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Ce qui arrive à votre corps lors d'une soirée de 24 heures

On a demandé à un expert de nous détailler toutes les étapes d’une soirée : de la première bière jusqu’au dernier spliff en passant par le para d’avant-boîte.

L'été dernier, j'ai pris beaucoup trop de drogue. Il m'est arrivé de rester éveillé toute la journée sans rien faire de concret. À l'époque, je me disais que je n'avais pas à regretter un tel comportement, même si je savais pertinemment que toute cette merde était mauvaise pour ma santé.

Bien sûr, le nouvel an est arrivé, avec ses nouvelles résolutions. Du coup, dans le but de reprendre ma vie en main une bonne fois pour toutes, j'ai demandé à Tim Williams, directeur d'une clinique spécialisée dans le traitement des addictions liées à la drogue et l'alcool, de me guider à travers 24 heures de biture afin de connaître les effets d'une telle épreuve sur mon corps. Histoire de passer mon tour la prochaine fois que quelqu'un me proposera une sortie bancale.

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20 HEURES : ARRIVÉE AU BAR. UNE BIÈRE ET UNE CIGARETTE

« Une légère dose d'alcool – une ou deux gorgées – suffit à provoquer un premier effet stimulant. Vous vous sentez plus à l'aise, vous êtes plus bavard. Si vous ne fumez que très peu la semaine, vous allez également ressentir une puissante stimulation liée à la cigarette ».

20H – 23H : DES BIÈRES ET DES CLOPES, À RAISON D'UNE PAR HEURE

« Après les premières gorgées, la stimulation de départ cesse et l'alcool va éteindre certaines parties de votre cerveau. Une fois que vous avez fumé votre première cigarette, votre cerveau va s'habituer et vous ne ressentirez plus le même effet stimulant. »

23H : LA PREMIÈRE TRACE

« La cocaïne ne dissipe absolument pas les effets de l'alcool. Votre cerveau est toujours dans le brouillard. La seule différence, c'est que votre corps est stimulé parce que la cocaïne est un sympathomimétique. »

MINUIT : UN PARA

« La MDMA est un antidiurétique tandis que l'alcool est un diurétique. Vous êtes alors dans une position délicate : votre corps veut expulser de l'eau mais la MDMA l'en empêche. »

(Avez-vous déjà passé 30 minutes à tenter de pisser ? Voilà, c'est ça.)

0H30 – 5H : UN DEMI-PARA, QUELQUES TRACES DE COKE, DEUX BIÈRES, QUATRE CIGARETTES, DEUX VERRES D'EAU.

« Le lien entre vos fonctions cognitives et votre physiologie est plutôt intuitif. Si vous vous sentez, disons, en forme, votre cerveau va réagir et se dire : "J'ai besoin de faire quelque chose", comme danser. L'alcool est un dépresseur pour votre système nerveux, ce qui va aller à l'encontre de votre état de pile électrique. C'est pour ça que vous avez forcément des coups de mou. Si vous pouviez demander à votre corps ce qu'il en pense, il vous dirait sans doute : "Je ne comprends rien, c'est l'Enfer". »

5H – 7H : VOUS LÉCHEZ VOS DOIGTS.

« Même avec tous les stimulants possibles, votre corps cherchera désespérément à dormir à cette heure-là. Il vous donnera plein d'indices à ce sujet : vous aurez froid ou faim, par exemple. »

7H : UN DERNIER PARA, POUR LA ROUTE

« Votre cerveau ne fonctionne plus très bien à présent. Votre processus cognitif – le traitement de l'information – est très incertain. Une simple tâche – comme commander un taxi – peut devenir très compliquée. »

10H : TOUT LE MONDE RACONTE N'IMPORTE QUOI.

« Je n'ai aucune étude là-dessus à vous proposer, mais il est possible que l'absurdité des conversations vienne du fait que votre cerveau est incapable de fonctionner efficacement. »

12H – 16H : VOUS RETOURNEZ DANS UN BAR.

« Pas grand-chose à ajouter. »

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17H : DE RETOUR SUR LE CANAPÉ. UN MOMENT PARFAIT POUR UN JOINT

« Le cannabis peut vous aider à dormir, mais il va dérégler votre horloge biologique. Donc vous dormirez, mais mal. »

18H30 : VOUS COMMANDEZ UNE PIZZA. VOUS ESSAYEZ DE RESTER ÉVEILLÉ JUSQU'À 20 HEURES.

« Une fois que tous les stimulants ont quitté votre corps, ce dernier va se rappeler qu'il a besoin de manger. Il sera en cruel manque de calories et voudra en absorber. J'imagine vous devriez vous endormir après deux bouchées. »

20H : DANS VOTRE LIT. APRÈS 36 HEURES DEBOUT, VOUS DORMEZ ENFIN.

3H : VOUS VOUS RÉVEILLEZ POUR ALLER AUX TOILETTES, PUIS VOUS N'ARRIVEZ PLUS À VOUS RENDORMIR.

« Lors d'une période de privation de sommeil, votre corps va produire des hormones liées au stress. Du coup, l'anxiété qui en découle peut bloquer votre cerveau et vous empêcher de dormir. C'est un cercle vicieux. Si vous vous réveillez et que vous réfléchissez un instant à "Je vais dormir, j'ai besoin de dormir", cela suffira à créer de l'anxiété et vous empêchera de dormir. »

LE JOUR D'APRÈS

« Une privation de sommeil importante entraînera la mise à mal de vos processus cognitifs. Le meilleur exemple est la conduite. Un dérèglement du sommeil, même en l'absence de toute drogue, a le même effet que de conduire bourré. Même après avoir bien dormi, vous serez dans la même situation que quelqu'un qui est bourré. »

DE RETOUR AU BOULOT

« La MDMA engendre une déficience de la mémoire. Votre cerveau ne fonctionne plus au maximum de ses capacités. Il est fort probable que vous ayez des séquelles mentales, mais aussi des problèmes de comportement. Plus tôt vous revenez à un équilibre et à un rythme circadien, mieux ce sera. Couchez-vous à des heures normales, mangez à des heures normales. Les gens se disent souvent : "Oh, j'ai abusé, maintenant je veux être en bonne santé" et se lancent dans une cure. Ne le faites surtout pas. Passer de l'un à l'autre si rapidement est une très mauvaise idée. Il faut simplement trouver un juste équilibre. »

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