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Music

Kirk Hammett a organisé un week-end d'horreur et de metal dans un vieux manoir

Deux jours avec le guitariste de Metallica et tout un tas de gens morts au Fear FestEvil.

Photos : Demian Becerra Le Regency Ballroom, une énorme bâtisse maçonnique de San Francisco construite il y a plus d’un siècle, a accueilli il y a quelques jours le premier Fear FestEvil de Kirk Hammet, une convention de deux jours célébrant la fascination du guitariste de Metallica pour l’horreur et le metal. Durant tout un week-end, j’ai visité la cinquantaine de stands présents dans le sous-sol de la maison, et j'en ai profité pour poser quelques questions à Kirk Hammet, l'homme aux cheveux les plus soyeux de toute la royauté du metal.

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Noisey : Je peux toucher tes cheveux ? C'est dingue. Comment t’es-tu débrouillé pour garder une chevelure si luxuriante depuis toutes ces années?
Kirk Hammett : La biotine. C’est une vitamine à base de plantes, un supplément. Mon pote Johnny Ramone m’a converti. C’est une petite pilule que tu prends tous les jours, et ça aide vachement tes cheveux. C’est assez incroyable. Les gens sur Twitter pensent que tu devrais te refaire cette coupe d’adolescente porto-ricaine.
Je vois à quelle photo ils font allusion, et, euh… Non, c’est pas si drôle. D’abord, je m’excuse un peu pour cette gueule de bois.
T’es pas le seul. En parlant de ça, tu dois sûrement avoir une anecdote mémorable à me raconter sur l’Alcoholic Era de Metallica ?
C’est dur de se rappeler de tout ça, mais je me souviens quand on a fait cette session photo Alcoholica, avec l’énorme bouteille de vodka, on était vraiment bourrés, et après, on s’est étalé dans la rue, en plein Londres, on avait plein de bières et on s’est juste posé sur le trottoir et on a continué à boire, et les gens passaient à côté de nous, les bus, et nous on était complètement ailleurs, défoncés, juste étalés par terre. À cette époque, on buvait énormément de vodka, et je demande pourquoi on n’est pas tous morts d’ailleurs, parce qu’on conduisait en plus… On était tellement sauvages, on faisait n’importe quoi. Je veux dire, aujourd’hui je ne pourrais plus faire ce qu’on faisait à l’époque, je m’attirerai beaucoup trop de problèmes. Les gens prendraient des photos de moi défoncé, et la minute d’après, le truc serait sur YouTube. En regardant un peu en arrière, quel moment aurait été parfait pour arrêter Metallica selon toi ?
J’aimerais juste dire maintenant, au point où nous en sommes, avec Through the Never. C’est le dernier projet créatif dans lequel on s’est impliqué, et je ne pense pas qu’il fasse tâche dans notre catalogue. C’est un truc sur lequel on a passé beaucoup de temps et d’énergie. Et le rendu est très proche de ce qu’on avait imaginé au départ, je crois vraiment qu’on a fait du bon boulot dessus. Through the Never est une pièce importante, et si tout s’écroule demain, je trouverais ça bien de finir là-dessus.

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J'ai pu voir ta collection de monstres et d'affiches de film pendant le festival. Quels artistes macabres t’ont influencé, et comment les as-tu incorporé dans ton travail ?
J’aime beaucoup Frank Frazetta. C’était un super artiste, probablement le premier illustrateur d’heroic fantasy de son époque. Je m’intéresse à ce qu’il a fait depuis que j’ai 5 ou 6 ans. Son art est profondément ancré dans ma psyché, je suis certain qu’il m’a influencé de plein de façons différentes, bien au-delà de ma conscience. Quelles oeuvres de lui as-tu exposé ici ?
Il y en a un qui tue, avec un bourreau, elle est vraiment flippante, je ne peux même pas la montrer à mes enfants. Ils me disent « Papa, c’est quoi !? » Et moi : « Euh, hum, oublie-ça fiston. » Tu en as sûrement marre de répondre à ça mais est-ce que ton avis sur le piratage a évolué depuis les années 90 et le procès de Metallica avec Napster ?
C’est devenu trop gros. La meilleure chose à faire, désormais, est de prendre les choses du côté positif et de considérer ça comme un moyen de garder notre musique en vie, disponible, à la portée de tous. On s'habitue peu à peu aux changements. Tout ce truc de piratage, Internet, ça a vraiment détruit l’industrie musicale, et ça même fini par changer la musique elle-même et la manière dont elle sonne. Maintenant, j’ai l’impression que c’est moins sorcier d’être le meilleur musicien ou le meilleur groupe possible parce que tu peux tout enregistrer, et le mettre en ligne instantanément, et les gens te diront « hey c’est super ! » ou « non, ça craint ». Avant, tu devais vraiment travailler dur pour gagner le respect du public – mais ça n’est plus le cas aujourd’hui. Tout le monde balance son album sur Internet et il fait son chemin dans le cyber-monde. Ce qui me manque, c’est l’époque où les gens se ralliaient derrières les groupes. Quand un album sortait, c’était un gros événement et tout le monde en parlait, tu te pointais chez le disquaire et tu voyais d’autres gens l’acheter et des gens excités, « Alors tu l’as écouté ?! » « Non, pas encore ! » - tout ça n’existe plus à cause d’Internet. Tout est plus facile. C’est bien, mais ça a vraiment mis un terme à toutes ces choses. Peut-être que je me lamente un peu trop, mais c’était une bonne époque pour les musiciens, comme pour les fans. Aujourd'hui, tout est trop confortable. Je détesterai être un groupe débutant aujourd’hui, tout me paraît beaucoup plus difficile et le public semble être beaucoup plus divisé. C'est triste.
Ouais, c’est triste mais on essaie de faire avec, et de faire en sorte que le nom Metallica soit toujours présent, tout comme notre musique. On réfléchit constamment à de nouvelles manières d’intéresser les fans, à de nouvelles expériences musicales. On verra ce qui se passera quand on enregistrera notre prochain album, probablement dans 3 ou 4 ans. Tu penses que t’as réussi à t’adapter au réseaux sociaux au vu de tout ce qui s’est passé ?
Personnellement, je m’en bats les couilles des réseaux sociaux. Je ne suis pas sur Facebook, je ne suis pas sur Twitter, je ne suis pas sur Instagram, je ne suis pas sur tous ces putains de trucs que je ne connais même pas, et je m’en tape. Je-m’en-tape. Mais je reconnais le pouvoir de diffusion de ces plateformes. Elles peuvent être extrêmement efficaces, donc je vois bien que c’est important, mais perso, je m’en tape. Tu écoutes des artistes récents ?
Ma femme m’a fait écouter un morceau de Steepwater Band que j’ai beaucoup aimé. Die Antwoord sont plutôt cool. Mais je n'écoute pas vraiment de nouveautés en ce moment… Dernièrement j’ai beaucoup écouté Clash, Big Star, Damian et Stephen Marley. Quelques photos du festival :

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Les sculptures de monstres issues de la collection personnelle de Kirk.

Je me suis fait zombifier par une équipe de maquilleurs spécialisés dans les effets spéciaux.

DES PUTES ZOMBIES, OUI.

Avec un ami mort.

CARCASS !

CARCASS ! DEPUIS 1985 - CONNARD !

La conférence avec Slash (entouré par Doyle des Misfits et Kerry King de Slayer). Après 72 heures d'attente, je n'ai malheureusement pas pu le rencontrer.

Du coup, ça m'a mis la haine, alors j'ai essayé de choper le chapeau de Slash pour boire de la vodka avec, mais un videur m'a rappelé à l'ordre. Jazper Abellera est constamment en train de chercher un endroit où recharger son iPhone. Il est sur Twitter - @BOYTWEETSWORLDX