vous en coûtera le prix d’un avion pour Sydney – et une bonne assurance vie – pour être en mesure de répondre à cette question.