L’île de Pitcairn, qui abrite l’une des communautés les plus isolées du monde, est le théâtre d’une nouvelle polémique concernant des actes sexuels impliquant des mineurs. Plus de 1 000 images et vidéos montrant des abus sexuels sur mineurs ont été retrouvées chez l’ancien maire de cette île — qui est le huitième homme sur les 12 que compte cette île a être accusé de crimes sexuels impliquant des enfants.
Michael Warren, qui a été le maire de cette minuscule île du sud de l’océan Pacifique entre 2008 et 2013, pourrait devenir le seul détenu de la prison de cette île, après avoir été condamné il y a quelques jours à une peine de 20 mois de prison par une cour néo-zélandaise, pour des faits qui remontent jusqu’à l’année 2004.
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Cette année-là, l’île de Pitcairn — qui était à l’époque peuplée d’environ 50 personnes — avait fait les gros titres de la presse internationale alors que 7 des 12 hommes qui y habitaient étaient accusés de 55 actes sexuels criminels commis à l’encontre de filles mineures, dont certaines étaient âgées de sept ans. Six d’entre eux avaient été reconnus coupables de crimes qui remontaient à plus de 20 ans.
Warren travaillait à la protection des mineurs sur cette île lorsqu’il a téléchargé ces images. Il voyageait également de manière officielle à la fois en Nouvelle-Zélande et au Royaume-Uni pour des formations de terrain, d’après des informations du Guardian.
L’ancien maire aurait été surpris en possession de ces images en mai 2010, après qu’il a accidentellement envoyé un email à un membre d’une délégation diplomatique via une adresse qui était au nom de quelqu’un d’autre. Il s’est par la suite avéré que cette adresse était liée à un site de chat en ligne contenant des images explicites.
Du fait de l’isolement de cette île, qui se trouve presque entre le Chili et la Nouvelle-Zélande, et grâce à une série de recours juridiques grâce auxquels Warren a évité de faire face à la justice néo-zélandaise, il n’a pas été formellement condamné avant le mois dernier.
Warren a initialement justifié le fait qu’il possédait ces images en disant qu’il essayait de mieux comprendre la pornographie infantile, à la suite des jugements rendus en 2004, d’après Radio New Zealand.
Son avocat, Tony Ellis, a soutenu par la suite que les images que possédait Warren étaient « relativement modérées » comparées à d’autres cas et prises dans le contexte communautaire d’une île où les adultes sont peu nombreux et où la plupart des femmes ont déjà une relation, selon Radio New Zealand.
Toutefois, une enquête de la police néo-zélandaise a montré que Warren était impliqué dans une activité en ligne à caractère sexuel avec une fille qu’il pensait être âgée de 15 ans au moment des faits.
L’île de Pitcairn forme, avec trois autres îles volcaniques, le dernier territoire extra-marin du Royaume-Uni dans le Pacifique. Un traité signé entre la Nouvelle-Zélande, la Grande-Bretagne et Pitcairn autorise la poursuite de processus judiciaires en Nouvelle-Zélande, qui fournit aussi une assistance policière à la petite île.
Le doute demeure quant à la peine de Warren, qui pourrait purger sa peine en tant que seul prisonnier du pénitencier de cette île, qui avait été construit en 2004 par les hommes reconnus coupables des crimes commis contre les très jeunes filles.
Ces condamnations avaient débouché sur des peines allant des travaux d’intérêt général à six mois d’emprisonnement pour les accusés, parmi lesquels se trouvaient le maire de l’époque, Steve Christian, et son fils Randy. À l’époque du procès, la cour en charge de l’affaire avait déclaré que les peines étaient relativement courtes étant donné le contexte particulier de l’île. Depuis, cette île a tenté d’améliorer son image afin d’encourager l’immigration nécessaire au maintien de sa population.
Lors de leur procès, les prévenus ont souligné que les rapports sexuels entre hommes adultes et jeunes filles avaient des origines ancestrales sur l’île, des traditions culturelles héritées des Polynésiens — qui comptent parmi les premiers colons de cette île. Une étude des archives de l’île et des témoignages ont montré que la plupart des femmes sur cette île avaient eu leur premier enfant entre 12 et 15 ans.
En 2005, six autres hommes qui avaient quitté l’île de Pitcairn ont été reconnus coupables de crimes à caractère sexuel contre des enfants avant d’être jugés en Nouvelle-Zélande.
Pitcairn avait été colonisée en 1790 par neuf mutins du bateau HMS Bounty de la marine britannique, qui avait débarqué sur cette île avec un groupe de 18 Tahitiens, parmi eux 6 hommes, 11 femmes et un bébé. L’archipel des îles Pitcairn — qui comprend les trois autres îles inhabitées de Ducie, Henderson et Oeno — était devenu une colonie britannique en 1838.
D’après une notice de voyage officielle, le Bureau britannique des Affaires étrangères et du Commonwealth (FCO) interdit à ses employés de se rendre sur les îles Pitcairn avec leurs enfants.
Image via Flickr
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