On a demandé à des gens de nous raconter leurs pires traumatismes culinaires
Alle illustrationer af Sander Abbeme

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Food

On a demandé à des gens de nous raconter leurs pires traumatismes culinaires

Lait caillé, poivrons à la crème et régurgitations – ou comment votre plat préféré peut devenir votre pire cauchemar.

Cet article a été initialement publié sur MUNCHIES Pays-Bas.

Est-ce qu’il existe meilleure sensation que celle qui consiste à abuser de sa bouffe préférée ? Réponse : non. Il y a quelque chose d’assez jouissif – et constitutif de sa propre histoire culinaire – à s’envoyer un gros bol de nouilles en lendemain de cuite, une bonne pizza pleine de fromage après une rupture ou encore un fondant au chocolat un soir de singe watching. La nourriture est le meilleur ami qui ne nous fait jamais de mal.

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Ou presque. En ce qui me concerne, je raffole des edamames. Il y a quelques années, j’en ai englouti quasiment un kilo juste avant de passer un exam. Je crois que mon estomac était tout sauf prêt à absorber cette quantité indécente de sel et de fèves japonaises. Il ne m’a pas fallu plus de 30 minutes pour tout rendre. Résultat : j’ai complètement foiré mon exam et j’ai longtemps associé le goût du sel et des edamames ont longtemps été associés à celui du vomi. C’est comme ça que mon aliment préféré est devenu mon pire cauchemar – et accessoirement, la raison pour laquelle j’ai dû passer l’été qui a suivi à réviser.

Mais je ne suis pas la seule à avoir été un jour traumatisée par de la nourriture. J’ai mené une petite enquête autour de moi et je suis fière de vous présenter la plus belle compilation de trucs faussement appétissants – car très rapidement dégoûtants.

Lieke, 25 ans

Quand j’étais au lycée, tous les matins, mes parents me donnaient du lait frais à emporter dans un thermos Looney Tunes. On m’avait éduqué de telle sorte que je devais le boire à 10 heures précisément. Mais souvent, à cette heure-là, le lait était devenu tiède ou avait tourné. J’essayais toujours de m’en débarrasser : parfois je le jetais carrément dans les toilettes, d’autres fois je l’oubliais volontairement dans mon sac à dos et le lait finissait par se transformer en une sorte de fromage compact au bout de quelques jours. De temps à autre, je retrouvais des petits morceaux de lait caillé au fond de ma tasse.

C’est vraiment ce qui est à l’origine de mon traumatisme lactique. Mais ça n’a fait qu’empirer quand j’ai décidé de mixer le lait avec des biscuits aux raisins. Je n’ai jamais aimé les raisins mais j’étais persuadé qu’en mélangeant ces 2 produits, j’obtiendrai un résultat délicieux. Erreur. Tout ce que j’ai obtenu c’est une purée qui ressemblait à du vomi – et qui en avait aussi le goût. Depuis cette époque, le lait me dégoûte affreusement. Je ne comprendrais jamais les gens qui engloutissent des hectolitres de lait à même la bouteille, comme si le sein de leur mère leur manquait.

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Charlotte, 26 ans

Je crains énormément de tomber sur de la crème fouettée. Je n’ai jamais aimé ça, ça me fait penser aux larves pré-mâchées que les bébés oiseaux ingurgitent. Mais c’est vraiment à l’âge de 10 ans que ce dégoût s’est encore plus intensifié. J’étais invité à l’anniversaire d’une des filles les plus populaires de l’école. Il y avait une tarte à la crème fouettée et je me suis sentie obligée d’en manger – en dépit de ma révulsion naturelle. Ça s’est avéré être une très mauvaise idée car j’ai tout vomi en jet sur la table comme la fille dans L’Exorciste – et je n’avais ingurgité qu’une seule bouchée. À cause de moi, trois autres petites filles se sont également mises à vomir. Deux secondes après, la table était recouverte de vomi et de crème fouettée.

J’ai dû attendre le lycée pour être de nouveau invitée à une fête d’anniversaire. Quand je parle de crème fouettée maintenant, j’ai l’impression que je vais rendre. Je déteste l’odeur rance de cette crème, mais plus encore, c’est sa texture qui me dégoûte. J’espère vraiment que mes enfants seront capables d’avaler cette chose rapidement car je ne pourrai pas supporter de les voir en manger.

Esther, 25

C’était il y a 10 ans, j’étais en vacances scout chez les jeugdbeweging (équivalent du scoutisme néerlandophone, N.D.L.R.). Un jour, on s’est lancé un défi : il fallait garder le plus longtemps possible du Tabasco dans la bouche. On était tous en ligne, la bouche ouverte et on nous rajoutait du Tabasco petit à petit. Comme on n’avait pas le droit de l’avaler, on bavait tous comme des tarés. Ça brûlait tellement qu’après le jeu (que j’ai par ailleurs gagné), j’ai bu énormément de lait, je me suis gavée de pain et je me suis frotté l’intérieur de la bouche avec du dentifrice pour me débarrasser de la sensation de brûlure.

Mes papilles gustatives en ont pris un sacré coup et chaque fois que je sens l’odeur ou le goût du Tabasco, je frissonne. C’était répugnant, et depuis ce jour-là, j’évite le Tabasco comme la peste. Raconter cet épisode me ramène directement à cette journée dont je me souviens encore dans les moindres détails. Horrible.

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Igor, 26 ans

Il y a 7 ans, j’ai participé à un festival de danse qui s’appelait Dum Dum à Utrecht. C’était sur le thème de l’Oktoberfest, il y avait des karaokés, les gens portaient des lederhosen et il y avait un service ininterrompu de hot-dogs. Je suis devenu ami avec les mecs qui servaient la bière et les hot-dogs et ils m’ont rincé en nourriture et boisson toute la nuit. J’étais tellement bourré que j’ai décidé d’avaler 5 hot-dogs à la suite sans même les mâcher. C’était une bonne idée jusqu’à ce que je me réveille le lendemain matin et que je rende absolument tout sous la douche. J’avais à peine eu le temps de digérer donc j’ai foutu des morceaux de viande et de pain un peu partout.

Manque de bol, pour ajouter à l’absurde de la scène, ma petite amie a essayé de faire évacuer ces morceaux en les faisant passer par les canalisations de la douche. Cette image associée à la délicate odeur de viande partiellement digérée et à une nausée carabinée me donnent envie de vomir à chaque fois que j’y repense. Heureusement, j’ai rarement des flash-backs. À part peut-être cette fois où un de mes amis m’a offert des hot-dogs en forme de tortues. C’était trop mignon, mais même ça n’a pas réussi à effacer mon traumatisme.

Tim, 26 ans

Les poivrons peppadew vous voyez ce que c’est ? C’est ces poivrons fourrés au fromage frais dont on peut facilement faire une overdose si on se retrouve nez à nez avec eux en soirée. C’est exactement ce qu’il m’est arrivé au cours d’une fête il y a de cela quelques années. Après avoir englouti beaucoup trop de poivrons, j’ai eu envie de vomir. Je pensais que j’aurais le temps d’atteindre la salle de bain mais j’ai tout lâché dans les escaliers. En bois, les escaliers. J’ai passé des heures à ramasser les morceaux de poivrons coincés entre les marches et les crevasses du bois.

Les escaliers n’avaient pas encore été poncés donc les propriétaires s’en fichaient un peu. En revanche, ils étaient beaucoup moins fans de la forte odeur de vomi qui régnait désormais de manière permanente à cet endroit. À chaque fois que je pense aux poivrons Peppadew désormais, il me monte une nausée instantanée et je me revois en train de ramasser des morceaux de poivrons semi-digérés qui baignent dans l’huile d’olive. Heureusement, je ne rencontre ce genre d’amuse-gueule uniquement quand je vais des soirées organisées par des gens de plus de 30 ans donc ce n’est pas si souvent.