Pourquoi la Formule 1 devrait avoir peur de Max Verstappen

Dimanche 15 mai en Espagne était un jour particulier pour la Formule 1. Pour son premier Grand Prix dans une voiture du Top 3, un phénomène de 18 ans a remporté une victoire écrasante.

Mais comment juger cette performance ? A quel point la concurrence doit-elle avoir peur de Max Verstappen ?

Pour commencer, la manière dont il a été promu chez Red Bull aurait dû tirer la sonnette d'alarme. Rétrograder un pilote qui venait de finir sur le podium deux courses auparavant, c'était assez brutal pour le monde de la F1.

Toutes les raisons invoquées par Red Bull semblaient des excuses pour la motivation principale derrière ce choix qui signifiait une seule chose : quand Verstappen commencera à gagner toutes les courses, on veut que ce soit pour nos couleurs.

Pour le dire plus clairement, il s'agissait de virer un bon pilote pour le remplacer par un potentiel crack.

A moins que vous n'ayez des dons de médium, il était difficile de voir venir cette victoire. Elle dépendait surtout de deux grands facteurs : l'implosion intra-Mercedes-Benz et le pari gagnant sur la stratégie de pneu.

J'aurais ainsi pu être en train d'écrire un papier sur un premier podium éclatant d'un phénomène adolescent si Lewis Hamilton et Nico Rosberg ne s'étaient pas rentrés dedans dès le virage n°4.

Il n'aurait même pas accroché le podium si son coéquipier Daniel Ricciardo avait évité un arrêt aux stands au 28e tour, s'en remettant à une stratégie de trois arrêts. Ricciardo et Vettel s'écartant d'eux-mêmes de la tête de la course et s'embarquant dans un duel mano a mano, il ne restait plus que Verstappen et Kimi Raikkonen.

Les étoiles étaient alignées et la jeunesse a triomphé de l'expérience, vu que Raikkonen n'a pas réussi à provoquer d'erreur de la nouvelle star de Red Bull.

Cet enchaînement d'événements favorables ne ressemblait pas à la victoire surprise de Pastor Maldonado pour Williams sur le circuit de Catalogne il y a quatre ans. Je ne me sentais pas déconcerté au moment où Verstappen a franchi la ligne d'arrivée en vainqueur.

« C'était comme rouler sur une patinoire », a déclaré Max à propos de ses derniers tours sur ses pneus bien usés. Il a pour lui d'avoir gagné avec une stratégie loin d'être évidente, tout en tenant à distance le pilote de F1 le plus expérimenté du lot.

Et il a réussi cela à un âge extrêmement jeune. Ce n'est pas pour rien que la FIA a changé ses critères d'âge en Formule 1 à cause de Max Verstappen : « On ne peut pas laisser l'exception devenir la règle », est le mantra de cette institution.

C'est un événement sans précédent en Formule 1 et, à cause de ces nouvelles règles, ce sera impossible de répéter cela dans le futur.

Pas vraiment. Une désobéissance relative aux ordres de son équipe, quelquefois, et une approche intrépide de la conduite qui l'a mené à un gros accrochage dans son premier Grand Prix de Monaco. Un incident qu'il avait choisi d'ignorer à l'époque. Et c'est à peu près tout.

Pour le moment, il a franchi toutes les étapes avec pas mal d'avance sur le chrono. Il a fait la transition des karts à la F3, puis des seconds couteaux de F1 jusqu'aux poles positions en faisant comme si c'était facile.

Peut-être que, finalement, le problème dans cette histoire, c'est que la F1 a donné sa première victoire trop facilement à son talent le plus précoce.

Qui sait ce qu'il sera capable d'accomplir quand il sera dos au mur ? Combien de grands prix gagnera-t-il avant son 21e anniversaire, l'âge auquel Sebastian Vettel, précédent détenteur du record, a remporté sa première course ?

Gagner un grand prix à 18 ans peut le mener potentiellement à avoir la plus longue carrière de pilote dominant de l'histoire de la F1.

Et c'est pour cela que la F1 devrait avoir peur de Max Verstappen.

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