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Voici les mots qui révèlent que vous êtes stressé

Il semble que notre manière de parler serait plus révélatrice que notre propre capacité à évaluer notre niveau de stress, d’anxiété ou de dépression.

L'utilisation fréquente de certains adverbes comme « vraiment » ou « incroyablement » laisserait présager que vous êtes anxieux ou stressé, même si vous ne le sentez pas, selon une étude publiée lundi dans Proceedings of the National Academy of Sciences.

Il est possible que notre corps subisse un stress biologique qu'on ne détecte pas consciemment. Ce stress se produirait à même le système immunitaire, dans l'expression de certains gènes des globules blancs. C'est un phénomène qui s'observe notamment chez les personnes en situation de pauvreté ou d'isolement social, ou encore qui souffrent du trouble de stress post-traumatique – soit des conditions qui ont aussi des effets dévastateurs sur la santé.

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La science pourrait avoir trouvé une nouvelle manière de détecter ce stress biologique, que l'on pourrait deviner grâce à certaines expressions ou formulations.

C'est ce que des chercheurs américains se sont affairés à démontrer en analysant le discours de 143 participants anglophones de la région d'Atlanta et en le comparant avec l'expression de certains gènes du système immunitaire .

Pour ce faire, les participants ont porté des enregistreurs audio qui s'activaient régulièrement au cours de la journée, captant alors tout ce qu'ils disaient. L'équipe a ensuite transcrit et analysé les 22 627 enregistrements récoltés.

Il en ressort certaines similitudes chez les personnes dont les gènes du système immunitaire sont affectés par le stress. Elles ont tendance à parler moins et moins souvent, et à employer plus d'adverbes et d'adjectifs, comme « vraiment » ou « incroyablement ».

En entrevue avec le magazine Nature , le chercheur en psychologie Matthias Mehl a expliqué que ce sont des mots qui peuvent agir comme « amplificateurs d'émotion », qui indiqueraient un plus grand niveau d'excitation. M. Mehl relève aussi une faible utilisation des pronoms à la troisième personne du pluriel, ce qu'il explique par le fait que, sous l'effet de la menace, les personnes tendent à moins mettre l'accent sur les autres et le monde extérieur.

Il s'est dit particulièrement intéressé par l'utilisation des pronoms et adjectifs. « Pris seuls, ils n'ont pas de sens particulier, mais ils clarifient ce qui se passe », explique-t-il. Les pronoms et les adjectifs « sont employés de manière plus automatique et trahissent un peu plus ce qui se passe avec l'interlocuteur. »

M. Mehl « suggère que cette approche pourrait permettre de reconnaître les personnes à risque de développer des maladies liées au stress », explique Nature.

Il resterait maintenant à déterminer quels sont les mécanismes psychologiques qui causent ces différences langagières, indiquent les chercheurs. « Le peu de prises de parole pourrait être une manifestation verbale de prudence et d'évitement, ainsi que d'une inhibition générée par une réaction automatique à une menace », avancent-ils.