Dans la vie d'un coutelier de l'Amérique rurale

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La vie des autres

Dans la vie d'un coutelier de l'Amérique rurale

Quand il ne taille pas ses couteaux, Adam s'amuse à découper des pastèques avec ses sabres.

Depuis cinq ans, Adam est coutelier en Caroline du Nord. À la tête de la marque Biltsharp, il vend ses couteaux à des chefs cuisiniers et des collectionneurs du monde entier. Récemment, on lui a filé deux appareils photo pour qu'il nous montre à quoi ressemblait son quotidien.

Ainsi, avec son collègue Jackie, il s'est photographié alors qu'il fabriquait, taillait ou aiguisait des lames. Fier de ses œuvres, il a posé en compagnie de quelques-unes. Il en a aussi profité pour rendre visite à Zoe, son ami ferronnier, avant de se mettre à découper des pastèques. On a voulu lui poser quelques questions sur son boulot.

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VICE : Quelles sont les différentes étapes dans la fabrication d'un couteau ?
Adam, le coutelier : On démarre avec des morceaux d'acier et de bois. On choisit le modèle du couteau, puis on commence la découpe avec une scie à ruban. J'utilise ensuite une ponceuse à bandes afin de définir la forme du couteau. Une fois que les trous sont percés et les rayures nivelées, la lame est mise à durcir au four à une température et une durée spécifiques. Une fois que les lames ont durci, je termine avec du papier à poncer très fin.

Nous fabriquons la poignée du couteau avec autant d'attention que la lame. Le plus amusant est de travailler sur des matières comme du bois exotique, de la fibre de carbone, de la fibre de verre et des plastiques synthétiques, ce qui donne des pièces uniques. On fait de nombreuses lames similaires, mais chaque poignée est différente.

Combien de temps nécessite la fabrication ?
Environ une semaine. On essaye de fournir la boutique sur une base hebdomadaire. Je travaille simultanément sur plusieurs couteaux étant donné que, pour certaines étapes de fabrication comme le traitement thermique ou le ponçage de la poignée, on gagne du temps si on travaille sur plusieurs en même temps.

Qui achète vos couteaux ?
J'ai travaillé avec de nombreux chefs, des pilotes automobiles, des survivalistes, des gens qui bossent dans des papeteries… Ma mission préférée a été la reproduction de l'épée de la série Rising Red pour son auteur Pierce Brown. Nous faisons du haut de gamme et des pièces artistiques de sorte à ce que notre clientèle inclut des collectionneurs et des gens qui comprennent ce qu'est la qualité.

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Comment arrive-t-on à se faire une place dans l'industrie du couteau ?
Mon conseil aux jeunes est de se lancer, tout simplement. Cela ne nécessite pas forcément un gros investissement. J'ai commencé avec de vieux outils dans un immeuble de South Philly. Les outils modernes sont très chers mais, si vous vous en servez correctement, ils sont vraiment efficaces. La communauté de la coutellerie est incroyable. On vit dans une ère où la connaissance se démocratise et dans laquelle, grâce aux réseaux sociaux, on peut échanger avec les plus grands talents. Il ne faut jamais avoir peur de demander des conseils.

Y a-t-il des risques à fabriquer un couteau ?
Travailler avec ce genre d'outils peut en effet être risqué. Se couper est néanmoins plus rare que ce qu'on pourrait croire ; se brûler est bien plus fréquent. La chose la plus dangereuse dans l'atelier reste la poussière – on doit porter des masques pour éviter de chopper un cancer du poumon.

Rendez-vous sur le site de la boutique d'Adam pour en savoir plus.