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Music

Planez très loin avec Iasos, le pionnier de la New Age

« Il y a même des Hell's Angels qui sont venus à mes concerts et ils ont adoré. »

Comme ça arrive parfois, avant d'interviewer le musicien psychédélique grec Iasos (celui-là même qui a inventé le genre New Age), j'ai passé la journée entière à pleurer. Sans entrer dans les détails (je ne veux pas spoiler les futurs lecteurs de mon mémoire, Sad Diary 2K14), à 19 heures, quelques heures avant son concert au Baby's All Right de Brooklyn, je suis étalée sur un canapé, en train de réfléchir au mal que ce monde cruel me fait, et de me demander si je ne devrais pas plutôt oublier cette soirée, me glisser dans un boxer et commander une pizza.

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Et puis je me suis souvenu des vibrations. Je ne veux surtout pas de mauvaises vibrations, et ça fait déjà un moment que j'envoie des messages à Iasos :

« Cool, on se voit demain à 19h3O x E »

« Je suis curieux mais que signifient les lettres X E ? »

En plus de ça, combien de chances aurez-vous dans votre vie de rencontrer un homme dont la carrière dure depuis 44 ans, qui a inventé un genre musical, et qui écrit sa musique à l'aide d'êtres divins vivant dans une autre dimension ?

À peu près zéro.

J'ai pris mon courage à deux mains et je me suis pointé à la salle.

Né en Grèce et élevé à New York, Iasos est un compositeur prolifique et un artiste visuel dont le travail a été étudié par les scientifiques dans le cadre de recherches sur les Expériences de Mort Imminente, et récupéré par la NASA pour ses qualités de guerisseur. En 1967, alors qu'il étudiait à la Cornell University d'Ithaca, il a commencé à entendre de la musique dans sa tête (rien à voir avec Axel Bauer). Aaprès avoir obtenu son diplôme en 1968, il a emménagé à Berkeley, en Californie, afin d'expérimenter un type de compositions et de sons qu'on appelle aujourd'hui la New Age. Sa musique a tendance à avoir un aspect pratique : depuis plusieurs années, ses sorties incluent des albums de méditation ou de musique dédiée à découvrir de nouvelles manières de faire l'amour. Mais pas que. D'autres albums sont plus fantaisistes : des jungles sonores de synthèse en provenance d'une planète lointaine et il a même sorti un album de rythmes tropicaux, Bora Bora 2000.

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J'avais demandé à Iasos ce que je devais faire en arrivant, et sa réponse fut très simple : « ME TROUVER ». Et à vrai dire, ce n'était pas si dur, même pour quelqu'un qui ne sait pas lire les auras ou lire un plan quadri-dimensionnel. Il se tient près de la table de merch, sur laquelle est étalée le fruit de 44 ans d'enregistrements (Iasos lui-même ne se souvient plus du nombre exact). Il porte un ensemble brodé aux motifs chinois. Ses yeux sont immenses et son regard apaisé.

Il m'emmène dans les loges et commence à parler. Il parle vite, très clairement, comme quelqu'un qui est absolument certain de ce qu'il raconte. De temps en temps, il éclate d'un rire sonore et extatique :

« Vous avez réussi à faire une carrière plutôt longue, pour un musicien… »

« HAHA ! »

Très vite, le fil de notre conversation outrepasse le simple domaine de la biographie. En quelques minutes, Iasos m'assure que même si le monde a l'air plutôt merdique en ce moment, ça n'est qu'une facade, et qu'on se dirige tous vers un état de conscience supérieur. Il me confirme quelques détails à propos des extra-terrestres, qui ufologiquement parlant sont des faits plutôt établis, comme par exemple l'existence de deux sortes d'aliens différents, dont l'un est reconnaissable facilement si vous avez acheté ces fameux gadgets dans les années 90.

Je ne sais pas pourquoi, mais ça me rassure beaucoup.

***

Noisey : Quel genre de show vous allez faire ce soir ?
Iasos : Depuis les années 1970, je fais des concerts multimédia. J'ai commencé avec des diapositives, maintenant c'est la vidéo. Ma philosophie est la suivante : la musique a le potentiel d'induire des émotions divines. Les visuels, eux, ont le potientel d'induire des formes de pensées divines. Quand ils fonctionnent ensemble de manière synchronisée et synergique, leur influence peut transporter quelqu'un dans un état de conscience supérieur. Voilà pourquoi je fais des concerts multimédia.

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Quelle genre de réaction a le public, généralement ?
Ça dépend des gens. Certains se sentent bien, certains me remercient pour la guérison même si je n'ai pas vraiment joué de musique guérisseuse. Certains sont complètement ailleurs. Je dis aux gens de faire attention à ceux qui les entourent, car ils peuvent être complètement ailleurs. Il y en a qui arrivent en cherchant une interaction alors que d'autres seront vraiment très loin, que ça soit en dehors de leur tête ou à l'intérieur, et ils auront besoin de temps pour revenir. Si tu touches quelqu'un accidentellement, ça peux lui faire un choc et le ramener à son enveloppe de chair, alors que la seconde d'avant il était à l'autre bout de l'univers. Il y a des Hell's Angels qui sont venus à mes concerts et qui ont adoré. D'autres sont venus en chaise roulante pour que le son les guérisse. Ce que je cherche, c'est à me concentrer sur la beauté, mais j'ai découvert que la beauté signifie guérison. L'amour est la cause, la beauté est le résultat, puis la beauté devient la cause et la guérison le résultat.

Vous avez été diplômé de Cornell en 1968. Ça devait être l'époque parfaite pour être étudiant…
C'était encore plus incroyable quand je suis arrivé en Californie. C'était une époque vraiment psychédélique. J'ai commencé à Berkeley, puis j'ai déménag dans le Comté de Marin, où je vis toujours. J'adore cet endroit.

Vous avez réussi à faire une carrière plutôt longue, pour un musicien…
HAHA ! Je suis têtu ! Ou en tout cas, très dévoué. Je vais te parler de métaphysique, même si on risque de perdre quelques lecteurs au passage. Quand j'étais à Cornell, j'ai commencé à entendre de la musique paradisiaque dans ma tête, et peu après, j'ai vécu une expérience qui m'a fait réaliser qu'il existait un être supérieur issu d'une autre dimension. C'était une épiphanie. J'ai réalisé que lui et moi, nous avions eu un accord avant même que je naisse, et cet accord disait qu'il allait me transmettre de la musique, et des idées visuelles, et que mon travail serait de les recevoir, les manifester et les offrir au public. Le but n'étant pas l'argent ou la célébrité, mais juste de créer de la musique et des visuels qui aideraient les gens à améliorer leur vibrations, afin de pouvoir traverser sans problèmes la mise à niveau que va subir notre planète.

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Quel est le nom de ton partenaire spirituel ?
Vista. C'est un Elohim, le cinquième Rayon, aussi connu sous le nom de Ciclopea. C'est un être très élevé. Quand j'ai ressenti sa présence, ça a déclenché une inondation d'amour, allant de moi jusqu'à lui, et je l'aime comme un petit frère aime son grand frère. C'est un amour merveilleux.

Vous vous parlez régulièrement ?
Oh oui, c'est lui qui transmet les visions du paradis à mon esprit. Une fois que j'ai pris conscience de sa présence, ça a facilité notre connexion. Aujourd'hui, elle est plus efficace. Il me murmure toujours des idées à l'oreille, tu sais : « Iasos, essaye ça ! » HAHA ! Quand je reçois une vision musicale, je reçois trois choses simultanément. Le fonctionnement des accords et des mélodies, la manière de créer des effets particuliers et la manière dont ça va affecter les gens une fois terminée.

Est-ce que ta musique a évolué en même temps que la technologie ?
Oui. Quand j'ai commencé à entendre cette musique du paradis dans ma tête, je n'avais aucune idée de la manière de la jouer. Ce n'était pas seulement la musique qui était inhabituelle, mais aussi la nature des sons, et il n'y avait pas de synthétiseurs à l'époque, pas de sampleurs. Graduellement, la technologie s'est amélioré, et ce que je compose devient de plus en plus semblable aux sons que j'entends dans ma tête. Au début, je recréais toit ça d'une manière plutôt brute de décoffrage, aujourd'hui c'est de plus en plus raffiné.

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J'ai lu quelque part que ta musique était similaire à ce que les gens disent entendre pendant leurs expériences de mort imminente.
Le professeur Joel Funk de la Plymouth State University faisait des expériences sur les gens qui ont eu des EMI en 1989. Ils ont tous dit avoir traversé un tunnel de lumière, avoir rencontré un être angélique qui les aimait et avoir entendu de la musique divine. Il était curieux à propos de la musique qu'ils avaient entendu, donc il leur a joué du jazz, de la pop, du classique - toutes sortes de choses - et leur a demandé de noter ce qu'ils entendaient. Étrangement, l'une de mes oeuvres, The Angels Of Comfort, a eu la note la plus haute, loin devant les autres. Beaucoup de mères m'ont dit avoir écouté cette musique pendant leur accouchement, et d'autres m'ont dit l'avoir fait écouter à leurs amis ou parents dans leurs derniers instants. Ce qui est intéressant, c'est qu'à un moment dans ma carrière, j'ai réalisé que je pouvais jouer tout ce que j'imaginais, donc j'ai décidé de jouer la musique qui contenait l'énergie du saint esprit.

Le Saint-Esprit ?
Pas au sens chrétien du terme, plus dans un sens cosmique et universel, contenu dans chaque naissance et chaque mort. Il prend ton dernier souffle quand tu meures et te donne ton premier souffle quand tu naît.

Quand as-tu composé The Angels Of Comfort ?
Je ne sais plus. Je n'ai pas une bonne mémoire.

Est-ce que l'intéret que les gens portent à ta musique a évolué au fil des années ?
Au début, on était seulement deux à faire ça, Steven Halpern et moi, mais très vite, le genre New Age a attiré de nombreux artistes et l'attention n'était plus seulement sur nous deux. Dernièrement, disons depuis un an et demi, il y a de plus en plus de gens intéressés par ce que je fais, mais je l'avais prédit, c'est arrivé pour une raison bien précise : les vibrations planétaires augmentent et les gens se retrouvent de plus en plus souvent dans le champ de ce que j'offre depuis des années. Et ça ne fait que commencer.

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Quand tu dis que les vibrations augmentent, c'est de bonne ou de mauvaise augure ?
Ce n'est pas de la destruction même si ça y ressemble au premier abord. Ça n'est que la surface, et si seulement tu savais ce qui se trouve en-dessous… Nous allons nous épanouir dans un âge d'or. Tous les gens mauvais vont être évincés, et les gens bons, parmi lesquels nos amis extra-terrestres bienveillants, vont nous aider. Par exemple, leur technologie peut nettoyer Fukushima ou la pollution pétrolière du Golfe du Mexique. Ils attendent juste le moment où ils pourront atterrir ici sans qu'on les menace de leur tirer dessus. Ils ont des dispositifs énergétiques que l'on pourra utiliser librement et gratuitement, et même une version de notre téléphone portable qu'ils appellent PCD (Outil de Communication Personnelle), qui est totalement gratuit. Tu n'as pas à le recharger, ni à payer une facture tous les mois et il n'y a pas toutes ces radiations et ces micro-ondes que diffusent nos téléphones. Je sais que ça a l'air mal parti, mais crois-moi, il y a une surprise au tournant. Les méchants détruisent la planète depuis 3000 ans, mais ils vont bientôt disparaître et la planète va nous inonder d'argent. La pauvreté sera un mauvais souvenir.

Ça a l'air prometteur. Est-ce que tu suis un système spirituel particulier, ou c'est quelque chose que tu développes toi-même ?
C'est hautement éclectique. Je suis immensément intéressé par la manière dont « fonctionne la réalité ». Je n'ai pas confiance en la science, je n'ai pas confiance en la religion. Je pense qu'ils se trompent complètement. Je veux savoir comment ça marche pour de vrai. Quand ton esprit est concentré sur un sujet, tu attires énormément d'informations sur ce sujet précis. Depuis 1968, je récupère beaucoup d'informations. La plus grande source de sagesse que j'ai rencontré s'appelle Bashar, il était canalisé par Daryl Anka en Californie, tu peux le trouver sur Youtube.

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D'où vient Bashar ?
D'une civilisation qui s'appelle Essassini. Elle serait à des années-lumières si elle se trouvait dans notre dimension, mais ça n'est pas le cas. De notre perspective, ils sont à 300 ans dans notre futur, de leur point de vue nous sommes 300 ans en arrière. Leur civilisation est le résultat d'une reproduction entre des petits gris et des humains, ils ressemblent à un hybride des deux. Ils ont l'intellect avancé des petits gris et la richesse émotionnelle des humains.

Tu crois que les aliens ont influencé les anciennes civilisations humaines ?
Ils nous influencent depuis toujours, il n'y a pas un seul moment où ils n'étaient pas là. À vrai dire, nous sommes le résultat de la colonisation de notre planète par des aliens, et des modifications qu'ils ont apporté à ce qui poussait déjà dessus.

Est-ce que tu conseillerais aux gens de boire de l'alcool ou de prendre des drogues avant tes concerts ?
De l'alcool ? Restez éloignés de l'alcool, ça vous empêche de vous brancher sur ce que je fais. C'est une drogue stupide. Ça élimine la conscience. Ça ne vaut pas le coup. Mais une drogue qui peut te brancher sur ces ondes, c'est toujours utile. Je trouve ça étrange d'être sur une planète où tout le monde a besoin d'être guéri, haha. D'où je viens, tout le monde est en bonne santé.

***

Après notre interview, j'ai rejoint Iasos dans la salle principale du Baby's All Right, pour assister au concert de Laraaji, un musicien « céleste » découvert par Brian Eno, qui a produit son album Ambient 3:Day Of Radiance en 1980. Laraaji est assis sur scène, jouant une variété d'instruments mais principalement cette auto-harpe qu'il frotte avec des brosses pour créer des sons que je n'ai jamais entendu avant. À la fin de son set, il a entamé ce qu'on pourrait appeler une « chansonnette », puis l'a passé dans une pédale d'effets pour créer une boucle, en l'interrompant de temps à autre avec son rire profond et calme - un rire si chaleureux qu'il m'a donné donne envie d'écrire une liste de Noël uniquement pour pouvoir la lui offrir.

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Au moment où Iasos entre en scène, la salle est remplie. Il se tient debout pendant environ dix minutes, patiemment, sans avoir l'air d'attendre quoi que ce soit. Puis il donne un court speech, dans lequel il nous demande de dire « Laa » plutôt que d'applaudir, un tic destructeur, et qu'au moment où il fait un signe de main précis, il veut que l'on se tienne droits, comme s'il était sur le point d'envoyer une énorme décharge musicale dans nos chakras.

Il nous présente aussi les visuels que l'on s'apprête à voir projetés derrière lui : « La dame voilée s'appelle le Paradis ». Je le note dans mon carnet.

Évidemment que j'allais ressortir d'un concert multimédia et spirituel en me sentant différente comparé au moment où j'y suis entré, avec mon plus vieux pull et sans avoir touché un peigne depuis 24 heures. Je n'y avais pas réfléchi, quand j'étais encore en train de me demander si j'allais regarder True Detective en entier en guise de thérapie. Que tu sois intéressé ou pas parce que Iasos appelle les « métaphysiques », il est indéniable que sa musique inclut des fréquences extrêmement hautes et claires, qui varient de manière à nettoyer ton esprit de tout désordre ou distraction. Il utilise une variété de synthétiseurs et d'instruments, dont une flûte qu'il manie comme un virtuose, avec différents types de respiration. Le résultat est un mélange entre une B.O. de film de science-fiction et un séjour dans un spa, mais qui durerait une journée entière.

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Les visuels sont super branchés, même si je ne crois pas que Iasos y ait réfléchi en les réalisant. Ils sont si brillants et stimulants qu'ils en deviennent presque médicaux. Il y a des palmiers un peu cartoons, en train de flotter dans des dégradés chatoyants, des sommets de montagnes dont s'échappent de la fumée (au rythme de la musique). Beaucoup de lumières et d'anges, une avalanche constante de couleurs. Si Iasos a raison et qu'il est effectivement en train de transmettre ces images depuis une dimension paradisiaque, préparez-vous à passer l'éternité dans un catalogue Mon Petit Poney après votre mort.

Je ne sais pas si c'est la musique, les visuels, où l'effort à fournir pour fixer autant de trucs brillants, mais le concert me fait l'effet d'une énorme défonce. Même si je reste sobre, comme il l'a suggéré, je me sens nauséeuse pendant tout le spectacle, mais aussi complètement hypnotisée. Au moment où il fait le geste « chakras », trois sons résonnent, comme des souffles qui montent, et qui nous étourdissent complètement, moi et le pote qui se tient debout à mes côtés.

À la fin du concert, on se rejoint au bar en évoquant la possibilité de rester boire une bière. Mais on est beaucoup trop à l'ouest. Je n'arrive même pas à pleurer.

En marchant sur la route de chez moi, j'ai l'impression que tout est plus clair autour de moi : pas de manière émotionnelle ou figurative, mais littéralement, tout a l'air plus clair. J'essaie de chercher des trucs évoqués dans l'interview sur Google en rentrant chez moi, mais je n'arrive pas à fixer quoi que ce soit de brillant, donc je reviens à la base : rester allongé sur le canapé, à fixer le plafond, comme d'habitude.

Mais cette fois, je me sens bien.

Vous pouvez écouter la musique de Iasos en toute liberté et gratuité sur son Bandcamp.

Emma compose également sous le nom Emmy The Great . Elle est sur Twitter - @emmy_the_great