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Comment je suis devenu supporter du Biarritz Olympique grâce à mon père

Un amour transmis par son père et des émotions fortes vécues dès le début des années 2000.
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Il n'a pas fallu beaucoup de temps avant que la fièvre du rugby basque ne me contamine. L'intérêt que je lui portais est rapidement devenu une évidence, très jeune. Cet engouement, je le dois en partie à mon père, qui est aujourd'hui président du Biarritz Olympique Omnisports, mais aussi à certains anciens du club. À chaque match où mon père m'emmenait, il passait le plus clair de son temps à m'expliquer le rugby et ce qu'il se passait plutôt que de suivre le match. Ayant, du coup, acquis une connaissance du jeu grâce à lui, je lui suis reconnaissant d'être à l'origine de mon amour pour le BO, qui sera présent jusqu'à mon dernier souffle.

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Mais cet apprentissage je le dois aussi aux anciens, que ce soit les joueurs ou les supporters, qui ont toujours su prendre le temps de faire comprendre à un gamin les subtilités du rugby. Au final, je me suis vite rendu compte que le BO n'était pas seulement un club avec des supporters, mais aussi une grande famille dont je suis fier d'être un membre à part entière.

À partir de 2002 le Biarritz Olympique a pris une nouvelle dimension. Déjà vainqueur du challenge Yves-du-Manoir (Coupe de France) en 2000, il lui fallait marquer le coup et rentrer dans l'histoire du rugby hexagonal. Ainsi, le BO ont décroché un titre de champion de France non sans peine face à une équipe d'Agen (25 – 22). Les Bernat-Salles, Brusque, Betsen et Gonzalez ont rapporté le bouclier de Brennus dans la ville de Biarritz et ont donc commencé à écrire l'histoire du club avant le nouveau chapitre de 2006.

Il est vrai que le BO n'est pas le seul club de Top 14 qui véhicule de fortes émotions. On peut compter sur le voisin bayonnais qui enflamme son stade de Jean-Dauger. Toulon de son côté a su fédérer une véritable armée de fanatiques autour de ses joueurs : leur arrivée au stade est digne des plus grands matches de Ligue 1. Mais à Biarritz, c'est différent. Certainement la subjectivité du supporter. Les finales, et la ferveur populaire qui en découlait, le prouvent : la victoire face à Agen en 2002 avec ce drop osé de Laurent Mazars ou encore la démonstration face à Toulouse (40-13) quatre ans plus tard. Ces deux titres sont ancrés en moi à jamais.

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Aujourd'hui, je vibre quand je vois Ma'a Nonu, Quade Cooper et Duane Vermeulen à Toulon, mais j'étais tout aussi fou quand je voyais Couzinet dégoupiller en plein match, Philippe Bernat-Salles enrhumer toute une défense et Betsen à 5 centimètres du sol pour découper tout ce qui passait à côté de lui.

C'était la fameuse époque du rugby basque qui a fait pleurer plus d'un supporter de joie et de bonheur. Mais aussi de rage quand l'équipe a échoué en finale de Coupe d'Europe face au Munster de Stringer, O'Connell et O'Gara. Putain que c'était bon ! Cette période où les adversaires tremblaient à l'idée de se retrouver face à la mêlée du BO conduite par Thion, August ou encore Imanol. Une équipe capable d'aligner 40 points à un Toulouse monstrueux en 2006 et puis de perdre un an plus tard 9-6 face aux Ecossais de Glasgow en phase de poules de coupe d'Europe. C'est ça aussi qu'on aime : une irrégularité qui provoque des émotions, même pour un match sans enjeu.

Aujourd'hui, quand je repense à toute cette période, je suis vachement nostalgique et triste. Parce que le BO ne peut plus taper les gros, parce que le stade n'est plus rempli. On ne parle plus du tout de Biarritz en Top 14 alors qu'il n'y a pas si longtemps, c'était encore un cador du championnat. La seule trace du club dans l'actualité, c'est la fusion ratée avec l'Aviron Bayonnais. Et c'est dommage parce qu'au final, on s'en fiche de cette fusion. On veut juste entendre parler du BO. Le club et l'équipe se battent pour exister (et rester) en Pro D2. Certes, ce n'est pas aussi médiatisé que le Top 14. Certes, on n'a plus de vedettes mondialement connues. Mais on joue et on se bat, au sens propre comme au sens figuré comme ce fut le cas contre Narbonne récemment.

Après un début de saison difficile et une équipe qui prend ses marques depuis l'année dernière avec un effectif jeune, le BO commence à refaire surface. Un nouveau souffle. Le public veut croire en Nicolas Brusque, le nouveau président, en David Darricarrère, récemment nommé pour épauler Benoit August. Sans oublier une jeune garde avec des Ruffenach, Placines et un certain Roumat, guidée par des tauliers comme Zee Ngwenya ou encore le viking Éric Lund. Le BO commence à remonter la pente et à nous rappeler de vieux souvenirs : une mêlée dévastatrice et un jeu qu'on pourrait renommer l'Euskadi Flair. Tous ces ingrédients réunis laissent présager un avenir de bon augure pour le retour du BO dans l'élite. On chantera « Aupa Bo » à 15 000 face aux Néo-Zélandais, Australiens, Sud-Africains, Géorgiens, Samoans, Tongiens, Américains, Irlandais, Anglais, et j'en passe, du Rugby Club Toulonnais. Aupa BO !