Oui, 2015 a été une année de merde, même pour Ariana Grande

Photo via Instagram Rarement une année n’a senti autant la merde, la déception, la tristesse et l’absurdité que 2015. Il aurait été peut-être plus sage de prendre la première personne pour dessiner ce constat, mais le bilan est, je pense, assez global et universel. Pour preuve, je vais m’appuyer sur les 365 jours qu’a vécu une personne avec qui je ne partage aucun point commun : Ariana Grande. Je n’aime pas ce que fait Ariana Grande. Tout m'ennuie chez elles : ses morceaux blindés d’EDM, son air de sous-Mariah Carey à la queue de cheval trop serrée, ses moues de midinette, ses cuissardes en PVC et son regard de petit chat dont même les petits chats ne veulent pas.

Comme pour toutes les endives du jour (Tove Lo, Demi Lovato…), 2015 devait confirmer le succès de Grande, après un 2014 plutôt OK, un deuxième album qui s’est vendu comme des petits pains sans gluten chez Naturalia et des collaborations avec Iggy Azalea ou The Weeknd. Et si 2014 s'était terminé sur une rumeur déjà alarmante -visiblement Ariana Grande avait décidé d'arrêter de marcher et son entourage devait la porter comme un bébé pour la déplacer-, 2015 a persévéré vers le petit chemin de la lose pour la chanteuse. Démonstration.

Comme chaque membre de l’écurie Disney (Justin Timberlake, Miley Cyrus), Ariana Grande est un couteau suisse de l’entertainment : elle chante, elle joue, et elle fait sûrement très bien la blanquette. Découverte dans la série

Victorious

, où ses cheveux avaient cette couleur rouge qu’on a toutes portées en première littéraire, elle devient en 2015 l’un des personnages principaux de la série

Scream Queens

, une espèce de mélange gore et fade entre

Jawbreaker

et

Pretty Little Liars

. La série a reçu un accueil mitigé, un espèce de « mouais » accompagné d’un haussement d’épaules et d’un changement de conversation. Elle y interprète une poupouffe insupportable - un rôle de composition ? - qui meurt dans le premier épisode. Bon, comment dire ? C’est pas avec ça qu’on gagne un Golden Globe.

Je ne comprendrai jamais pourquoi les stars sortent leur propre parfum. « Riri » de Rihanna, « Glow » de Jennifer Lopez, « Heat » de Beyoncé… Qui achète ces trucs ? J’ai un jour senti celui de Shakira, qu’on avait reçu au bureau : il émanait de la petite fiole la même chose qu’un vomi dans une foire : beaucoup trop de sucre, de chocolat, et d'arômes qui n’ont rien à foutre ensemble. Ce produit dérivé, même si il n’annonce pas un fail dans une carrière, montre tout de même une certaine baisse de motivation de la part de l'équipe marketing. Elle tombe en effet dans les poncifs du genre et rend la star un peu cheap avec un flacon disponible en tête de gondole, souvent accompagné d'un présentoir en carton blindé de LEDS roses et violettes.

Le nom de la fragrance ? « Ari ». Bordel, vous avez bossé combien de temps sur ce concept, les mecs ? Si vous voulez voir ce que ça donne, la publicité ci-dessus est assez fidèle : on dirait un cauchemar pendant la sieste de Noêl, celle que vous faites pour soulager une indigestion de buche, juste après avoir passé deux heures à jouer avec les Bratz vénères de votre petite nièce.

Quand t'es dans la grosse machine de l'industrie musicale aux Etats-unis, on dirait que t'as pas vraiment beaucoup de choix niveau petit ami. Ou bien tu sors avec un sportif (Iggy Azalea, Ciara) ou bien tu sors avec un rappeur (Nicki Minaj, Beyoncé). Ariana a choisi de faire des bisous à un mec qui s'appelle Big Sean qui porte plutôt mal son nom puisqu'il n'a pas vraiment l'air capable d'enchaîner les burritos. Leur séparation s'est déroulée au printemps après huit mois d'une relation bien médiatisée comme il faut, et on a accusé Justin Bieber d'en être le responsable. Une rupture plus des rumeurs avec Bieber : ça fait combien, ça, en points ramasse ?

La peur de la fin du monde, c’était en 2012, hein, souvenez-vous - le 21 décembre, on va tous crever, tout ça. Maintenant qu’on sait qu’on est les deux pieds dedans tellement le monde est débile (c’est quelle étape déjà, « l’acceptation » dans le cycle du deuil ?), Ariana Grande surfe sur le truc avec un certain retard. Elle sert ici ses minauderies gonflées au synthétiseur cheap avec une vidéo censée être tragico-onirique, filmée caméra à l’épaule. Elle y joue une meuf toujours bien coiffée qui enlace l’amour de sa vie à lunettes (le Nerd est donc toujours à la mode ?) devant l'apocalypse. Un truc m’énerve : pourquoi elle ne remet jamais la manche de son sweat correctement sur son épaule ? Pourquoi les meufs choupettes font TOUJOURS ça ? Tu prends ta manche et hop tu la remets sur l’épaule. C'est pas bien compliqué, bordel.

Même si on n’est pas un fan d’Ari, on connait son gros tube, « Problems », un duo avec Iggy Azalea avec plein de saxophones. Et bien le clip de « Focus », son dernier single, c’est EXACTEMENT le même, sauf que ni Iggy Azalea ni sa grosse choucroute ne sont là, que ses cheveux sont dorénavant blancs et qu’elle tourne dans une petite roue phosphorescente pour hamster. Il y a plein de réalisateurs talentueux et c'est une méga-star : pourquoi le format n'évolue pas ? Cela dit, si vous faites partie des nombreux fans de son regard tout mouillé « je suis perdue, veux-tu bien venir me chercher ? », c’est openbar, n'hésitez pas, la vidéo c’est encore gratuit sur Youtube, profitez-en.

On a les scandales qu’on mérite. En juillet 2015, un mois après la publication d’un « manifeste» censé la présenter comme une artiste féministe, une vidéo d’une caméra de surveillance montre la jeune chanteuse dans un magasin de donuts. Sur les images, elle léche discrètement un des gateaux quand le vendeur a le dos tourné et dit qu'elle « déteste l''Amérique ». Tollé de l’autre côté de l’Atlantique : la jeune femme a été obligée de faire son mea culpa trois fois et a déclaré avoir honte d'elle-même. Un scandale affligeant, qui permet de trouver celui de Justin Bieber pissant dans un seau en gueulant qu’il hait Bill Clinton vachement plus marrant. Et personne ne devrait en arriver là.

Si il y a un truc qui serait vraiment de mauvaise foi, c’est de dire qu’Ariana Grande est un cageot. Certains de mes amis ne savent même pas écrire son nom sans un petit emoji coeur à la fin (d'ailleurs, à ce sujet : Manu, vraiment, il serait temps qu’on en parle). Pourtant, des photos de paparazzis sont récemment sorties d’elle en pyjama une pièce : son visage est si tiré qu’elle n’arrive même pas à fermer la bouche.

Ariana. Tu as 22 ans.

Si ça va pas, rase toi les cheveux comme Britney au lieu de faire n’importe quoi avec ta face : regarde, ça lui a bien réussi à Brit-Brit, et puis ça repousse vite.

Allez bisous, et bon courage pour 2016. Marine ND cailloute la maison. Elle est sur Twitter mais on va vous laisser la débusquer tous seuls.