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Une épidémie de chlamydia et de gonorrhée se poursuit chez les jeunes Québécois

Le nombre de gonorrhées recensées aurait plus que doublé depuis 2011.

Une épidémie de chlamydia et de gonorrhée sévit toujours chez les Québécois âgés de 15 à 24 ans. Même si ces infections se traitent avec des médicaments, elles peuvent avoir des conséquences graves, notamment causer l'infertilité.

Selon l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), la chlamydia et la gonorrhée ont connu une augmentation marquée dans les dernières années. Les données sont détaillées dans le Portrait des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) au Québec, publié à la mi-janvier.

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Selon les projections de l'INSPQ pour l'année 2016, le nombre de gonorrhées recensées a plus que doublé depuis 2011, soit un bond de 162 %. Les jeunes femmes sont particulièrement touchées ; on estime qu'environ 10 500 d'entre elles ont déclaré cette maladie l'an dernier.

Pour la chlamydia, on projette près de 25 000 cas déclarés pour 2016 contre 19 000 cinq ans plus tôt; une augmentation d'environ 30 %. Dans ce cas-ci, les jeunes hommes (900 cas déclarés) sont plus touchés que les jeunes femmes (455 cas).

On nuance toutefois ces chiffres étonnants : l'Institut avance que l'amélioration des méthodes de dépistage peut en partie expliquer la hausse des cas déclarés. Ainsi, l'augmentation du nombre d'infections est probablement moins importante que les chiffres l'indiquent.

Il reste qu'il « est indéniable que ces infections sont extrêmement fréquentes, particulièrement chez les jeunes, et force est de constater que l'épidémie se poursuit », insistent les auteurs du rapport. Ils précisent d'ailleurs cette épidémie est « probablement encore sous-estimée ».

Syphilis, hépatites et VIH

Le rapport fait également état d'une épidémie de syphilis, qui déborde désormais la région de Montréal pour toucher la plupart des régions du Québec. On dénombre environ 900 cas déclarés en 2016, contre 650 en 2011 (+38 %). Quant à l'hépatite B, elle demeure relativement stable depuis 2011, après avoir « diminué de 59 % entre 1994 et 2011 ».

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L'hépatite C, bien qu'en diminution, demeure malgré tout problématique. Son impact « sur les services de santé, sa fréquence parmi les utilisateurs de drogues ainsi que la sous-estimation du nombre réel de cas aigus constituent des enjeux reconnus», soutient l'INSPQ. On nomme également au chapitre des enjeux plus préoccupants la transmission de ce virus chez les hommes atteints du VIH, ainsi que « les problèmes d'accès au traitement pour certains groupes de population, notamment les personnes qui utilisent des drogues par injection ».

Quant au VIH, le nombre de nouveaux diagnostics est en diminution. La hausse qui avait été observée entre 2009 et 2013 ne semble pas avoir été maintenue dans les années suivantes. L'Institut nous invite tout de même à jouer de prudence dans l'interprétation de ces chiffres, « puisqu'il s'agit d'un faible nombre de cas ».

Les populations touchées

Les Autochtones font partie des groupes les plus touchés par les ITSS. En s'intéressant au nombre de personnes infectées par région, on constate que la population du Nunavik - composée à 90 % d'Autochtones - a le plus haut taux d'infection par chlamydia et par gonorrhée déclarés au Québec.

On compte aussi parmi les groupes les plus vulnérables aux ITSS les jeunes de 15 à 24 ans, les jeunes en difficulté (comme les jeunes de la rue), les hommes homosexuels (ainsi que les autres hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes), les consommateurs de drogues, les prisonniers et les travailleurs du sexe.

Pour l'INSPQ, « cela s'explique par une vulnérabilité physiologique ou sociale, par une prévalence plus élevée des ITSS à l'intérieur d'un même groupe, par des pratiques qui augmentent le risque d'être exposé ou encore par un accès limité à des ressources et services. »

L'Institut mise donc sur la prévention, le déploiement d'approches adaptées aux besoins et caractéristiques des groupes vulnérables, ainsi que sur un suivi et un traitement efficaces des maladies.