Bien que le Canada ait déclaré son indépendance du Royaume-Uni il y a plus de 150 ans, il est toujours une monarchie constitutionnelle. C’est pourquoi il faut prêter serment à la reine Élisabeth II pour servir dans les assemblées législatives ou devenir citoyen.
Pour un élu municipal dans le Nord de l’Ontario, le refus de reconnaître l’autorité de la Couronne aurait vraisemblablement coûté le poste, selon un reportage de la chaîne franco-ontarienne TFO. Le média rapporte que le lundi 3 décembre, Gaëtan Baillargeon, un élu autochtone à Hearst, a demandé lors de son assermentation que certains mots soient changés, « car ils sont en conflit avec [sa] vision des Premières Nations du Canada et la reine ».
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La greffière de la Ville lui a toutefois fait savoir qu’un tel amendement à la déclaration n’était pas possible, et qu’en refusant de prêter serment à la reine, il renonçait à son siège, une conséquence qu’il a acceptée, expliquant que « si c’est pour aller contre mes valeurs, lever ma main et ne rien dire, je ne veux pas être politicien ».
« Pour moi, la monarchie a été contre le peuple autochtone. Des traités ont été signés puis non respectés. Pire, ils ont eu un rôle à jouer dans les écoles résidentielles où m’a mère a été placée et a subi des mauvais traitements », a déclaré le politicien de 38 ans à TFO. « Jamais je n’aurais prêté allégeance à une reine qui a été contre mon peuple ».
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Cette situation désole le maire de la municipalité de Hearst, Roger Sigouin, surtout qu’il avait déjà délégué certaines responsabilités à M. Baillargeon, dont les travaux publics et le développement économique de la ville. « Je crois qu’il devrait y avoir une exception pour les autochtones. On nous dit de travailler avec les Premières Nations. Là, on a un jeune qui veut siéger au conseil municipal », a-t-il rapporté à #ONFr. Il espère qu’un terrain d’entente pourra être trouvé.
Gaëtan Baillargeon s’était aussi présenté comme candidat libéral lors des élections provinciales plus tôt cette année, mais n’avait pas réussi à se faire élire. Attaché à sa municipalité, il espère pouvoir retrouver son poste. « Je ne veux pas donner mon siège. Le monde a voté pour moi », a-t-il dit à Radio-Canada.