Barbès, quartier fantôme

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Barbès, quartier fantôme

Quelques photos prises entre Anvers et le boulevard de Rochechouart suite au massacre des bureaux de Charlie Hebdo.

Toutes les photos sont de l'auteur

Ce week-end, je me suis rendu dans le quartier de Barbès à Paris, qui fourmille habituellement de monde. Quelques jours après l'attentat de mercredi dernier contre la rédaction de Charlie Hebdo, les gens semblaient s'être retranchés chez eux – à l'exception de dimanche, où une partie considérable de la population parisienne se trouvait à la marche républicaine. L'atmosphère générale était plutôt étrange. Le samedi, la police avait bloqué les accès aux voitures à partir de la station de métro Barbès-Rochechouart : il n'y avait aucun embouteillage, pas un seul touriste.

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Je suis allé à la rencontre des personnes présentes afin de recueillir leurs réactions. Riverains, commerçants et policiers ont tous fermement refusé de se laisser prendre en photo, arguant qu'ils ne souhaitaient pas être « identifiables ». En passant dans le métro, j'ai voulu photographier une patrouille qui surveillait les entrées. Un des flics s'est immédiatement rué sur moi. Quand je lui ai expliqué ma démarche, il a insisté pour que j'efface la photo, et j'ai finalement décidé de respecter son choix. De leur côté, les riverains semblaient ravis de la présence policière. J'ai pu voir plusieurs commerçants remercier les flics d'assurer leur sécurité.

En cette période de soldes, tous les commerces étaient ouverts. Mais les personnes qui se trouvaient dans la rue n'étaient clairement pas là pour faire du shopping. En haut du boulevard Magenta, un commerçant m'a expliqué qu'il se posait beaucoup de questions sur l'avenir. Il avait ouvert sa boutique le dimanche, désespérant de voir son chiffre d'affaires aussi bas. Même les vendeurs de cigarette et de parfum qu'on y croise au quotidien avaient déserté les lieux. Personne ne semblait terrorisé ou paranoïaque pour autant.

Je suis repassé dans le quartier ce matin, afin de voir la différence avec ce week-end. Finalement, la vie a repris son cours, même si le nombre de personnes reste relativement limité. Je pense pouvoir affirmer que la terreur ne l'emportera pas.

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