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Après un an de relation, mon mec m’a appris qu’il était gay

J'aurais pu le voir venir, sachant que le nouvel album de Rihanna l'enthousiasmait plus que de faire l'amour.

L'idée que Paul soit gay ne m'avait jamais traversé l'esprit. Je n'aurais jamais imaginé pouvoir autant me méprendre sur la personne avec qui j'étais en couple depuis près d'un an – il faut dire que j'ai une sacrée expérience niveau mecs.

Peut-être me suis-je quelque peu voilée la face. Je me suis souvent demandée pourquoi il ne prenait jamais l'initiative de baiser et que cela venait toujours de moi – la sortie du nouvel album de Rihanna l'enthousiasmait même plus que de faire l'amour. Je savais qu'il était vierge avant qu'on se mette ensemble, et j'en ai vite déduit que ça venait de son manque d'expérience. Je continuais pourtant à espérer qu'il devienne plus entreprenant.

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De manière absurde, j'ai fini par prendre plaisir à son manque d'intérêt. Je décidais quand on faisait l'amour. Bien sûr, il fallait à chaque fois que je trouve de nouvelles manières de le séduire, et ce n'était pas facile. Mais je me suis quand même bien amusée.

J'étais un peu plus âgée que lui, donc je me prenais un peu pour une cougar. Et ça marchait plutôt pas mal – la plupart de mes efforts pour le faire bander et jouir ont réussi. Feindre l'orgasme est plus difficile pour les hommes que pour les femmes.

Cependant, j'ai parfois eu à encaisser ses rejets. On a tous entendu le cliché du « pas ce soir » véhiculé par les films et les séries, quand la femme est trop fatiguée ou a mal à la tête. Pour nous, c'était l'inverse. Parfois, j'avais l'impression qu'il ne couchait avec moi que par pitié, ce qui n'était pas très excitant.

Vers la fin de notre relation, nos rapports sexuels n'étaient plus qu'à sens unique et seuls ses maigres efforts de coopération pouvaient encore les distinguer du viol. Quand mes dessous sexys et mes sextoys ne l'ont plus excité, j'ai fini par abandonner et par ne miser plus que sur la masturbation quand il prenait sa douche.

C'était le début de la fin. Paul voulait être partout, sauf entre mes jambes, et j'ai fini par ne plus pouvoir supporter cette situation. Je voulais parler, pas lui. Je voulais baiser, pas lui. Après près d'un an de relation, on a compris qu'on ne pouvait plus continuer comme ça. Nous nous sommes quittés et avons perdu contact.

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Un autre couple qui n'a rien à voir avec celui de cet article. Photo de Yağmur Adam via Flickr

Quand je suis à nouveau devenue célibataire, mes copines ont osé émettre les doutes qu'elles avaient depuis des mois. Elles ne voulaient pas m'en faire part durant notre relation car j'étais amoureuse. Pourtant, d'un coup, tout m'a paru logique.

Un an plus tard, j'ai découvert par des amis communs qu'il avait fait son coming out. Évidemment, ce n'était plus surprenant. Après les confidences de mes amies, sa véritable orientation sexuelle était pour moi claire depuis un moment. On pourrait penser que ça m'a blessée et que j'en aie nourri des rancunes, mais ce n'était pas le cas. Au contraire, j'étais sincèrement heureuse pour lui. Je me sentais même soulagée.

La plupart des femmes auxquelles j'en ai parlé estiment que leur confiance en elles serait totalement détruite si elles découvraient qu'un de leurs exs était gay – parce que ce serait en quelque sorte leur « faute ». Une amie m'a dit que, si un type faisait son coming out après avoir été avec lui, ça lui ferait douter de sa féminité et annihilerait son égo. C'est la plus grosse connerie que j'aie jamais entendue.

Au bout d'un certain temps, Paul a eu la décence de venir me parler – ce pour quoi je le respecte énormément. J'avais de nombreuses questions et j'estimais qu'il me devait quelques explications. On a discuté pendant longtemps de notre relation et d'acceptation de soi et j'ai compris ce qu'il avait vécu. Enfin, je l'ai toujours un peu compris. Et au moins, ça m'a permis de réaliser que je n'ai pas servi qu'à l'aider à se faire passer pour hétéro aux yeux des autres.