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Pourquoi autant de footeux foirent-ils leur présentation dans leur nouveau club ?

Certains joueurs transférés lors de ce mercato ont été incapables d'aligner dix jongles lors de leur présentation dans leur nouveau club. De Theo Hernandez à Ousmane Dembélé, retour sur une malédiction aussi mystérieuse que gênante.
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Cet été, la planète foot n'a pas seulement été gagnée par la fièvre de l'or. Le mercato a en effet été marqué par une épidémie d'un tout autre genre, qui a contaminé quelques unes des têtes d'affiche du marché des transferts, à commencer par Ousmane Dembélé, pourtant devenu le deuxième joueur le plus cher de l'histoire : une incapacité aussi crasse que chronique à enchaîner plus de 10 jongles propres lors de la traditionnelle séance de présentation devant ses nouveaux supporters. Et encore, par respect pour le talent de Dembélé, on ne s'attardera pas sur cette tentative de roulette déconcertante et consternante.

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Si Ousmane Dembélé est le dernier joueur en date frappé de ce mal aussi inexplicable que gênant, il n'est pas le seul à en avoir souffert devant ses nouveaux supporters et les caméras du monde entier. Dans le même registre, son nouvel équipier Paulinho et son futur adversaire au Real Madrid Theo Hernandez se sont tristement illustrés dans l'exercice cet été. Le premier a tout simplement jonglé comme un vulgaire Pierre Menes, qui avait relevé un défi lancé par Patrice Evra en 2013, tandis que le second nous a gratifiés d'un contrôle des plus dégueulasses.

Des gestes indignes de joueurs d'un tel niveau -international brésilien pour l'un, espoir français pour l'autre- mais dont la recrudescence ne peut que nous interroger sur les raisons d'un tel naufrage.

Par souci de transparence et d'objectivité, avant de se lancer dans des investigations hasardeuses, remettons tout de même ces échecs dans leurs contextes respectifs. Pour Dembélé et Paulinho au moins, les quelques secondes de massacre footballistique isolées par tous les médias du monde ne sont pas représentatives du niveau global de leur séance de présentation. Avant de se vautrer royalement, l'un comme l'autre ont enchaîné plusieurs séries de jongles, de dribbles et de gestes techniques sans sourciller. Les versions longues des présentations des deux joueurs, consultables ici et , permettent de s'en assurer.

Nous écartons donc d'entrée l'hypothèse selon laquelle ces joueurs ne seraient « pas techniques », comme on peut parfois l'entendre dire. Coupons court à ce débat : tout joueur professionnel, recruté par le Real ou le Barça qui plus est, dispose d'un bagage technique minimum largement suffisant pour amuser la galerie cinq minutes. Peut-on explorer la piste d'une trop forte pression médiatique, qui ferait péter les plombs à nos amis footballeurs ? Pour Ousmane Dembélé, dont le moindre geste est épié par des dizaines de scouts et par tous les médias européens depuis deux ans, cela semble difficile à croire. Pareil pour Paulinho, international expérimenté, ou même pour Theo Hernandez, qui est sorti indemne d'une affaire d'agression sexuelle relayée par tous les médias.

Une autre piste reste donc à explorer : l'incroyable inflation financière du marché des transferts est-elle en train de monter à la tête des joueurs qui, à la manière des prospecteurs californiens contaminés par la fièvre de l'or, deviendraient fous à leur tour ? Difficile à croire, d'autant que de rapides recherches nous montrent que cette épidémie de jongles horribles ne date pas de l'été 2017. L'année dernière, Lucas Digne, transféré au Barça, avait déjà choqué les socios en jonglant comme un poussin avant d'échouer à envoyer le ballon en tribunes…

Pire, de plus amples investigations nous ont menés à tomber sur d'autres traces d'humiliations de pré-saison. Ainsi, Mariano, l'ancien Bordelais arrivé à Séville en 2015, sourire gêné sur les lèvres, n'avait pas réussi à enchaîner plus de quatre jongles de la tête. Marcelo Sosa, de l'Atletico Madrid, n'avait pas fait beaucoup mieux en 2005, la palme de la pire entrée en matière revenant à Marco Perez sous le maillot de Saragosse. Ces quelques secondes de carnage se passent de commentaires.

La plongée progressive dans ce monde angoissant nous permet d'esquisser une dernière hypothèse, qui résiste jusque là à l'épreuve des faits : la Liga, réputée pour son très bon niveau technique, aurait-elle tendance à faire paniquer les joueurs débarquant sous leurs nouvelles couleurs ? On souhaite en tout cas à Ousmane Dembélé de retrouver au plus vite sa sérénité balle au pied.