Un cheval et sa dresseuse ont été bannis des courses hippiques en Nouvelle-Zélande après avoir tous deux été testés positifs à la méthamphétamine.
Le 5 janvier dernier, de la meth était décelée dans le système de Be Flexi, un cheval qui venait de remporter une course à Ōtaki, dans le district de Kapiti Coast, permettant à ses propriétaires d’empocher 6 720 dollars de gains (environ 6 320 euros).
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La dresseuse et jockey de Be Flexi, Rochelle Lockett, 50 ans, n’a initialement donné aucune explication sur la façon dont la drogue, détectée au moment du nettoyage, s’était retrouvée dans l’animal, mais a admis aux enquêteurs en avoir elle-même ingéré en novembre 2021.
Ce n’est que lorsqu’elle a été forcée de fournir des échantillons d’urine et de cheveux, qui sont tous deux revenus positifs à la méthamphétamine, que Lockett a avoué en avoir également pris le jour de son anniversaire, le 3 janvier. Un test du follicule pileux a en outre permis de déterminer que Lockett était bien une consommatrice régulière de cette substance. Un passage au peigne fin de la zone autour du siège conducteur d’une remorque utilisée pour transporter Be Flexi s’est également révélé positif à la meth.
« [Les actions de Lockett] remettent en cause l’intégrité du sport, ce qui pourrait potentiellement avoir un effet dévastateur sur la confiance des parieurs. » – Le Racing Integrity Board
Le Racing Integrity Board s’est réuni au début du mois d’avril pour trancher sur la pénalité encourue par Lockett. Une disqualification de trois ans a finalement été prononcée. Si Lockett décide de faire une cure de désintoxication et prouve qu’elle ne consomme plus de drogue en fournissant des échantillons sur demande au cours des 18 prochains mois, elle pourra cependant être autorisée à réintégrer le circuit hippique après avoir purgé seulement la moitié de sa peine.
« Le milieu ne peut pas fonctionner sans parvenir à garantir un niveau élevé de bien-être animal », a déclaré le conseil. « [Les actions de Lockett] remettent en cause l’intégrité du sport, ce qui pourrait potentiellement avoir un effet dévastateur sur la confiance des parieurs. »
L’industrie mondiale des courses de chevaux a une relation plutôt compliquée avec la méthamphétamine. Au cours des 20 dernières années, il y a eu au moins 14 cas rien qu’en Nouvelle-Zélande où des dresseurs, des entraîneurs et des jockeys ont été testés positifs.
Cette recrudescence de cas pourrait être un des effets secondaires de la pression concurrentielle à laquelle les jockeys sont notamment confrontés. Pour maintenir leur poids de forme, beaucoup sautent des repas et utilisent la drogue comme coupe-faim.
Le premier cas d’un cheval testé positif à la meth remonte par exemple à 2014. Sur une période de trois mois en 2016, cinq chevaux gagnants ont été disqualifiés d’un seul et même hippodrome texan, aux États-Unis, pour la même raison. Les experts et autres observateurs du monde hippique suggèrent que certaines bêtes ont pu être testées positifs à la meth après avoir été accidentellement exposées à la drogue via le contact humain ou après un séjour prolongé dans un véhicule qui en contient des traces.
Alison Vaughan, responsable scientifique de la Royal New Zealand Society for the Prevention of Cruelty to Animals Incorporated (SPCA), a déclaré à New Zealand Media and Entertainment que bien qu’il y ait peu d’études scientifiques concernant l’impact de la meth sur les chevaux, l’effet négatif de la drogue sur les humains était une raison suffisante pour ne pas en donner à un animal et ne pas la manipuler autour d’eux.
« La position de la SPCA à ce sujet est très claire. Les organisateurs des courses hippiques ont pour responsabilité d’assurer la sécurité des animaux qui y participent », a déclaré Vaughan. « Or, nous voyons se multiplier les cas de ce genre, et même si cela ne semble pas toujours avoir été intentionnellement administré au cheval, cela reste totalement inacceptable. »
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