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LE NUMÉRO FIN DE L'OCCIDENT

Video Games Killed the Radio Star

Il faut apprendre à faire confiance à ceux qu’on aime. Depuis que j’ai compris ça, j’ai appris à mieux écouter mes proches et à moins remettre en question ce qu’ils me disaient.

METAL GEAR RISING : REVENGEANCE
Éditeur : Konami
Plates-formes : 360, PS3

Il faut apprendre à faire confiance à ceux qu’on aime. Depuis que j’ai compris ça, j’ai appris à mieux écouter mes proches et à moins remettre en question ce qu’ils me disaient. Depuis, j’ai même appris à m’excuser, et je vis mieux. C’est pour ça qu’aujourd’hui, je vais m’excuser d’avoir douté du potentiel de la rencontre de deux de mes créateurs de jeux préférés, et de ne pas leur avoir voué une confiance sans borne dès le moment où ils ont annoncé qu’ils allaient bosser ensemble sur Metal Gear Rising : Revengeance. Pour replacer les choses dans leur contexte, je dirais simplement que Metal Gear Solid 2 m’a fait acheter une PS2 à l’époque où je ne croyais plus aux jeux vidéo et que Steel Battalion m’a fait acheter une XBOX à une époque où ma meuf s’était barrée au ski et que je pouvais lâcher 500 euros dans un jeu et une console sans qu’on me casse les couilles. Plus tard, j’en ai un peu chié, mais ma meuf n’a pas encore appris à faire confiance à ceux qu’elle aimait, bien que je l’estime en bonne voie. Quoi qu’il en soit, pour Metal Gear Rising, et malgré les auspices les plus prometteurs, je voulais « attendre un peu de voir » avant de m’extasier dessus et force est de constater que j’ai été con. À ma décharge, mon premier contact avec le jeu et sa caméra un peu chaotique dès lors qu’on se mettait à la place des yeux de Raiden – son héros conspué à l’époque de Metal Gear Solid 2 – m’avait laissé une impression désobligeante d’inaboutissement, d’autant que je me laissais bercer par les articles de blogueurs narrant les « problèmes de développement » que le jeu traversait à cause des clashs d’ego incessants de ses deux responsables. Le jour où la presse sera aux mains des blogueurs comme semble l’espérer la classe patronale, le monde ira bien mal. Mais je continuerai de croire en l’avenir de ce bon vieux monde tant qu’une collaboration entre Hideo Kojima et Atsushi Inaba aboutira à un programme aussi parfait que Revengeance. Fidèle au principe d’infiltration de la saga dont il est issu, le jeu est une mise en œuvre spectaculaire de la pensée du samouraï et de son katana poussée bien plus loin que ne l’avait fait Ninja Gaiden (qui demeure, malgré tout, le meilleur jeu en son genre de ces deux dernières générations de console) en son temps. Dans cette épopée robotique d’un homme et son sabre affrontant des boss parmi les plus violents aperçus sur console, on retrouve la frénésie speedborg de Vanquish et la contemplation wiccane qui permettait d’admirer les culs des sorcières et de ralentir le temps dans Bayonetta. Ça m’a aussi rappelé la force de frappe d’Asura’s Wrath, un jeu passé injustement inaperçu l’année dernière et auquel Revengeance doit beaucoup dans sa narration alternant courtes séquences de jeu et longues cinématiques – une équation ratée dans le dernier Metal Gear Solid – et son mix de gameplay technique et de QTE parfaitement assénés. Du coup, je conseille à tout le monde de replonger dans le jeu de Cyber Connect, qui avait compris mieux que personne le sens du QTE et comment le mettre en scène pour en tirer le meilleur. Parce que si Inaba et Kojima ont trouvé quelque chose à prendre dans un jeu conspué par la presse, à qui vaut-il mieux faire confiance, à votre avis ?

LE CATALOGUE DOTCHI GAMES
Éditeur : iPhone
Plates-formes : Dotchi Inc. Quitte à passer pour le pire des corporate fucks, et pour un gros cul mou ayant un avis sur la téléphonie mobile, je dirais que rien ne vaut un Blackberry pour téléphoner dans la rue. Mais avec un Blackberry, il y a plein d’endroits où l’on s’emmerde alors qu’avec un iPhone, on aura toujours la possibilité d’être con, n’importe où. Voilà pourquoi j’ai décidé qu’en 2013, je repassais à l’iPhone. Ça permet à mes collègues de me conseiller des jeux aussi stupides que Jetpack ou Cubles ou à Étienne Périn de me remémorer, un peu bourré, son « jeu de bras de fer » sur iPhone, jeu dont il a oublié le titre mais dont il me disait que je le trouverais en tapant « muscle » et « vieux » dans le moteur de recherche de l’appstore. Je vais vous épargner le labeur et la suée d’avoir à filtrer parmi les applications de régime et de fitness diverses pour finalement trouver un jeu complètement dément dans lequel vous aiderez un vieux croulant à se transformer en Atlas en frottant frénétiquement l’écran – ce jeu devrait d’ailleurs exister en format « table de bar » comme l’étaient Pac Man ou Space Invader à une époque. Putain, on s’amuserait. Recherchez simplement le mot Dotchi dans l’appstore et téléchargez tout. C’est gratuit, c’est fou, c’est mortel, et ça satisfera toutes les parties de votre cerveau dont vous avez injustement honte.