Culture

Voici la liste des albums de 2018 à ne pas manquer

Screen Shot 2018-12-08 at 1

Une grande partie de mon travail, autant en tant que chroniqueur qu’en tant que DJ et artiste, consiste à fouiller dans les moindres recoins pour trouver de nouveaux artistes, des bijoux oubliés dans le temps, et le meilleur du mainstream. Je dois rester à l’affût de ce qui se fait de mieux, et il y a une tonne de bonnes sorties qui passent inaperçues, ou auxquelles les gens négligent de donner une chance.

J’ai donc décidé de vous compiler une petite liste de ce qui s’est fait de mieux (selon moi) en 2018, dans aucun ordre particulier, et que vous devriez absolument écouter avant que l’année se termine.

Videos by VICE

Happiness Hours
The Sidekicks

C’est assez rare qu’un groupe formé au secondaire continue pendant près de 12 ans, et réussisse à se faire un nom. Le groupe, formé en 2006, a sorti cette année son cinquième album studio, Happiness Hours, encensé par la critique et les nerds de musique, mais largement ignoré par la population générale. C’est de la pop-rock addictive à son apogée et c’est de loin leur album le mieux construit, le plus accrocheur et mélodique. Le chanteur Steve Ciolek livre ici ses paroles les plus intimes, écrites dans un style ‘flux de conscience’ où tout n’a pas nécessairement de sens.

Nearer, My God
Foxing

Si vous n’écoutez qu’un seul album sur cette liste, je vous en prie, assurez-vous que ce soit celui-ci. Bien qu’on soit dans des styles totalement différents, je m’amuse souvent à comparer Foxing à Radiohead : j’ai adoré le premier album, j’ai un peu décroché au deuxième, et le troisième, c’est du pur génie. Foxing a atteint avec Nearer, My God son niveau O.K. Computer. Des arrangements vocaux à la multitude de couches de samples et d’instruments superposés, aux paroles sensibles et chargées, c’est vraiment un album parfait. Enregistré en partie à Montréal et produit par Chris Walla (Death Cab for Cutie), ça restera une œuvre séminale pour le jeune groupe indie-rock du Missouri. Et si vous avez la chance de les voir en live, faites-le, ça en vaut la peine.

Silk Eternity
Martyn Bootyspoon

Je l’avoue, j’ai un parti pris avec celui-ci, vu que Jason Voltaire, alias Martyn Bootyspoon, est un de mes plus proches amis. Mais cela ne change absolument rien au fait que Silk Eternity, paru en début d’année chez Fractal Fantasy, est objectivement une bombe de musique club. Le party ne lève pas assez? Jouez une toune de l’album et le dancefloor va se remplir. Avec des paroles hyper suggestives et des drums monstrueux, c’est une perle à découvrir sans attendre.

Skylight
Pinegrove

Il y a un peu plus de deux ans, Pinegrove devenait le chouchou de la faction emo de l’indie-folk. En surfant sur la fine ligne où le country rencontre le rock et le emo, le groupe s’est taillé une place de choix dans le cœur de ses fans avec leur premier album, Cardinal. Vers la fin 2017, le groupe a annoncé la sortie prochaine d’un nouvel album. Au même moment, la nouvelle est tombée (avec l’effet d’une bombe) que le chanteur et compositeur principal du groupe, Evan Stephen Hall, avait été accusé par une femme de coercition sexuelle. À travers de la médiation entre l’accusé et la victime, ils en sont venus au consensus que Pinegrove prendrait une pause d’un an.

En écoutant Skylight, paru en à la fin septembre, lorsque l’hiatus du groupe a pris fin, il est difficile de croire que l’album a été écrit avant que toute cette affaire ne se passe. Dès les premières lignes (« Je trace une ligne dans ma vie, en me disant que c’est la nouvelle manière dont j’agis maintenant »), on sent une profonde introspection de la part de Hall. L’album complet est un exercice de réflexion sur soi et ses alentours. Beaucoup plus lent et sombre que Cardinal, Skylight est le disque parfait à écouter bien hangover, un jour gris durant vos vacances des fêtes.

Schmaltz
Spanish Love Songs

La plus grande critique que reçoit le groupe californien Spanish Love Songs, c’est de ressembler aux Menzingers, ce qui n’est pas du tout une insulte, d’après moi. Quand je suis en avion ou en train pendant plusieurs heures et que je sais plus trop quoi écouter, je reviens inévitablement vers cet album. Du bon punk-rock pas trop cérébral ou compliqué, qui donne juste envie de se faire des tatouages stick-and-poke dans un salon entouré d’amis qui boivent de la Pabst en portant des coats de jeans.

En cas de tempête, ce jardin sera fermé
Cœur de pirate

Je sais, ce choix n’a pas l’air, à première vue, de fitter avec le reste de cette liste. J’inclus cet album parce qu’il est excellent, mais aussi parce qu’au fil de mes conversations avec mes amis et mes pairs, je me suis rendu compte qu’il a peut-être été négligé par certains nerds de musique, qui s’attendaient à ce que ça soit un album de pop mainstream. Et dans un certain sens, ça l’est, mais de la meilleure manière possible.

Une décennie après la parution de son premier album éponyme, Cœur de pirate revient avec une œuvre magistralement bien réussie, où on sent un réel travail autant dans la conception sonore que dans les arrangements. La jeune montréalaise fait encore une fois ici bon usage de ce qui est probablement son plus grand atout : ses paroles honnêtes, vulnérables et auxquelles les auditeurs arriveront facilement à s’identifier. Bonus : le show live est également impeccablement bien rodé.

minus 23/ 6°
Nate Husser

Ç’a été une excellente année pour le rap keb, mais j’ai quand même l’impression que le phénomène des rappeurs québécois anglophones ne reçoit pas toute l’attention qu’il devrait. Notre export le plus notable dans l’underground, ça reste Nate Husser, qui nous a livré deux EPs cette année. Membre de The Posterz aux côtés de Joey Sherrett et Kris the $pirit (qui a lui aussi sorti cette année deux excellents EPs), le rappeur de la Petite-Bourgogne se démarque en solo depuis bientôt 3 ans, et s’est attiré de nombreuses accolades, retenant l’attention, entre autres, du rappeur Logic et du très populaire DJ radio Zane Lowe. Le premier, -23, explore un style plus sombre et caverneux, alors qu’avec 6 degrees, on entre dans un monde plus imagé. On retrouve sur les deux des productions sobres et dénudées qui permettent à Nate de cracher son venin comme il sait si bien le faire.

Fever Focus
Jacques Greene

Feel Infinite
Fever Focus

Boygenius
Boygenius

Nakamura
Aya Nakamura

Oil of Every Pearl’s Un-Insides
Sophie

Jusqu’ici très discrète et mystérieuse, SOPHIE s’est cette année dévoilée au monde entier, montrant pour la première fois son visage et chantant sur ses propres chansons. Avec Oil of Every Pearl’s Un-Insides (qui est nommé pour un prix Grammy), l’artiste nous présente la version la plus solide de son style unique de pop-bonbon, électronique et poussée à son extrême, avec des voix de chipmunk et des textures qui éclatent en plein visage.

Ultraviolet
Kelly Moran

Ultraviolet
sound design

Dance Music Has Betrayed Us All
Finn

Sometimes The Going Gets a Little Tough Dance Music Has Betrayed Us All
drums

Misstape
Zach Zoya & High Klassified

Who Dat?

Love in the Time of E-Mail
Antarctigo Vespucci

Billy Eff est sur internet ici et .