Un village de l’Alaska vote pour déménager à cause des changements climatiques, mais n’en a pas les moyens

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Un village de l’Alaska vote pour déménager à cause des changements climatiques, mais n’en a pas les moyens

Le vote est en grande partie symbolique : il n'y a pas de financement pour couvrir le coût du déménagement estimé à 180 millions de dollars.

Shishmaref, un village reculé de l'Alaska, juché sur une île étroite à 1000 kilomètres au nord d'Anchorage, a voté mercredi en faveur du déménagement de la communauté tout entière dans un endroit pour l'instant indéterminé. Selon un premier décompte non officiel, 89 résidents ont voté en faveur du départ et 78 contre. Mais le vote est en grande partie symbolique : il n'y a pas de financement pour couvrir le coût du déménagement estimé à 180 millions de dollars.

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Si le gouvernement américain dispose de fonds pour reconstruire un quartier ou une ville à la suite de phénomènes météorologiques extrêmes, comme des ouragans ou des tremblements de terre, ni le fédéral ni les États n'ont de programme pour les catastrophes au ralenti causées par les changements climatiques. Pourtant, partout aux États-Unis, villes et villages subissent entre autres les effets de l'érosion et de la montée du niveau de la mer. Shishmaref n'est pas le seul village qui se sente forcé de déménager vers un lieu plus élevé. La fonte des glaces autour de Shishmaref gruge les sols qui se réchauffent, causant une érosion fulgurante. Les membres de la communauté rapportent qu'ils ont dû déplacer plus de 30 maisons au cours des quinze dernières années et que, depuis leur naissance, des pans entiers du littoral ont disparu. Dans 20 ans, estiment-ils, l'île pourrait avoir disparu. Esau Sinnok, 19 ans, originaire de Shishmaref, a été invité à la Maison-Blanche le mois dernier où il a été encensé pour son engagement contre les changements climatiques. Il a exprimé l'inquiétude d'une grande partie de la population, qui craint que la délocalisation éradique un mode de vie et brise une communauté restée unie durant des générations. « Les 650 habitants de Shishmaref sont comme ma famille. Si je ne peux plus les voir tous les jours, comme j'en ai l'habitude, parce que je dois déménager, j'aurai le cœur brisé de ne plus voir tous ces visages », a déclaré Sinnok au Telegraph.