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Je veux juste qu'on me rende mon gros pochon de weed

Je suis en période de crise. Hier, en plein déménagement, quelqu’un a piqué mon gros pochon de weed.

Je suis en période de crise, là, le genre de crise susceptible d’arriver à quiconque chérit un bien matériel qui peut aisément être transporté et donc, volé. Hier, en plein déménagement, quelqu’un a piqué mon gros pochon de weed.

La première chose qu’ont tendance à penser les gens qui entendent un type couiner que quelqu’un lui a volé son gros pochon de weed, c’est que la marijuana manquante a plus à voir avec les effets combinés de l’amnésie et de la paranoïa bien connues des shitheads qu’avec un individu malfaisant. Mais je vous jure que je ne suis pas un crétin d’ado. Je suis un adulte responsable qui aime la weed. Et je l’achète en grandes quantités pour pouvoir fumer librement sans avoir à me rencarder plus d’une fois par mois avec un dealer qui 1. M'enverra des textos type « j'arrive dans 10 minutes » trois heures durant, 2. Utilisera des codes débiles au téléphone, genre « chocolat ou menthe ? », 3. Essaiera de me piquer ma meuf.

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La raison pour laquelle il m’est très difficile d’accepter cette épreuve, c’est que de toutes les substances psychoactives, c’est la weed que j'aime du plus profond de mon cœur. J’aime pas beaucoup l’alcool, je déteste les descentes de cocaïne et j’ai perdu tout intérêt dans les hallucinogènes après mes études supérieures. La weed est mon petit plaisir coupable, et je m’y adonne avec zèle chaque jour que Dieu fait. Mais j’ai pas pour autant une consommation débile : je fume pas avant d’aller bosser, je coule pas de douilles qui « m’éclatent la gueule » et je ne m’adonne pas à ma passion au vu et au su de tous. Je revends pas une partie de mon matos à des écoliers en prenant une bonne marge au passage. Et vous savez quoi ? Dans le monde qui est le nôtre, si un gros pochon de weed n’est plus en sécurité chez soi, alors qui est en sécurité chez soi ? Putain.

Désolé, je m’emporte, mais je suis vraiment bouleversé. J’étais tellement content d'aménager dans un nouvel appartement, un nouveau quartier, sans avoir à me soucier de trouver un nouveau dealer – dans un premier temps. Maintenant, je l’ai dans le cul, je vais devoir me fatiguer à trouver un plan fiable, pas trop cher, avec de l’herbe décente, en plus de devoir trouver des meubles et défaire mes cartons.

Face à cette tragédie, je me vois contraint de désigner des coupables. J'ai deux suspects : le premier, c’est la femme de ménage de mon propriétaire, qui ces dernières semaines a multiplié les allers-retours dans mon appart parce qu'il va y avoir des visites d'acheteurs potentiels. Il paraîtrait que je suis si dégueu que mon appartement n’est pas présentable tant qu’une dame mexicaine n’est pas rentrée dans ma chambre pour empiler sans précaution mes enceintes et mon tourne-disques, pour mélanger mes fringues propres et mes fringues sales et pour voler mon gros pochon de weed.

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Si ce n’est pas la femme de ménage, j’ai une autre théorie. J’ai refilé mon vieux lit et ma vieille armoire à mon pote Basim. Donc, les autres suspects sont les deux gars qui l’ont aidé à déménager ces merdes de mon appartement. Je les ai pas vus, mais Basim m’a assuré qu’ils n’étaient pas particulièrement louches. Mais qui sait ? Parce qu'il est beaucoup plus tolérant que moi, en ce qui concerne le degré de « louche » d’un mec : je l’ai vu inviter chez lui des crackheads qu’il avait croisés dans la rue. Néanmoins, je lui fais confiance, même si, bizarrement, il m’a proposé de me refiler des thunes, ce qui semble m’indiquer qu’il me ment et qu’il se sent coupable d’avoir volé ma weed. Ou alors c’est sa façon attardée d’essayer de me soulager de mes souffrances. JE VEUX PAS D’ARGENT, PUTAIN. JE VEUX MA WEED.

Ce que je veux faire aujourd’hui, c’est m’adresser à la personne qui a piqué mon matos : si vous avez une once de décence en vous, vous me rendrez mon gros pochon de weed. Même si je suis incroyablement lucide en ce moment même, vu que vous m'avez volé mon bien le plus cher, je vous promets que j’oublierai tout si vous me la ramenez. Même s’il en manque un peu, je ferai comme si de rien n’était. Il ne vous reste qu’à la jouer réglo et me rendre mon gros pochon de weed, s’il vous plaît. Je vous en prie.

Si vous avez des informations concernant le pochon de weed d’Abdullah, merci de le contacter à l'adresse suivante :abdullah.saeed@vice.com.

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