Bien joué, Internet : Snoop Dogg a son propre documentaire animalier

Ça devait être en 1993, ou 1994. J'étais un enfant insomniaque, vaguement persuadé que des vampires allaient m'attaquer dans mon sommeil, mais surtout hyperactif, c'est-à-dire : chiant. Et donc, faute de dormir la nuit, j'attendais que mes parents aillent se coucher, puis j'allais me mettre devant la télé du salon et je matais TF1, faute de savoir vraiment zapper. C'est ainsi que, pendant des mois, j'ai bouffé des quantités industrielles de l'un des programmes les plus étranges de l'histoire de la télé française : Histoires Naturelles. Plus de 20 ans plus tard, la simple audition du générique suffit encore à me traumatiser.

Avec un peu de chance, mes gosses échapperont à cette torture. Et dans 10-15 ans, la nuit, ils materont des rediffs de cette formidable émission où Snoop Dogg commente (entre autres) des bastons entre animaux. Alors je te dirai merci, Internet, car cette émission est née grâce à toi. Il y a 2 mois, cette adorable ramasse qu'est Snoop avait été invité à faire la voix off de quelques épisodes de Planet Earth, une série documentaire coproduite par la BBC et Discovery Channel. Et évidemment, il avait tout défoncé, en s'interrogeant longuement sur la place des loutres dans l'évolution et en réaffirmant au passage son statut d'O.G. le plus déconneur de la West Coast.

Il en fallait plus à l'insatiable société-Internet. Dans la foulée, une pétition a été lancée sur Change.org pour réclamer que Snoop ait sa propre saison de Planet Earth. Et Internet a gagné, puisque le premier épisode de Planet Snoop vient d'être diffusé sur Merry Jane, la chaîne YouTube du rappeur consacrée à la culture de la weed en général. Dans ce premier extrait, on voit donc ce gros génie de Calvin Broadus Jr. commenter avec toute la candeur du monde une baston entre une sorte d'écureuil (un spermophile de Californie) et un serpent, qui s'achève par une victoire relative (***SPOILER ALERT***) de l'écureuil. Snoop est hilare, et c'est hyper contagieux, si l'on veut bien ignorer ces horribles rires enregistrés qui ont vraisemblablement été rajoutés en post-production par un producteur dépressif persuadé qu'on ne saurait pas quand rire sans son aide. Bien joué champion, mais cette série risque de tout défoncer quand même.