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Sports

Après son accident mortel, l'himalayiste Ueli Steck incinéré au pied de l'Everest

Les cendres du célèbre aventurier sont déposées ce jeudi dans un monastère bouddhiste, au pied du toit du monde.
Photo Flickr via CAI Colico

Il était l'un des alpinistes les plus doués et chevronnés de sa génération, mais aussi l'un des plus contestés. A 40 ans, Ueli Steck, surnommé "la machine suisse" pour ses capacités physiques hors du commun et ses ascensions foudroyantes, réalisées en des temps records, est mort dimanche sur les pentes du Nuptse, un sommet attenant à l'Everest. Il se trouvait à 6 500 mètres d'altitude en solitaire lorsqu'il a chuté, sans qu'on puisse expliquer les raisons de cet accident.

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Ce jeudi, il devrait être incinéré dans le temple bouddhiste de Tengboche, au pied du plus haut sommet du monde, pour conclure cette vie marquée par une passion pour la montagne et un appétit insatiable de records. Ancien charpentier de métier, Ueli Steck a peu à peu acquis le statut d'alpiniste professionnel, jusqu'à devenir l'un des visages plus plus connus de la discipline.

En réalisant quelques performances hors du commun, seul ou en cordée, comme ce record de vitesse pour atteindre l'Eiger, dans les Alpes suisses, ou cette traversée des Alpes par ses 82 sommets de plus de 400 mètres en 62 jours seulement en 2015, Ueli Steck s'est imposé comme l'un des papes de cet alpinisme tourné vers la performance, voire parfois obnubilé par le chronomètre. A la vitesse, il a ajouté la dextérité, puisqu'il a emprunté à de nombreuses reprises les faces les plus ardues et les voies les plus techniques de ces sommets.

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Mais, comme le souligne François Carrel de Libération, ces performances lui ont aussi valu son lot de critiques. Certains de ses records restent sujets à caution : « Absences inexplicables de témoins visuels, panne ou perte d'appareil photo, absence de tracé GPS comme de traces laissées sur le terrain, erreurs factuelles sur ses descriptions de sommet, vitesse de progression défiant – y compris pour le «mutant» qu'il était effectivement – les limites physiologiques humaines à des altitudes extrêmes et sur des terrains techniques… Rares sont ceux qui croient ainsi encore, parmi ses pairs, à son ascension du Shisha Pangma (8 013 mètres), au Tibet en 2011, en solo en dix heures trente. »

Le doute demeurera donc sur ces point précis, mais en partant, Ueli Steck laisse derrière lui une certitude et une fierté : celle d'avoir été l'une des têtes d'affiche de son sport, et d'avoir contribué à faire connaître ces héros peu médiatisés que sont les alpinistes.