Un somptueux palais anglais qui avait autrefois abrité ducs et duchesses a trouvé une nouvelle vie sous la main d’un artiste italien loin de toute opulence. Michelangelo Pistoletto, figure importante de l’Arte Povera, un mouvement artistique protéiforme né dans les années 1960 qui avait la particularité d’employer des matériaux dits « pauvres » — de la terre, du bois, des tissus quelconques, du goudron… — a été invité à une grande exposition personnelle dans le superbe Bleinheim Palace, dans le Oxfordshire en Angleterre.
Pistoletto avait accumulé en 1967 tout un tas de vieilles fringues devant une Vénus en béton ou en plâtre — plusieurs versions de Venus of the Rags existent, dont l’une à la Tate de Londres. Celui qui a commencé comme restaurateur dans l’atelier de son père à Turin, a occupé une place de pionnier dans l’Arte Povera. Il a touché à quantité de médiums différents — créant des statues en polyuréthane avec l’illusion du marbre ou des peintures-miroirs. L’une de ses séries les plus notables, Mirror Paintings, commencée en 1961, consiste en des surfaces d’acier inoxydable avec une finition polie sur lesquelles est appliqué un portrait en pied.
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Pistoletto, dans la veine de ce mouvement, a ainsi cherché à renverser la hiérarchie des matériaux dits « nobles » et « pauvres ». « En ce qui me concerne, toutes les formes, tous les matériaux, toutes les idées et tous les moyens sont disponibles et sont à utiliser », rapportait ainsi la Tate. Pour l’anecdote, certains des haillons qui ensevelissent la Venus ont servi de chiffons à Pistoletto pour nettoyer ses Mirrors.
À propos de son exposition au Blenheim Palace, Pistoletto dit, dans un communiqué, être honoré de présenter une part conséquentes de son travail dans un tel lieu. « Je cherche à voir mon œuvre dans un contexte entièrement nouveau, élargissant son sens et l’expérience des visiteurs. »
« Michelangelo Pistoletto at Blenheim Palace » est à voir jusqu’au 31 décembre 2015. Pour plus d’infos, cliquez ici. Pour retrouver le travail de l’artiste, allez faire un tour par là.