Avec 37 millions d’habitants, Tokyo (et son aire métropolitaine) détient actuellement le titre de ville la plus peuplée du monde. Mais à côté du mastodonte numérique qu’un joueur a construit dans la dernière version de Civilization 6, la mégalopole japonaise fait à peine figure de village : le redditor Procblocked a réussi à concevoir et bâtir une réplique de Rio de Janeiro qui compte plus de 2,7 milliards d’habitants.
A priori, c’est un record depuis la sortie du dernier opus de la série Civilization, fin octobre. Avec ses 2,772,579,372 habitants, la ville virtuelle est plus peuplée que la Chine et l’Inde réunies. À vrai dire, on na jamais vu de villes d’une telle dimension, sauf dans les univers dystopiques de la science-fiction, comme par exemple dans Judge Dredd. Jusqu’ici, une telle prouesse était jugée impensable, mais Procblocked y est parvenu grâce à beaucoup de travail, mais aussi à quelques astuces.
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Normalement, dans Civilization 6 – dont l’IA et les graphismes ont été améliorés il y a quelques jours par la grâce d’une mise à jour automnale -, même les villes les plus grandes sont loin d’être aussi peuplées. Mais Procblocked n’a pas triché ; il a simplement exploité intelligemment les mécanismes du jeu, comme il le raconte sur Reddit.
En fait, rien n’aurait été possible sans une nouvelle fonctionnalité permettant au joueur d’étendre une ville sur plusieurs districts en “annexant” en quelque sorte les villes voisines. Ces districts “satellites” peuvent partager des ressources avec les villes les plus proches. Procblocked a donc planifié méticuleusement la disposition de ces districts avant de se lancer. “J’ai créé une grille hexagonale sur Photoshop pour cartographier les villes voisines et les emplacements des stades“, raconte-t-il. Au final, le travail de planification s’est avéré plus complexe que le processus de construction proprement dit.
Le joueur a alors patiemment construit sa ville, dans un match ouvert sans conditions de victoire, qui peut donc théoriquement durer indéfiniment. La ville se compose de trente quartiers, elle est desservie par 80 routes commerciales, et elle compte 21 zones de divertissement – et 20 stades – afin que les citoyens y mènent une vie relativement agréable.
Au final, cette mégalopole absurde est particulièrement impressionnante en termes d’équilibre et d’optimisation. Parvenir à la construire est une chose ; mais pour qu’elle demeure économiquement viable, il faut satisfaire à tous les besoins de la population, et maintenir un certain nombre de valeurs à un niveau suffisamment élevé. Il s’agit notamment de l’indice de “satisfaction” de la population – remarquable – mais aussi d’un approvisionnement en nourriture qui atteint le chiffre extraordinaire de 750 unités, acheminées par les villes satellites vers le coeur de la ville via les routes commerciales.
Procblocked a ainsi pu créer une Rio virtuelle tout à fait stable, mais pour cela il a dû négliger certains aspects essentiels du jeu : sa civilisation est à peine capable, malgré son stade de développement avancé, de produire des unités pour l’exploration ou la colonisation. Dans son monde, toutes les ressources sont absorbées par la ville. Et tout pourrait basculer rapidement : en cas d’imprévu, et si l’une des routes commerciales venait à être brisée, toute la structure risquerait de s’effondrer en quelques tours.
Et évidemment, pour construire sa métropole gigantesque, il lui a fallu s’armer de patience. La construction de la ville lui a pris plus de 1000 tours de jeu, et donc un nombre d’heures assez terrifiant. Surtout que, selon Procblocked, de nombreuses phases de jeu ont été littéralement “insupportable”, comme quand il a dû sans cesse reproduire les mêmes méthodes et ouvrir les mêmes routes commerciales des dizaines de fois ; pas hyper fun, donc. Mais il pourrait aller encore plus loin : comme il le dit lui-même, en conservant la même approche mais avec davantage de persévérance et de patience, il pourrait sans doute atteindre le niveau 230 en termes de population. Ce qui correspondrait à environ 4 milliards d’habitants.