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Culture

La couronne s’est trompée de victime dans sa poursuite d'un troll sur Twitter

La cible n’est finalement pas une agente de la SQ, comme on l’avait prétendu dans des documents.

L'agente de la Sûreté du Québec qui avait été identifiée comme la cible de menaces de la part d'Antonio Padula n'a en fait rien à voir avec le compte Twitter en question. La confusion serait plutôt reliée à une erreur rédigée dans les documents légaux.

« Je ne veux pas spéculer sur comment cette erreur s'est retrouvée sur document, » avance Guy Lapointe, porte-parole de la Sûreté du Québec. « Je peux vous confirmer que le pseudonyme n'est pas un compte qui appartient à la SQ ou qui a été utilisé par nos policiers. »

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Padula, 45 ans, a été arrêté mercredi dernier par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et accusé d'incitation à la haine et d'avoir proféré des menaces. Publiant sous le surnom @Hermit_Spirit, le résident de Kirkland aurait partagé des propos haineux sur Twitter.

VICE avait alors révélé que la police avait vraisemblablement mal compris les messages publiés par Padula, et que M. Padula utilisait plutôt un ton ironique pour s'attaquer aux trolls racistes.

Entre autres, Padula s'en était pris à un utilisateur aux propos xénophobes qui publiait sous le nom de @GSloanMDK, ou « Arlo The Good Human ». Un document indique que le compte, désormais fermé, appartient à Marie-Élaine Gagnon, une policière de la SQ.

Un porte-parole de la SQ affirme qu'il s'agit d'une erreur. Marie-Élaine Gagnon était tout simplement l'agente chargée de la veille sur des réseaux sociaux.

« Ce n'est pas un compte qui appartient à un policier », indique Lapointe, précisant que les agents qui surveillent les réseaux sociaux ne provoquent pas les utilisateurs comme l'aurait fait @GSloanMDK. « Son rôle comme spécialiste à la vigie est de détecter [des instances de haine ou de menaces] et d'enquêter sur les signalements transmis par la population,» dit-il.

Qui, au juste, serait responsable de l'erreur?

Une fois que le suspect a été géolocalisé, l'enquête est alors transmise à la force policière responsable du territoire en question. Dans ce cas-ci, c'est le SPVM qui s'est chargé du suivi. Mais une porte-parole du SPVM a pour sa part pointé du doigt le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), insistant sur le fait que ce dernier relève de la cour et non de la police.

Appelé à commenter la version du SPVM, un représentant du DPCP a préféré s'abstenir. Antonio Padula sera de retour devant les tribunaux le 9 mars.