Trump ferme temporairement la porte aux réfugiés

Le président Trump s’apprête à suspendre pour une durée de 120 jours les admissions de réfugiés dans le pays, à interdire l’entrée des réfugiés syriens pour une période indéterminée, et à interdire aux citoyens somaliens, irakiens, iraniens, libyens, soudanais et yéménites d’entrer dans le pays — et ce pour 30 jours. Cet « executive order », qui doit prendre effet ce jeudi, fait écho à une promesse de campagne controversée de Trump : interdire de séjour aux États-Unis les musulmans étrangers.

VICE News a obtenu une version provisoire de l’ordre exécutif. Si l’aspect lexical du document est amené à encore changer, ce document pourrait immédiatement :

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  • Réduire de moitié la proposition de l’administration Obama de prendre en charge 110 000 réfugiés lors de l’année fiscale 2017. Seulement 50 000 réfugiés seraient donc acceptés dans le pays.
  • Suspendre l’accueil de réfugiés pendant 120 jours — le temps que l’administration Trump examine les procédures de contrôle et les plans de relogement des réfugiés actuellement mis en place.
  • Interdire l’entrée de réfugiés syriens aux États-Unis pour une durée indéterminée.
  • Interdire l’entrée pour un mois des citoyens irakiens, iraniens, libyens, soudanais et yéménites.
  • Obliger le Département d’État et le Département de la sécurité nationale de prioriser l’admission de réfugiés « sur la base de preuves de persécution religieuse » — sachant que la religion concernée doit être minoritaire dans le pays d’origine du demandeur d’asile. Cette formulation laisse penser que les réfugiés chrétiens vivant dans les pays majoritairement musulmans seront désormais prioritaires.

Ces nouvelles règles sont basées sur le besoin de « protéger les Américains » du terrorisme et contre ceux qui ont « une attitude hostile » envers les États-Unis. Pourtant, de nombreux autres pays confrontés à la problématique terroriste — comme l’Afghanistan, le Pakistan et le Nigeria — n’apparaissent pas sur la liste.

Cet ordre exécutif représente le point culminant des attaques de Trump contre le programme américain d’accueil de réfugiés, qui a accepté l’arrivée de 85 000 personnes l’année passée — dont 12 000 Syriens. Au cours de sa campagne, Trump a questionné à de multiples reprises les motivations des réfugiés syriens — les comparant à des serpents et à un cheval de Troie. Il a aussi accusé les réfugiés syriens de soutenir l’organisation État islamique et a promis de renvoyer en Syrie tous ceux qui étaient déjà arrivés aux États-Unis. Il avait aussi appelé à un « contrôle extrême » des demandeurs d’asile venant de pays « compromis par le terrorisme ».

Le document soutient la mise en place d’un système d’admission dans le pays encore plus strict — sans préciser ce que l’administration Trump compte concrètement faire, sachant que le système actuel est déjà extrêmement contrôlé. Actuellement, les demandeurs d’asile doivent se plier à une série de vérifications qui dure entre 18 et 24 mois. Leurs empreintes sont aussi passées au crible dans plusieurs bases de données onusiennes et celles de cinq agences américaines.


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