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Toronto vient de virer le plus grand maire de son histoire

Mardi dernier a été une journée très excitante pour les habitants de Toronto. L’équipe canadienne de football américain a remporté la Grey Cup, et notre 64ème maire, Rob Ford, s’est fait virer.

En 2010, Rob Ford est élu maire de Toronto et célèbre sa victoire

Mardi dernier a été une journée très excitante pour les habitants de Toronto. L’équipe canadienne de football américain a remporté la Grey Cup, et notre 64ème maire, Rob Ford, s’est fait virer. Ici, dans les bureaux de VICE Toronto, on est tombés amoureux de ce saoulard plaisant et maladroit. Ça a été un vrai coup de foudre à partir du jour où, à la mairie, il a pourchassé un reporter qui l’avait traité de « grosse merde ». Notre maire chéri aurait aussi été arrêté pour « possession de cannabis et conduite sous l’emprise de drogue ». Et enfin, il aurait – ou n’aurait pas – menacé de kidnapper ses propres enfants, mais dans tous les cas, nous l’aimions, notre maire kidnappeur/conducteur fou/fumeur de joints.

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La chute de Rob est due à son seule et unique défaut : son amour pour le football américain au lycée. Oui, Rob a entraîné l’équipe lycéenne de football américain « Don Bosco Eagles » à Etobicoke, et ces petits merdeux lui ont pourri la vie. Tout a commencé le jour où Rob est devenu conseiller municipal. À cette époque, il rédigeait des lettres appelant aux dons pour les Don Bosco Eagles en utilisant des en-têtes officiels et autres ressources municipales, ce qui a causé l’indignation de certains membres de la mairie qui ont qualifié la situation d’« évident conflit d’intérêts ». Plus tard, alors qu’il était déjà maire, il a voté contre la motion qui voulait qu’il rembourse tous les donateurs.

Lors de son procès quant à cette malheureuse affaire d’appel au don, les juges ont déclaré que notre bon vieux Ford avait « volontairement ignoré » le décret torontois sur les conflits d’intérêts. Malgré tous les haters, Rob Ford a continué à utiliser ses pouvoirs pour aider les joueurs de football d’Etobicoke. Au début du mois de novembre, deux bus appartenant au réseau de transports en commun de Toronto ont été vidés de leurs passagers pour aller chercher l’équipe de football de Rob. Rob a déclaré qu’il s’agissait d’un simple malentendu et que les deux bus avaient été détournés afin de mettre fin à une baston entre les deux équipes qui jouaient ce jour-là ; une baston que Rob a mis sur le dos de l’entraîneur adverse, et honnêtement, on le croit.

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Rob Ford fait des prouesses sur le terrain

Ce qui est génial au sujet du règne de Rob en tant que dirigeant suprême de la ville de Toronto, c’est que c’était drôle du début à la fin. Un jour, lors de la mi-temps d’un match de la Ligue canadienne de football, il avait envie de pisser et s’est accidentellement retrouvé dans le vestiaire des Calgary Stampeders. Totalement bourré ? L’histoire ne le dit pas, mais il y a 99,5 % de chances que oui. Sinon, après la terrible fusillade de Danzig Street à Scarborough de l’été dernier, quand Rob a ordonné la déportation des gens de couleur blanche, rose ou violette.

On se souviendra toujours de Rob Ford comme d’un homme du peuple qui avait toujours du temps à accorder aux citoyens de sa ville. Une mère et sa fille ont eu la chance de voir Rob en personne alors qu’il était au téléphone – tout en conduisant – avec des hommes d’affaires. La mère, en bonne citoyenne, a prévenu le maire des dangers de téléphoner au volant. Énervé, et à juste titre, Rob aurait fait un doigt d’honneur à cette femme et à sa fille de 6 ans. Il se devait de leur faire part, même durement, de son immunité personnelle au code de la route. Elles lui en sont sûrement reconnaissantes.

Un autre citoyen a chopé Rob Ford en train de lire en conduisant. Un peu inquiet, il a donc tweeté une photo inédite de Rob qui regardait ses documents plutôt que la route. Ford a expliqué aux journalistes qu’il était « probablement débordé », admettant sans problème avoir lu en conduisant. Comprenez-le, c’est le seul moment de la journée où il peut lire. Il a une canette en main le reste du temps.

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Robbie lit au volant

Rob s’est toujours senti concerné par le bien-être de ses concitoyens. Six mois avant son élection, il a conseillé à Dieter, un Torontois souffrant de problèmes de santé, d’acheter de l’OxyContin sur le marché noir. Rob a déclaré qu’il essayait de s’enfuir d’une conversation embarrassante en suggérant à Dieter d’acheter des drogues illégalement pour calmer sa douleur. Un comportement tout à fait compréhensible de la part d’un candidat au poste de maire.

Non seulement il s’inquiétait pour ses citoyens d’un point de vue personnel, mais c’était aussi un grand partisan de la santé et du bien-être public. L’été dernier, Rob Ford a commencé son programme « Cut the Waist » en espérant perdre 20 kg. Au final, il a perdu 7 kg, il est tombé de sa balance et a fini par annuler le programme.

Rob Ford, essayant de perdre quelques kilos

Même s’il n’excellait pas pour perdre du poids, on s’en fout parce que Rob Ford adorait les médias. Il les aimait tellement qu’un jour, près de chez lui, il a voulu jouer au jeu des poings avec un reporter du Toronto Star qui regardait une parcelle de terre que Rob voulait acheter. Malheureusement, le reporter n’était pas d’humeur joueuse et il a dit « ne me frappez pas » alors que le maire s’approchait. Le journaliste a déclaré : « À un moment, Rob a couru vers moi en menaçant du poing comme s’il voulait me frapper », mais selon nous, ce ne sont que des rumeurs.

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Il y a aussi l’histoire de Marg Delahunty, de l’émission satirique « This Hour Has 22 Minutes » qui, sans prévenir, s’est rendu chez Rob pour le surprendre et filmer sa réaction. En grand amateur de comédie contemporaine, Rob a joué le jeu : il a raconté aux médias qu’il s’était senti pris au piège et qu’il avait appelé la police. Dans 100 ans, Rob sera perçu comme le Andy Kaufman de la politique canadienne.

Le mandat de Rob Ford a été riche en événements. Malheureusement, il a été gâché par les besoins compliqués d’une équipe lycéenne de football américain. C’est une grande première en politique canadienne. Le juge a autorisé Rob à garder son poste pendant encore quelques jours, le temps que Doug Holyday prenne la relève. En outre, Rob est autorisé à se présenter à la prochaine élection municipale, ce qui pourrait donner une campagne super divertissante. Avec un peu de chance, et du temps, les citoyens de Toronto se mettront peut-être à regretter ce leader de grâce et de splendeur.

À la prochaine, Robbie.

<3

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