Crime

Un vol Paris-Le Caire a disparu

L’essentiel :

  • Un vol de la compagnie EgyptAir a disparu dans la nuit de mercredi à jeudi, au-dessus de la Méditerranée, au large des côtes égyptiennes.
  • Le président François Hollande a dit a la mi-journée que l’avion “s’est abîmé”.
  • Il y avait 66 personnes à bord.
  • Parti de Paris, l’avion devait rejoindre Le Caire.
  • On compterait 30 Égyptiens et 15 Français parmi les passagers.
  • Des recherches sont en cours.

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En fin d’après-midi (18h00) :

Selon l’AFP qui cite l’armée grecque, des premiers débris qui pourraient être celui de l’avion disparu ont été retrouvés au large de la Crète par un avion égyptien.

Le ministre égyptien de l’Aviation civile a estimé, lors d’une conférence de presse ce jeudi après-midi, que l’attentat était « plus probable » que l’incident technique pour expliquer le crash. Il reste cependant extrêmement prudent sur les causes de l’accident : « La situation peut, et je dis bien peut car je ne veux pas spéculer […], laisser penser que la probabilité, la possibilité, d’une action à bord, d’une attaque terroriste, est plus élevée que celle d’une défaillance technique ».

À la mi journée (12h40) :

Le président François Hollande a déclaré en fin de matinée, lors d’une conférence de presse, que l’avion s’était bien abîmé.

Ce que l’on sait à 9h30 :

La compagnie aérienne égyptienne EgyptAir a annoncé dans la nuit de ce mercredi à jeudi qu’un avion reliant Paris au Caire en Égypte, transportant 66 personnes a disparu des écrans radars au-dessus de la mer Méditerranée.

« Une source officielle d’EgyptAir annonce que le vol MS804, parti de Paris à 23:09 (heure de Paris) ralliant Le Caire, a disparu des radars, » a déclaré la compagnie sur son compte Twitter officiel.

La compagnie a également publié un tweet listant les nationalités de certaines personnes à bord. On compte entre autres 30 Égyptiens, 15 Français, 1 Belge. Des chiffres qui n’étaient pas encore confirmés par le Quai d’Orsay en début de matinée. Une réunion interministérielle de crise a eu lieu ce jeudi matin autour de François Hollande.

Dans d’autres tweets, la compagnie a précisé que l’avion, qui volait à une altitude de 37 000 pieds (11 280 mètres), a disparu peu de temps après être entré dans l’espace aérien égyptien. L’avion transportait 56 passagers, dont un enfant et deux nourrissons, ainsi que 10 membres d’équipage.

Plus tôt, EgyptAir avait annoncé que 59 passagers étaient à bord, avant de corriger cette erreur. Des officiels de l’avion civile égyptienne et de la compagnie ont indiqué ce jeudi matin que l’avion s’était probablement abimé en mer Méditerranée. Une conférence de presse est attendue par les autorités égyptiennes dans la journée.

« L’avion n’a pas atterri, » a dit à Reuters un représentant d’un aéroport français, qui a souhaité rester anonyme. « C’est tout ce qu’on peut dire pour le moment. »

L’équipage de l’avion était expérimenté selon la compagnie. Le commandant de bord affichait 6 275 heures de vol au compteur, dont 2 101 heures sur l’A320, et son copilote 2 766 heures de vol.

Un avion récent

D’après le site de suivi des vols flightradar24.com, l’avion qui a disparu était un Airbus A320 et sa dernière position connue est au-dessus de la mer Méditerranée. Toujours selon le site, le bimoteur était immatriculé avec le code égyptien SU-GCC. Plusieurs autres sites de suivi des avions indiquent que cette immatriculation a été donnée aux nouveaux avions égyptiens en 2003 — le fuselage de l’avion était donc relativement récent. Les avions modernes et bien maintenus ont une durée de vie qui dépasse largement les 13 ans.

EgyptAir a indiqué qu’un signal a été reçu, parlant de signal de détresse, mais cette information non confirmée par les autorités ne donne aucune assurance quant à la nature du signal ou quant au moment où il a été reçu. Le dernier contact entre le sol et le pilote remonte à 10 minutes avant la disparition de l’avion.

Ehab Mohy el-Deen, le directeur de l’autorité égyptienne chargée de la navigation aérienne, a déclaré que les contrôleurs aériens grecs ont notifié à leurs homologues égyptiens qu’ils avaient perdu contact avec l’avion.

« Ils n’ont pas appelé à l’aide via radio ou perdu de l’altitude, » a déclaré El-Deen, cité par le New York Times. « Ils se sont juste évaporés. »

L’avion a disparu des écrans radars deux minutes après avoir quitté l’espace aérien grec à 02 heure 27 (heure de Paris), a indiqué le directeur de l’aviation civile grecque. Des contrôleurs aériens ont parlé avec le pilote au-dessus de l’île de Kea — lors du dernier contact entre l’avion et le sol.

« Le pilote n’a fait mention d’aucun problème, » a indiqué à Reuters, Kostas Litzerakis, le patron de l’aviation civile grecque.

Le Premier ministre français Manuel Valls a déclaré ce jeudi matin que la France n’écartait aucune hypothèse quant à la disparition de l’avion.

« Nous sommes en contact avec les autorités égyptiennes, à la fois civiles et militaires. Les autorités égyptiennes ont déjà envoyé des avions de reconnaissance sur zone, et la France est prête à aider pour les recherches, si les autorités égyptiennes en font la demande, évidemment, » a déclaré Valls sur la radio RTL.

« Pour le moment, nous ne pouvons écarter aucune théorie quant à la cause de la disparition, » a ajouté le Premier ministre, notant que selon les premières informations, plusieurs citoyens français étaient à bord.

Alors que Valls s’exprimait sur RTL, un officiel de l’Élysée a fait savoir que le président François Hollande s’était entretenu avec son homologue égyptien. Les deux pays se seraient mis d’accord pour coopérer.

Des équipes de sauvetage des forces armées égyptiennes auraient reçu un signal de détresse à 04 heures 36 (heure de Paris), a indiqué un responsable de la compagnie égyptienne dans un communiqué. L’Airbus A320 avait pourtant disparu de l’espace aérien deux heures plus tôt, à 02 heures 30, à environ 280 kilomètres des côtes égyptiennes, d’après EgyptAir. L’avion devait atterrir à 03 heures 15.

Aucun détail supplémentaire n’a été fourni sur la nature du signal de détresse.

Une compagnie sûre

La famille des Airbus A320 est l’une des gammes d’avions commerciaux les plus utilisés. Avec 7 000 A320 construits, il s’agit de l’avion le plus distribué derrière les Boeing 737. Mis au point par le consortium européen Airbus et construit sur les lignes d’assemblages en France, Allemagne, Chine et États-Unis, il existe 5 modèles différents, allant de l’A318 à l’A320 en fonction de la taille de l’appareil. En règle générale, un A320 peu transporter 150 passagers et peut voler pendant 5 700 kilomètres. Il y a seulement 3 200 kilomètres entre Paris et Le Caire — donc largement dans les capacités de l’avion.

EgyptAir est composé d’une flotte d’avions récents et est membre de Star Alliance, la plus grande alliance de transporteurs aériens au monde, aux côtés de United, Air Canada ou la Lufthansa. Ses procédures en matière de maintenance et de sécurité sont considérées comme semblables à celles des compagnies occidentales. Cependant, la compagnie a déjà connu un crash majeur en 1999 quand un Boeing 767 au départ de New York en direction du Caire s’est écrasé dans l’océan Atlantique peu après le décollage. 217 personnes étaient à bord. D’après l’enquête américaine, le crash serait dû à un acte intentionnel du copilote. Les autorités égyptiennes refusent de croire à un suicide.

Le dernier crash d’un avion d’EgyptAir remonte à 2002, quand un Boeing 737, en approche à Tunis depuis Le Caire, s’est écrasé sur les hauteurs pendant une tempête de sable, tuant 14 personnes.

Un Airbus A321 de la compagnie russe Metrojet s’est écrasé dans la péninsule égyptienne du Sinaï le 31 octobre dernier, tuant les 224 personnes à bord. La Russie et les gouvernements occidentaux en sont venus à la conclusion que l’avion avait sans doute été victime d’une bombe. Le groupe État islamique avait revendiqué l’introduction des explosifs à bord de l’appareil.

Reuters révélait en janvier qu’un mécanicien d’EgyptAir, dont le cousin avait rejoint l’EI en Syrie, était suspecté d’avoir placé les explosifs à bord, selon des sources proches de l’enquête.

En mars, un A320 d’EgyptAir reliant Alexandrie au Caire a été détourné vers Chypre par un homme qui portait une fausse ceinture d’explosifs. L’homme a été arrêté après s’être rendu.


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