Tout ce que vous devez savoir sur l’entente avec Uber

Jusqu’à vendredi après-midi, pas moyen d’avoir le moindre détail de l’entente sur le projet pilote d’un an qui permettra à Uber de coexister avec l’industrie du taxi. L’entente est désormais publique; VICE l’a lue pour vous éviter d’avoir à le faire vous-même.

Est-ce je peux encore prendre UberX?

Videos by VICE

Oui. L’entreprise a annoncé la nouvelle par courriel à tous ses utilisateurs vers 2 h du matin, jeudi. Les commandes se passent toujours sur l’application. Les courses hélées sur rue, on laisse ça aux taxis.

Est-ce les prix vont augmenter?

Probablement. L’entente prévoit un tarif minimum par course de 3,45 $. Uber va aussi devoir payer des redevances au gouvernement du Québec. C’est un montant qui va varier entre 0,90 $ et 1,26 $ par course, selon le total du nombre d’heures mensuelles travaillées par l’ensemble des chauffeurs d’Uber de la province.

On ajoute à ça un montant de 0,07 $ par course, « afin de tenir compte des coûts d’assurance encourus par l’industrie du taxi ».

En plus des redevances, Uber va aussi devoir prélever la TPS et la TVQ sur chaque facture. Parce que non, l’entreprise ne le faisait pas déjà, et ce même si elle était implantée au Québec depuis deux ans. Il y a toujours une poursuite devant les tribunaux pour récupérer les taxes non payées sur les revenus d’Uber récoltés avant l’entente.

Les prix vont-ils encore gonfler outrageusement par moments de grande affluence, comme au jour de l’An?

Oui. On limite la modulation tarifaire à 1,5 fois le prix de base en cas de force majeure, comme des tremblements de terre ou inondations, mais ça ne les empêchera pas de gonfler la facture en période d’achalandage.

Est-ce que des criminels pourront me reconduire jusqu’à chez moi quand je suis saoule à 4 h du matin?

En théorie, non. Les antécédents judiciaires des chauffeurs devraient être vérifiés. Mais la prudence est toujours de mise.

Est-ce que les chauffeurs d’UberX devront se procurer un permis spécial?

Ici, il faut faire la distinction entre un permis de taxi, et un permis de chauffeur de taxi.

1. Le permis de taxi : À Montréal, le permis de propriétaire de taxi coûte aux alentours de 150 000 $. Ceux-ci sont alors loués aux chauffeurs.

Selon l’entente, Uber n’en aura pas besoin. C’est ce qui fâche le plus les chauffeurs de taxi qui, eux, payent cher pour pouvoir exercer leur métier. Le porte-parole du Regroupement des intermédiaires du taxi de Québec dénonçait jeudi une «trahison totale» de la part du gouvernement du Québec. Le Regroupement estime qu’Uber sauve 250 millions de dollars en permis de taxis.

2. Le permis de chauffeur de taxi : C’est une classe de permis de conduire. Les chauffeurs d’UberX ne pourront plus se la couler douce avec un permis de conduire classique, comme le 5A. Il va leur falloir un 4C.

À Montréal, pour se procurer un tel permis, il faut suivre une formation de 150 heures. Celle-ci peut coûter plus de 1000 $, selon les sites consultés. Ensuite, il faut passer le test à la SAAQ. L’entente accorde aux chauffeurs d’UberX un délai de trois mois pour obtenir ce permis.

Qu’advient-il des voitures?

Les chauffeurs pourront utiliser leur véhicule, mais ceux-ci vont devoir être inspectés. Les chauffeurs devront aussi apposer une vignette avec le logo d’Uber en bas à droite de leur pare-brise. L’entente exige également des assurances conformes.

Et tout ça, c’est déjà en place?

Ça devrait l’être d’ici 20 jours.