Les anarchistes de Rio se sont soulevés pour soutenir leurs profs

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Les anarchistes de Rio se sont soulevés pour soutenir leurs profs

Traitez-les de geeks et ils vous balanceront un cocktail Molotov.

C’est plutôt difficile d’imaginer des anarchistes provoquer des émeutes violentes pour le bien des professeurs, mais c’est précisément ce qui est arrivé à Rio lundi dernier.

Depuis le 8 août, les éducateurs qui travaillent pour le système scolaire de la ville sont en grève. Ils exigent de meilleures options de carrière et une hausse générale des salaires. En réponse à leur mécontentement, le maire Eduardo Paes a réuni un comité pour tenter de gérer les exigences des professeurs, qui ont déclaré vouloir rester en grève jusqu’à ce que le gouvernement annonce son projet de réforme, le 1er octobre.

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Bien entendu, leur proposition était toute pourrie : selon certains calculs, ce plan n’allait profiter qu’à 7 % des professeurs de la ville. Le jour où la proposition de loi devait être votée, les professeurs se sont rassemblés devant la mairie – où le vote se faisait à huis clos – et ont tenté de défoncer les entrées de l’immeuble.

La situation a dégénéré. À en croire les vidéos de l’événement mises en ligne, la police antiémeute s’est mise à attaquer des vieilles femmes. D’autres flics ont été filmés en train de fabriquer des fausses preuves qui incriminaient les émeutiers. Un représentant de l’ordre visiblement versatile de Rio a posté la photo d’une matraque cassée – avec la légende « Foi mal, fessor » (« Désolé, prof »).

Les médias, les sympathisants et les anarchistes n’ont pas voulu fermer les yeux sur les bavures commises par la police ce jour-là. Un rassemblement en faveur des professeurs a été organisé ce lundi. De la Rio Branco Avenue au centre-ville, environ 50 000 personnes ont défilé vers la mairie. Encore une fois, les manifestants ont tenté de forcer les entrées de l’immeuble, et tout s’est terminé par une nouvelle confrontation avec la police. Les manifestants se sont défendus à coups de bâton, de pierres et de cocktails Molotov. De leur côté, les policiers ont utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. La marche était censée se dérouler tranquillement, mais une fois la situation calmée, le bilan s’élevait à un policier grièvement blessé, des milliers de dollars de dégâts et 18 manifestants en garde à vue.

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Et des bus ont été brûlés. Au Brésil, les bus prennent toujours cher.

Bizarrement, la mairie (qui a subi le plus dégâts, suivie de près par les banques du quartier et les consulats) n’a pas été défendue pendant toute la durée de la manifestation. Des rumeurs conspirationnistes se sont répandues, comme quoi la ville voulait que les manifestants fassent le plus de dégâts possibles pour regagner les faveurs de l’opinion publique.

Pour l’instant, les professeurs restent en grève, et on dirait bien qu’ils ne vont pas tarder à occuper la rue à nouveau.

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